giisalre, a grains très-fins, agglutinés par un ciment argileux
ou quarzeux presque invisible. Le mica y est peu abondant,
toujours argentin et disséminé en paillettes isolées. Il est dépourvu,
et de bancs intercales d’oolithes, et de ces masses aplaties
ou lenticulaires d’argile (thongallen) qui caractérisent le grès
bigapre. Il n’est jamais schisteux ; mais divisé en bancs peu inclines
, tres-epais, qui sont coupés à angle droit par des fissures,
et dont quelques-unes se décomposent très-facilement en un
sable tres-fin. 11' renferme du fer hydraté (Metz) disposé par
nodules. Les débris organiques disséminés dans cette formation
offrent, d’apres MM. de Schlottheim, Hausmann et Raumer, un
mélange extraordinaire de coquilles pélagiques très-analogues à
celles du muschelkalk, et de phytolithes dicotylédones. On y a
trouve des mytulites, des tellinites, des pectinites, des turri-
telles, des huîtres (pas d’ammonites, mais des cérites; Habel-
schwerd, Alt-Lomnitz en Silésie), et en même temps des bois
de palmier, des empreintes de feuilles appartenant à la classe
des dicotylédones et de petits dépôts de houilles (Deister, Wefers-
leben près Quedlinbourg ) , très-bien décrits par MM. Rettberg
et Schulze, et passant au lignite. Ces débris de bois, d’un aspect
bitumineux, ont sans doute de quoi nous surprendre dans
une formation si éloignée de la grande formation de lignites qui
est placée entre la craie et le calcaire grossier parisien ; mais des
observations récentes n'ous montrent des traces de véritables lignites
jusques dans les calcaires à gryphées arquées au-dessous du lias
(Le Y a y , côtes de Caen) et jusque dans le grès bigarré. Les mauvaises
houilles du muschelkalk, par conséquent d’une formation
plus ancienne que le quadersandstein , passent aussi au
lignite.
Déjà M. de Raumer avoit reconnu que le quadersandstein est
séparé du grès bigarré par le muschelkalk ( calcaire de Goettin.
gue) ; il est placé entre ce calcaire et le calcaire du Jura, et par
conséquent inférieur aux grandes formations oolithiques de
T Angleterre et du continent, Dans celte position nous ne pou.
vons guèreS le considérer, avec M. Keferstein (voyez son intéressant
Essai sur la géographie minéralogique de l’Allemagne,
T. I. pag. 12 et 48) , comme parallèle à la molasse d’Argovie
(mergelsandstein), qui représente l’argile plastique (grès tertiaire
à lignites) au-dessus de la craie, La nature des débris végétaux
que renferme le quadersandstein, et ses rapports avec le planer-
kalk qui appartient aux assises chloritées et arénacées de la craie,
le font regarder par plusieurs géognostes célèbres comme d’une
formation postérieure au calcaire jurassique : c’est ainsi que MM.
Buckland, Conybeare et Philipps le placent entre la craie et les
dernières couches oolithiques. Mais, d’après les observations de
M. Boué et de plusieurs autres géognostes célèbres d’Allemagne,
le quadersandstein (grès de Kônigstein), alternant quelquefois
avec des couches marneuses et des conglomérats, repose
immédiatement sur le gneis près de Freiberg, sur le grès houiller
en Silésie et en Bohème; sur le grès bigarré (grès de Nebra),
près de Nuremberg, en Franconie; sur le muschelkalk (calcaire
de Goettingüe), entre Hildesheim'et Dickholzen près de Helm-
stàdt, et près de Schweinfurt sur le Mein. Il est recouvert de
calcaire du, Jura, et alterne avec les couches marneuses de ce
calcaire en Westphalie, entre Osnabrück, Bielfeld et Bückebourg,
C alcaire du J ura ( L ia s , M arnes et grands dépôts oolithiques) .
S- 02. Formation très-complexe, composée de couches alternantes
de calcaires, marneuses et oolithiques, renfermant du
gypse et un peu de grès. Le mode d’alternances partielles, très-
constant dans chaque localité, varie dans des pays d’une étendue
considérable; cependant sur les points les plus éloignés de
l’Europe on reconnoît une analogie frappante entre les grandes
divisions ou assises principales. Dans la série des formations les
plus neuves du terrain secondaire le calcaire du Jura ( Jurassus)
est placé entre le quadersandstein et la craie. Cette dernière v
passe même insensiblement, et peut souvent être regardée, par
l’analogie de ses fossiles , comme une continuation du calcaire