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phyres voisins. Sans vouloir infirmer la justesse de cette observation
pour ce qui regarde une partie de l’ancien continent,’
je dois pourtant énoncer quelques doutes relativement à l’influence
des porphyres sur la formation du grès rouge dans les
régions équinoxiales du nouveau continent. Le grès des vastes
steppes de \ enezuela est brun-rougeâtre, comme le todte liegende
de Mansfeld• il ne renferme pas de fragmens de porphyre, et
a plusieurs centaines de lieues de distance on n’y connoit aucune
couche de porphyre intermédiaire ou secondaire. Il en. est de
meme des grès rouges de Fünfkirchen et de Yasas en Hongrie,
décrits par M. Beudant.
Partout où, dans la formation S- 26, des conglomérats gros-.
siers alternent avec des roches arénacées à petits grains, ces,,
derniers passent au grès houiller schisteux et fortement micacé
(sandsteinschiefer). Ces masses alternantes renferment de l’argile
schisteuse grise, verdâtre ou brune. Lorsque cette argile est
fortement carburee ( kohlenschiefer ) et bitumineuse, elle contient
quelquefois (Suhl, Goldlauter) des minérais. argentifères (du
cuiyie grjs, de la galene et des pyrites cuivreuses). Elle offre,
des empreintes de poissons fossiles, et prend l’aspect du kupfer-
schiefer appartenant au calcaire alpin. D’un autre côté, la désagrégation
de roches arénacées à petits grains forme des bancs;
de sable quarzeux et brunâtre (triebsand) au milieu des grès,
rouges les plus compactes (Walkenried et Bieber). Le ciment
du grès houiller est quelquefois calcaire, et les parties de chaux
carbonatéc deviennent si fréquentes, qu’elles donnent à la roche
une apparence de, calcaire grenu et.arénacé (montagnes houillères
sur les limites delà Hongrie et de la Galicie). Ce sont là
les grès calcarifères d eM . Beudant, mêlés de .grains verts chlo-
riteux. Quant aux fragmens enchâssés dans les grès rouges, ils-
sont ou anguleux et fondus, dans la masse, ou arrondis et aplatis
comme les cailloux roulés de la nagelfluhe la plus récente. La
formation de grès rouge qui constitue, la majeure.partie de l’Ir-,
lande, et qui est si commune dans l’Allemagne septentrionale,
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dans la Forêt-noire et dans les Vosges, manque (de même que
la formation des porphyres ) presque entièrement dans les hautes
Alpes de la Suisse. Le Niesen appartient probablement déjà au
grauwacke, et M. de Gruner croit que les environs de Mels,
Bregentz et Sonthofen offrent les seuls conglomérats qui, par
leur structure et leur gisement, se rapprochent du grès rouge.
Dans les hautes Alpes, comme dans plusieurs parties de la Silésie
( Schweidnitz ) et de la Hongrie (Dunajitz), le grès rouge enchâsse
pour ainsi dire le calcaire alpin et alterne avec lui : dans
le cercle de Neustadt, en Saxe, le grès rouge manque entièrement.
Les couches subordonnées au grès rouge ou alternant avec
lui sont les suivantes : calcaires fétides et schistes fortement
carburés et bitumineux (kohlenschiefer de Freiesleben) , qui annoncent
la liaison intime du grès rouge avec le zechstein et avec
les schistes marno-bilumineux ( kupferschiefer) : grünstein, mélange
de feldspath et d’amphibole (Noyant et Figeac en France)a
quelquefois même pyroxénique (Écosse) : mandelstein celluleux,
.quelquefois comme boursouflé, renfermant (Ihlefeld au Harz-
rives de la Nahe, Oberstein et Kirn, Exeter, Heavitree) des
agathes, de la calcédoine, de la prehnite et de la chabasie,
et pénétrant comme par des crevasses dans la masse du °rès
rouge (Planitz en Saxe) : houilles alternant avec des argiles
schisteuses à fougères : anthracites (Schônfeld entre Àltenbero-
et Zinnwald) appartenant plus particulièrement, d’après M. Beudant,
au porphyre intercalé au grès rouge qu’à cette dernière
roche : porphyres alternant d’abord avec le grès rouge et puis
le surmontant en grandes masses rocheuses : pechstein (quarz
résinite ou rétinite). Le vrai gisement du pechstein en Saxe a
été reconnu par MM. Jameson, Raumer, Przystanowsky et
Schenk. Cette substance forme un porphyre à base semi-yitreusé
renfermant du feldspath souvent fendillé, et très-peu de mica,
d’amphibole et de quarz cristallisé (vallée de Triebitch). Le
pechstein enchâsse des fragmens de gneis ( Mohom et Bramjs