de phénomènes (dôme trachytique du Chimborazo, 355o toises),
n’offrent aucune ouverture permanente au sommet ni sur leur
flanc (le Yana-Urcu, petit cône d’éruption, est placé dans le
plateau de Calpi même), et n’agissent pour ainsi dire que dynamiquement,
en ébranlant les terrains d’alentour, en fracturant
les couches et en changeant la surface du sol. Ruca-Pi-
chineha (2490 toises), qui a été l’objet particulier de mes recherches,
na jamais jete un courant de laves postérieur au
creusement des vallées actuelles, pas plus que Capac-Urcu
(près Riobamba nueyo), q u i, avant l ’écroulement de sa cime,
a ete plus eleve que le Chimborazo. Le grand volcan mexicain
de Popocatepetl (2771 toises), au contraire, a eu des épan-
chemens de laves sous la forme de bandes étroites, tout comme
les petits volcans de l’Auvergne et de l’Italie méridionale. Les
lies qui sortent (dans quelques parages presque périodiquement)
du fond des mers, ne sont pas, comme on le dit souvent par erreur,
des amas de scories semblables au Monte novo de Pouzzole,
ce sont des masses rocheuses soulevées, et dans lesquelles le cratère
ne s’ouvre que postérieurement à leur soulèvement. ( Relat.
histor. de mon voyage aux régions équin., T. I , p. 171 ? et
Essai politique, T. I , p. 2 54.) Au Mexique , dans l’intérieur
des terres, sur un plateau trachylique à plus de trente-six lieues
de distance de la mer et loin de tout volcan brûlant, des montagnes
de 1600 pieds de hauteur sont sortis (29 Septembre i 759)
sur une crevasse, et ont jete des laves qui enchâssent des frag-
mens granitiques. Tout à l’entour, un terrain de quatre milles
carrés s’est soulevé en forme de vessie, et des milliers de petits
cônes (hornitos de Jorullo), composés d’argile et de boules de
basaltes à couches concentriques, ont hérissé cette surface
bombée. Tous les volcans brûlans et toutes les cimes de la Nouvelle
Espagne qui s’élèvent au-dessus de la limite des neiges
perpétuelles, se trouvent sur une zone étroite ( Parallèle des
grandes hauteurs, entre les 180 5 ÿ' et 190 12' de latitude) qui
est perpendiculaire à la grande chaîne des montagnes. C’est
comme une crevasse de 1^7 lieues de long, qui s’étend depuis
les côtes de l’océan Atlantique jusqu’à celles de la mer du Sud,
et qui semble se prolonger encore 120 lieues plus loin, vers l’archipel
de Revillagigedo, couvert de tufs ponceux.
Ces alignemens des volcans, ces soulèvemens à travers des
fentes continues> ces bruits souterrains ( hramidosy iruenos sub-
teraneos de Guanaxuato, en 1784) qui se sont fait entendre ail
milieu d’un terrain de schistes et de porphyres de transition,
rappellent, dans les forces encore actives du nouveau monde,
les forces qui, dans les temps les plus reculés, ont soulevé, les
chaînes de montagnes, crevassé le sol, et fait jaillir des sources
de terres liquéfiées (laves, roches volcaniques fluides) au milieu
de strates plus anciennement consolidés. Même de nos jours
ces terres liquéfiées ne sortent pas constamment des mêmes
ouvertures de l’orifice d’une montagne (cratère au sommet d’un
volcan ) ou de son flanc déchiré ; quelquelquefois (Islande,
plateau de Quito ) la terre s’ouvre dans les plaines, et l’on en
voit sortir ou des nappes de laves qui s’entrecroisent, se refoulent
et se surmontent, ou de petits cônes d’une manière boueuse
(maya de Pelileo et de Riobamba viejo, 4 Février 1797) qui
semble avoir été un trachyte ponceux, et qui, combustible et
tachant les doigts en noir, est mêlée de carbure d’hydrogène.
(Ilumb., Essai politique sur la ISoue. Espagne, T. I , p. 47»
204- Id ., Relat. historique, T. I , p. 129, i 48, i 54, 3i 5 ; T.
I I , p. 16, 2 0 ,23. Klaproth,. Chem. Ünterr. der Min., T. 1 Y ,
pag. 289.) j M f
Les roches que l’on a l’habitude de reunir sous le nom de
substances du terrain (exclusivement) volcanique, ont ete envisagées
jusqu’ici beaucoup plus d’après les rapports oiycto-
gnostiques et chimiques de leur composition, ou d’après ceux
de leur origine) que d’après les rapports géognostiques de leur
gisement et de leur âge relatif. Le feu des volcans a agi a toutes
les époques , lors de la première oxidation de la croûte du globe,
à travers les roches de transition, les terrains secondaires et ter-
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