(apres ces préludés d’un grand changement) la formation la
plus neuve se montre sans aucun mélange de couches subordonnées.
(Buch, Geogn. Beob., tome I , pag. io 4, i 56; Ilumboldt,
Bel. bùt., tome II, pag. 14o.) Les développemens progressifs
des elemens d’une roche peuvent par conséquent avoir une influence
marquante sur la position respective des masses minérales.
Leurs effets sont du domaine de la uéounosie ; mais.
pour les découvrir et pour les apprécier, l’observateur doit appeler
a son secours les connoissances les plus solides de l’oiyc-
tognosie, surtout celles de la cristallographie moderne.
En exposant les rapports intimes par lesquels nous voyons
souvent les phenomenes de composition liés aux phénomènes de
gisement, je n’ai point eu l’intention de parler de la méthode
purement oryctognostique, qui considère les roches d’après la
seule analogie de leur composition. ( Journal des mines, tome
34, n.° 199.) Ge sont là de véritables classifications, dans lesquelles
on fait abstraction de toute idée de superposition, mais
qui n’en peuvent pas moins donner lieu à des considérations intéressantes
sur l’agroupement constant de certains minéraux.
Une classification purement oryctognostique multiplie les noms
des roches plus que ne 1 exigent les besoins de la géognosie,
lorsqu’elle s’occupe des gisemens seuls. Selon les changemens
qu’éprouvent les roches mélangées, un même strate de beaucoup
d’étendue et d’une grande épaisseur peut (nous devons le répéter
ici) renfermer des parties auxquelles l’oiyctognoste, qui
classe les roches d’après'leur composition, donnera des dénominations
entièrement différentes. Ces remarques n’ont pas échappé
au savant auteur de la Classification minéralogique des roches ;
elles dévoient se présenter à un géognoste expérimenté qui a si
bien approfondi la superposition des terrains qu’il a parcourus.
« Il ne faut pas confondre, dit M. Brongniart, dans son mé-
« moire récent sur le Gisement des Ophiolithes, les positions
« respectives, l’ordre de superposition des terrains et des roches
« qui les composent, avec des descriptions purement minera-
« logiques (oiyctognostiques). Leur confusion en jetleroit nécess
a irem en t dans la science et en retarderoit les progrès.» Le
tableau que nous donnons à la fin de cet article n’est aucunement
ce que l’on appelle une classification des roches; on n’y trouve
pas même réunie, sous le titre de sections particulières (comme
dans l’ancienne méthode géognostique de Werner, ou dans l’excellent
Traité de Géognosie de M. d’Aubuisson), toutes les formations
primitives de granité, toutes les formations secondaires
de grès et de calcaire. On a tâché, au contraire, de placer
chaque roche comme elle se trouve dans la nature, selon l’ordre
de sa superposition ou de son âge respectif. Les différentes
formations de granité sont séparées par des gneis, des micaschistes,,
des calcaires noirs (de transition) et des grauwackes. Dans
les roches de transition on a éloigné les formations des porphyres,
et des syénites du Mexique et du Pérou, qui sont antérieures
au grauwacke et au calcaire à orthocératites, de la formation,
beaucoup plus récente, des porphyres et des syénites
zirconiennes de la Scandinavie. Dans les roches secondaires on
a éloigné le grès à oolithes de Nebra, qui est postérieur au calcaire
alpin ou zechstein, du grès rouge (grès houiller), qui appartient
a Une même formation avec le porphyre et le mandel-
stein secondaires. D’après le principe que nous suivons, les
mêmes noms de roches se retrouvent plusieurs fois dans le
même tableau. Un micaschiste anthraciteux ( de transition ) est
séparé, par un grand nombre de formations plus anciennes, du
micaschiste antérieur au thonschiefer primitif.
Au lieu d’une classification des roches granitiques, schisteuses,
calcaires et arénacées ( agrégées ) , j’ai voulu présenter
une esquisse de la structure géognostique du globe, un tableau
dans lequel les roches superposées se succèdent, de bas en
haut, comme dans ces coupes idéales que j’ai dessinées, en
i 8o4 , a l’usage, de Y École des mines de Mexico, et dont beaucoup
de copies ont été répandues depuis mon retour en Europe
( Bosquejo de una Passigrafia geognostica , con tablas que