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jftos grains. dans lesquels des masses à petits crains très-micacés
se trouvent concentrées ça et la, et qui parpissent, au premier
coup d'oeil, renfermer des fragméns d’un granité plus ancien,
(jette apparence est aussi trompeuse que celle de tant de porphyres,
d eupholides et de calcaires de transition, que les antiquaires
et les marbriers désignent sous le nom de brèches ou de
roches régénérées. Les prétendus fragméns, souvent striés ou rubanés
(dans le verde antico et les calcaires les plus recherchés
comme ornemens intérieurs des édifices), ne sont vraisemblablement
que des masses qui se sont consolidées les premières
dans un fluide fortement agité. L’eau congelée de nos fleuves,
et divers mélanges de sels, dans nos laboratoires, présentent des
phénomènes analogues. La manière dont les fragméns réunis ou
anguleux du gramvacke, ceux des poudingues calcaires à pâte
grenue et a fragméns compactes, ceux de certains grès rouges,
paroisseut quelquefois s’évanouir et se fondre dans la masse entière,
est bien plus difficile à expliquer dans l’état actuel de
nos connoissances. On ne peut révoquer en doute que l’alternance
fréquente de strates visiblement agrégés et de strates presque
homogènes ou légèrement noduleux, de.même que le passage
de ces masses les unes dans les autres, a été constatée par
des observations très-précises ; et M. de Bonnard, dans son
Traité des terrains, a eu raison de dire« que ce phénomène est
<1 un des plus incompréhensibles de tous ceux qui peuvent nous
« frapper dans l’étude de la géognosie.a Doit-on admettre,
lorsque les contours des fragméns enchâssés disparoissent presque
en e n t ie r q u ’il n’y a eu qu’un très-petit intervalle de temps
entre la solidification des fragméns -et celle de la pâte ? Nous verrons
plus tard que, dans le grès rouge, des cristaux de feldspath
naissent dans cette pâte même et la rapprochent du porphyre du
grès rouge. (Steffens, Geognostisch-geolog. Aufs., gag. i 3, 16,
^3 , 3r. Freiesleben, Kupfersçh., T. IV , gag. 1 15.).
V. C alcaire ôrenu talqueux , M icaschiste de rm ssm ox , t f
G kauwackk avec anthracite.
$. 20. C’est un même terrain, une même formation, qui embrasse
différentes roches calcaires, schisteuses et fragmentaires,
alternant les unes avec les autres. Cette formation n’est pas composée
de trois roches isolées (comme l’est la formation de porphyre,
de syénite et de grünstein); mais de trois formations
partielles, de trois séries ou systèmes de roches. Le type le plus
compliqué de cet agroupement de roches presque contemporaines
s’est développé au sud-est des Alpes, dans la rallée de
l’Isère, où il a été l’objet des recherches approfondies de M.
Brochant. Si presque tous les termes de la série des roches intermédiaires
sont complexes, ces termes ou grandes formations
n’en varient pas moins , selon le degré de cette complexité ,
selon le nombre et la nature des masses alternantes. Le terrain
de la Tarantaise ( c’est le nom sous lequel nous désignerons le
terrain §. 20) offre dans sa structure et sa composition (dans
ses calcaires grenus et talqueux, dans ses gneis et ses micaschistes)
tellement l’apparence d’un terrain primitif, qu’on ne reconnoit
son âge relatif que par quelques débris de corps organiques et
par l’intercalation fréquente de couches arénacées (poudingues,
brèches, grauwaekes). Aussi, pendant long-temps les géognostes,
négligeant l’observation de l’alternance et de l’unité de cette formation
complexe, ont placé les poudingues de la \ alorsme
parmi les roches primitives, et les ont considérées comme un
phénomène purement local. Des recherches qui embrassent une
plus grande partie du;globe, nous ont révélé beaucoup de faits
analogues. Ces poudingues à fragméns primitifs sont des grauwaekes
qui alternent avec des calcaires micacés, ou avec les
thonschiefer verts, ou avec des gneis de transition. On les observe
dans les Alpes (Trient au Valais, dans la Tarantaise, en
Irlande:, dans les montagnes de Killarney et Saint-David: enfin,
sur les côtes orientales de l’Égypte, dans la vallée de Cosseir