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Monte Bolca, sur lesquelles M. de Blainville a entrepris un travail
intéressant, ne se trouvent, d’après les recherches de M. Ma-
raschini, pas proprement dans le calcaire grossier, mais (comme
on le reconnoît surtout à Novale et a Lugo près de Salceo)
dans un calcaire fetide et schisteux, séparé du calcaire grossier
par une couche d’argile avec lignites. Cette position me semble
lier les marnes bitumineuses (de Monte Bolca) avec empreintes
de poissons et de feuilles aux marnes du gypse à ossemens de
Montmartre.
Dans l ’Amérique équinoxiale, où je n’ai point reconnu les
formations de craie et de grès à lignites, les collines qui bordent
sur quelques points la Cordillère de Venezuela, du, côté de la
mer ( Castillo de San Antonio de Gumana, Gerro del Barieon
dans la péninsule d’Araya, Vigia de la Popa près du port de
Carthagène des Indes), me paraissent appartenir au calcaire
grossier. Ces collines sont composées, i.° d’un calcaire compacte
et arénacé gris-blanchâtre, dont les couches, tantôt horizontales,
tantôt irrégulièrement inclinées, ont cinq à six pouces d’épaisseur
(quelques bancs sont presque dépourvus de pétrifications; d’autres
sont pétris de madrépores, de cardites, d’ostracites et de tur-
binites, et mêiés de gros grains de quarz ) ; 2.0 d’un grès calcaire,
dans lequel les grains de sable sont plus fréquens que les coquilles
(plusieurs bancs de ce grès enchâssent, non des paillettes
de mica, mais des rognons de mine de fer brun, et deviennent
si siliceux qu’ils ne font presque plus d’eflfervescence avec les
acides, et que les corps fossiles y disparoissent entièrement ) ;
3.° de bancs d’argile endurcie avec sélénite. L’assise calcaire, dont
j’ai déposé de grands échantillons dans le cabinet d’histoire naturelle
de Madrid, offre (entre Punta Gorda et les ruines du château
de Santiago d’Araya ) une innombrable quantité de solens,
d ampullaires , d’huîtres et de polypiérs lithophytes, en partie
disposes par familles. Celte formation tertiaire, composée de calcaires
coquiliiers, avec grains de quarz, de marnes argileuses et
de grès calcaire, se trouve géographiquement liée aux terrains
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tertiaires des îles opposées aux côtes de Cumana , par exemple,
de celles de la Guadeloupe et de la Martinique. Elle repose
tantôt immédiatement sur le calcaire alpin (Punta Delgada) ,
tantôt sur les argiles salifères d’Araya, dont j’ai parlé plus haut
(S- 28, pag. 242).
C alcaire siliceux et G ypse a ossemens , alternant avec des marnes
■ ' ( G ypse de M ontmartre).
, S- 07. D’après les principes de classification que j’ai suivis
dans ce travail, j’aurois pu séparer le calcaire siliceux ( Cham-
pigny ) du gypse alternant avec des marnes appelées marines et
d’eau douce; mais, n’ayant pu, dans le cours de mes voyages,
faire des terrains supérieurs à la craie un objet particulier de
mes études, je n’ai rien voulu changer aux coupes générales indiquées
dans l’ouvrage de MM. Brongniart et Cuvier.
Le calcaire siliceux du bassin de Paris, qui est tantôt tendre
et blanc, tantôt grisâtre, à grains très-fins et caverneux, est
comme pénétré dans toute sa masse de silex ou matière quar-
zeuse. Il est intimement lié, vers le haut, au gypse, par les
marnes argileuses et gypseuses qui alternent également avec le
calcaire siliceux et le gypse à ossemens (butte de la Briffe de S.
Denys; Crecy; Coulommiers); vers le bas, au calcaire grossier ,
dont les dernières couches offrent aussi quelquefois des infiltrations
siliceuses : mais les silex cornés du calcaire grossier renferment
des coquilles marines, tandis que les calcaires siliceux
du terrain gypseux, qui servent de meulières, présentent dans
leurs bancs supérieurs des coquilles fluviatiies. J’ai déjà fait observer
plus haut (§. 28, p. 2Ôi) que sur le dos des Cordillères
du Pérou, à 1800 toises de hauteur , une formation calcaire
très - ancienne (le calcaire alpin) offre ce même phénomène curieux
d’infiltrations siliceuses. Des modifications analogues dans
la composition des roches et dans le mélange chimique des
matières ont eu lieu à des époques très - différentes. Les marnes
calcaires qui alternent avec le calcaire siliceux de Paris. ren