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gypse à ossemens : cependant , en ■ ■ ■ •général, les dicotytédones,
( exogénites ) dominent dans les dépôts de lignites. Je suis moins
surpris de ce mélange que de l’uniformité de la. végétation mo-
nocotylédone de l ’ancien monde , dont nous voyons les débris
dans les terrains intermédiaires et dans le grès houiller. Au
milieu des forets de l’Orénoque, qui sont extrêmement riches
en monocotylédones, la proportion de celles-ci aux dicotylédones
est, quant à la masse, c’est-à-dire au nombre des individus,
comme 1 à 4o. La proportion que présentent les terrains
houillers n’est donc pas tropicale. Auroit-elle été modifiée par
la résistance inégale qu’opposent à la destruction les monocotylédones
et les dicotylédones?
Nous réunirons dans le grès à lignites supérieur à la craie, les
formations parallèles d’argiles plastiques, de marnes et sables
avec lignites, de molasse et de nagelfluhe.
Dans les environs de Londres et de Paris il n’y a qu’un lambeau
de ce terrain, que l’on trouve beaucoup plus développé
dans la France méridionale, en Suisse et en Hongrie. La craie, en
France et en Angleterre, est recouverte d’une couche d'argile
plastique, sans coquilles et sans débris organiques, entièrement
dépourvue de chaux, renfermant quelques silex et de la sélénite.
Une couche de sable sépare l’argile plastique des fausses glaises,
qui sont plus siliceuses et noirâtres. Ces dernières renferment
du lignite ou bois fossile bitumineux, provenant de plantes monocotylédones
et dicotylédones ; du vrai succin (d’après la découverte
de M. Bequerel); du bitume, et (Soissonnois, Montrouge,
Bagneux) un mélange de coquilles pélagiques et flu-
viatiles (eyrènes, cérites d’eau douce ou potamides, mélanies,
limnées, paludines). Ce mélange ne s’observe -ordinairement
qu’à la limite supérieure de l’argile plastique et des lignites. Les
coquilles marines ressemblent, d’après'M. Prévost, à celles du
calcaire grossier. Couches intercalées : sables et grès avec coquilles
, masses de calcaire concrétionné avec cristaux de stron-
tiane sulfaté. Fossiles, d’après MM. d’Audebard de Férussac et
( 393 )
Brongniart : Planorbis roiuncLaius, Paludina virgula, P . uni~
color, Melanopsis buccinoidea, Neriia globulosa, Melania tnticea,
— Cerithium funatum, Ampullaria depressa, Ostrea bellovaca, etc.
En Angleterre, l’argile plastique, qu’il ne faut pas confondre
avec le London clay (représentant le calcaire grossier de Paris)
ni avec l’Oxford ou Clunch clay (de la formation jurassique),
abonde plus en sables qu’en argile : elle renferme des lignites
(Isle de Wight, Newhaven), et, ce qui est remarquable à cause
de l’analosie de cette'formation avec les molasses d’Argovie et de O O
Hongrie, un grès friable (Stutland en Dorsetshire ). On y a
trouvé, d’après MM. Webster et Buckland, des impressions de
feuilles, de fruits de palmier, des cyrclades ( Cyclas cuneiformis,
C. deperdita ) , des turritelles, des cérites ( Cerithium. melanoides,
C. intermedium'] et des huîtres ( Ostrea pulchra, O. tenuis). ■
Lev terrain à succin de la Poméranie et de la Prusse, vraisemblablement
superposé à la craie, est composé d’argile, de lignites
et de nodules de succin. Les corps organisés qu’il renferme,
ont été récemment examinés par M. Schweigger. Par son
gisement, comme l’observe judicieusement M. Brongniart, il appartient
à la formation §. 55.
Les grès à lignites (molasse et macigno) sont répandus dans
les plaines de la Hongrie, comme dans le grand bassin de la
Suisse, entre les Alpes et le Jura, ou plutôt entre le lac d’Annecy
et celui de Constance. La formation de Hongrie, que M.
Beudant a fait connoilre, est géognostiquement la plus importante
, parce qu’on la voit superposée au calcaire jurassique
(Sari Sap aux environs de Gran, et bords du lac Balaton). Elle
est immédiatement recouverte (près de Bude) de calcaires co-
quilliers analogues au calcaire grossier de Paris. Elle est composée
de poudingues ( nagelfluhe ) et de brèches calcaires qui alternent
avec des grès micacés, friables, schisteux , à petits grains anguleux
de quarz, avec des sables et avec des lits d’argile. Elle renferme
de grands dépôts de lignites ( Csolnok, au sud de Gran ,
Wandorf près de OEdenbourg ) , des sources de bitume, des mi