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d'autres points du globe , ceux-ci sont géognostiquement lies
aux porphyres du grès rouge.
Je sépare provisoirement toutes les roebes porphyroïdes placées
au sud d’une arête composée de micaschiste (Alto de los
Robles), de celles qui se trouvent au nord-ouest de cette
arête, et qui, près de Julumito, sont recouvertes d’un calcaire
abondant en carbone. C’est à cette dernière classe, et par conséquent
au terrain de transition (S- 21) qui fait l’objet spécial
de cet article, que je rapporte, avec plus de confiance peut-
être, les porphjres de Yoisaco (Andes de Pasto, lat. i°
bor. ) et,ceux d’Àjavaca ( Andes du Pérou, lat. 4° 38’ austr. ).
Voici les circonstances de gisement de ces deux roches. Les porphyres
et trachytes de Popayan, du Cerro Broncaso, du Rio
Guachicon et du Rio> Putès, sont séparés de ceux de la province
de Pasto par un plateau des roches primitives, qui s’étend
depuis Almaguer jusqu’au Tablon, au pied du Paramo de Pu-
ruguay. C’est au sud du Tablon que recommencent les porphyres
: près du village indien de Voisaco ils se distinguent
par une polarité que nous avons trouvée sensible jusque dans
les plus petits fragmens. On voit très-clairement que ces porphyres
sont placés sur le micaschiste. Une masse gris-verdâtre
enchâsse à la fois deux variétés de feldspath, le commun et le
vitreux : phénomène que l’on rencontre souvent dans les porphyres
de transition du Mexique ( S- 23). Quelques cristaux
aciculaires de pyroxène pénètrent entre les feuillets du feldspath
vitreux. Un rocher placé à l’entrée du village nous a offert en
petit, à M. Bonpland et à moi, tous les phénomènes de la serpentine
polarisante de Bareuth ( §. ig ) que j’avois découverte
en 1796.
Dans l ’hémisphère austral, en suivant les Andes de Quito par
Loxa à Ayavaca, on voit paroître alternativement au jour les
roches primitives et les porphyres, phénomène que nous avons
déjà signalé plus haut (§§. 5 et 6). Presque chaque fois que
la masse des montagnes s’élève, les porphyres se montrent, et
cachent auxtyeux du voyageur le gneis et le micaschiste. A ces
porphyres, qui offrent d’abord plus de feldspath commun que
de feldspath vitreux, succèdent des trachytes, et ces trachytes
annoncent assez généralement deux phénomènes combinés, le
voisinage de quelque volcan encore actif, et l’élévation rapidement
croissante de la Cordillère, dont les sommets vont atteindre
ou dépasser la limite des- neiges perpétuelles ( 2460 toises sous
l ’équateur). J’ajouterai que les trachytes recouvrent immédiatement
ou les roches primitives ou les porphyres de transition, et
que dans ceux-ci le feldspath vitreux, l’amphibole et quelquefois
le pyroxène deviennent plus fréquens à mesure qu’ils se
trouvent plus près des roches volcaniques. Tel est le type que
suivent les phénomènes de gisement dans la région équinoxiale
du Mexique et de l’Amérique méridionale ; type que j’ai reconnu
surtout dans les coupes que j’ai dessinées sur les lieux en 1801
et i 8o3.
Les porphyres d’Ayavaca forment une partie de cet enchaînement
général des roches feldspathiques. Sur les schistes micacés
de Loxa, où végètent les plus beaux arbres de quinquina que
l’on „commisse jusqu’ici ( Cinchona condaminea), sont placés
des porphyres . qui remplissent tout le terrain compris entre
les vallées du Catamayo et du Cutaco. Près de Lucarque et
d’Ayavaca (hauteur de 1407 toises), ces porphyres se trouvent
divisés en boules à couches concentriques , et des amas de ces
boules reposent (vallée du Rio Cutaco; hauteur du fond de ce
ravin, 756 toises) sur un porphyre qui renferme du feldspath
commun et de l’amphibole, qui est régulièrement stratifié, et
dont la masse, très-dense, est traversée par une infinité de
petits filons de spath calcaire, tout comme le thonschiefer de
transition en Europe est traversé par des veines de quarz. Les
mesures barométriques que j’ai faites, assignent à ces porphyres
d’Ayavaca, que je ne crois pas êti’e des trachytes, 48o_o pieds
d’épaisseur. Je ne .cite pas, comme appartenant au groupe
S> 21 , les roches porphyroïdes vertes , dépourvues de quarz.