dotlce comme un même terrain. Ces savans ont même cité cette
réunion de couches alternantes comme un des exemples les
plus clairs de ce que l’on doit entendre par le mot formation.
( Géogr. miner., pag. 5 i , 3g, 189.) |£n effet, dans un même
terrain peuvent être renfermés différens systèmes de couches : ce
sont des groupes, des sous-divisions, ou, comme disent les géo-
gnostes de l’école de Freiberg, des membres plus ou moins développés
d’une même formation. (Freiesleben, Kupf., T. I ,
pag. 17, T. I I I , pag. 1.)
Malgré le mélange de coquilles pélagiques et fluviatiles que
l’on observe quelquefois au contact de deux formations d’origine
différente, on peut donner à l’une de ces formations le nom
de calcaire ou de grès marin, lorsqu’on ne veut tirer la dénomination
des loches que des espèces qui constituent la plus grande
masse et le centre des couches. Cette terminologie rappelle un
fait qui a rapport, pour ainsi dire, à la géogonie, à l’ancienne
histoire de notre planète : elle précise (et peut-être un peu
trop ) l’alternance des eaux douces et des eaux salées. Je ne
conteste pas l’utilité des dénominations grès ou calcaire marin
pour des descriptions locales5 mais, d’après les principes que
je me suis proposé de suivre.dans le tableau général des formations
caractérisées d’après la place qu’elles occupent comme
termes d’une série, j’ai cru devoir l’éviter avec soin. Tous les
terrains au-dessous de la craie et même au-dessous du calcaire
à céxites (calcaire grossier du bassin de Paris) sont - ils , sans
exception, des calcaires et des grès marins fl Ou les monitors
et les poissons des schistes cuivreux dans le calcaire alpin de
Tliuringe; les ichthyosaures de M. Home, placés au-dessous des
oolithes d’Oxford et de Bath, dans le lyas de l’Angleterre ( qui
sur le continent est représenté par une partie du calcaire du
Jura); les crocodiles de Honfleur, enfouis dans des argiles
avec bancs calcaires au-dessus des oolithes de Dive et du calcaire
d’Isigny, par conséquent supérieurs au calcaire du Jura, prouvent
ils qu’il y a déjà au-dessous de la craie, entre ce terrain
( 4f )
et le grès rouge, de petites formations d’eau douce intercalées
aux grandes formations marines fl Les houilles à fougères sous
le grès rouge et sous le porphyre secondaire ne nous offrent-
elles pas un exemple évident d’une très-ancienne formation non
marine? Ces circonstances prescrivent, dans l’état actuel de la
science, beaucoup de réserve, lorsqu’on se hasarde, d’après des
caractères purement zoologiques, de morceler des terrains dont
l’unité a paru constatée par l’alternance des mêmes couches et
par d’autres phénomènes de gisement. (Engelhard et Raumer,
Geogn. Versuche, pag. 125— i 33.) Celte réserve est d’autant
plus nécessaire que, d’après le témoignage d’un minéralogiste
qui a long-temps approfondi cette matière, M. Brongniart,
« il ëxiste une espèce de transition entre la formation du calcaire
marin et du gypse d’eau douce qui suit ce calcaire, et
que ces deux terrains n’offrent pas cette séparation brusque
qui se montre, sur les mêmes lieux, entre la craie et le calcaire
grossier, c’est-à-dire entre deux formations marines. On
ne peut douter, ajoute le même observateur, que les premières
couches de gypse n’aient été déposées dans un liquide analogue
à la mer, tandis que les suivantes ont été déposées dans
un liquide analogue à l’eau douce. jft ( Géograph, miner., p. 168
et ig 3.)
En énonçant les motifs qui m’empêchent de généraliser une
terminologie fondée sur le contraste entre des productions
d’eau douce et des productions marines, je suis loin de contester
l’existence d’une formation d’eau douce supérieure à
toutes les autres formations tertiaires, et qui ne renferme que
des bulimes, des limnées, des cyclostomes et des potamides.
Des observations récentes ont démontré combien cette formation
est plus répandue qu’on ne l’avoit cru d’abord. C’est un
nouveau et dernier terme à ajouter à là série géognostique.
Nous devons la connoissance plus intime de ce calcaire, d’eau
douce aux utiles travaux de M. Brongniart. Les phénomènes
qu’offrent les formations d’eau douce, dont l’existence n’étoit
m