arec les pins anciennes roches secondaires, ou de l’alternance
des micaschistes de transition, qui ont toute l ’apparence de
roches primitives, avec les grauwackes et les Conglomérats très-
anciens. La source de cet embarras n’est cependant pas la même.
Il n’y a rien de bien étonnant de voir qu’à des roches fragmentaires
ou remplies d’orlhocératites, de madrépores et d’encrinites,
puissent succéder de nouveau des roches dépourvues de débris
organiques, et ressemblant à des gneis et à des micaschistes primitifs.
Cette alternance, cette absence locale et périodique de
la vie, se manifeste jusque dans les terrains secondaires et tertiaires
: elle y paroît indiquer différais états de la surface du
globe ou du fond des bassins dans lesquels les dépôts pierreux
se sont formés. Au contraire, l’association des porphyres de transition
et des trachytes, l’apparence fréquente du passage de ces
roches les unes aux autres, est un phénomène qui semble attaquer
la base des idées géogoniques les plus généralement
reçues. Faut-il considérer les trachytes, les perlstein et les obsidiennes
, comme étant de même origine que les thonsehiefer à
trilobites et que les calcaires noirs à orthocéralites ? ou ne doit-on
pas plutôt admettre que l’on a trop restreint le domaine des
forces volcaniques, et que ces porphyres, en partie métallifères,
dépourvus de quarz, mêlés d’amphibole, de feldspath vitreux
et même de pyroxène, sont, spus le rapport de l’âge relatif et
de l’origine, liés aux trachytes, comme ces trachytes, confondus
jadis avec les porphyres de transition sous le nom de porphyres
trappéens, sont liés aux basaltes et aux véritables coulées de
laves que vomissent les volcans actuels ? La première de ces hypothèses
me paroît répugner à tout ce que l’on a observé en Europe,
à tout ce que j’ai pu recueillir sur les obsidiennes et les perl-
stcin au Pic de Ténériflfe, aux volcans de Popayan et de Quito.
La seconde hypothèse paroîtra moins hardie, moins dénuée de
vraisemblance peut-être , lorsqu’on ne restreindra plus l’idée
d’une action volcanique aux effets produits par les cratères de
nos volcans enflammés, et que l’on envisagera cette action
( *!9 )
comme dite à la haute température qui règne partout, a ce
grandes profondeurs, dans l’intérieur de notre planète. On a vu
dans les temps historiques, même dans ceux qui sont le pius
rapprochés de nous, sans flammes, sans éjection de scories, des
roches de trachytes s’élever du sein de la mer (archipel de la
Grèce, îles Açores et Aleutiennes) $ on a vu des boules de basalte,
à couches concentriques, sortir de la terre toutes formées,
et s’amonceler en petits cônes (Playas de Jorullo au Mexique).
Ces phénomènes ne font-ils pas deviner, jusqu’à un certain
point, ce qui, sur une échelle beaucoup plus grande, a pu
avoir lieu jadis dans la croûte crevassée du globe, partout où
cette chaleur intérieure, qui est indépendante de l’inclinaison de
l ’axe de la terre et des petites influences climatériques, a soulevé,
par l’intermède de fluides élastiques, des masses rocheuses
plus ou moins ramollies et liquéfiées?
Lorsqu’on parle de ces terrains de transition qui, dans les
Andes du Mexique, de la Nouvelle-Grenade et du Pérou, semblent
liés aux trachytes dont ils sont recouverts, on ne peut
éviter de se livrer à des considérations sur l’origine des roches.
C’est l'imperfection de notre classification des terrains qui conduit
à cette digression. Le mot roche volcanique annonce, comme
je l’ai rappelé plus haut, un principe de division tout différent
de celui que l’on suit en séparant les roches primitives des roches
secondaires. Dans le dernier cas on indique un fait susceptible
d’une observation directe. Sans remonter plus haut, en n’examinant
que l’état actuel des choses, on peut décider si une association
de roches est entièrement dépourvue de débris organiques,
si aucun banc arénac-é ou fragmentaire ne s’v trouve
intercalé, ou si ces débris et ces bancs y paraissent. Au contraire,
en opposant les terrains volcaniques aux terrains primitifs
et secondaires, on agite un & question entièrement historique; on
engage le géognoste, malgré lu i, à prononcer, comme par exclusion,
sur l’origine des granités, des syénites. et des porphyres.
Ce n’est plus l’observation directe de ce qui est, la présence ou