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des hautes Andes du Pérou,, me font croire qu’elle est d’un
âge plus recent que la formations* 1. Au granité antérieur au
micaschiste, mais postérieur au gneis, appartient plus positivement
celui de la Garita del Paramo, au pied du volcan éteint
de Tolima (Andes de Quindiù ) ; celui de la Silla de Caracas;
les granités très-régulièrement stratifiés ( sans passer au gneis )
de Las Trincheras dans la chaîne côtière de Venezuela; les
granités du groupe étendu des montagnes de la Parime, qui
sont, ou régulièrement stratifiés (détroit du Baraguan , vallée
du Bas-Orénoque), ou passant à la pegmatite ( Esmeralda et
confluent de l’Ucamu, Haut-Orénoque), ou amphiboliques
(cataractes d’Aturès). Dans ce vaste groupe granitifère de la
Sierra Parime, qui sépare le bassin du Bas-Orénoque de celui
de f ’Amazone, se répètent quelques phénomènes de la Finlande
et de la Norwége : aucune autre masse minérale n’y paroît au
jour que la roche granitique. Là où j’ai côtoyé la Sierra Parime
au nord, a l’ouest et au sud, j’ai observé, à quelques petites
masses de grès près, une absence totale de formations secondaires
, même de roches postérieures à un granité de nouvelle
formation. Ce granité, et le gneis qui le supporte, forment,
là ou de petites plaines séparent les montagnes entre elles, au
milieu des forêts et d’une végétation vigoureuse, des bancs de
rochers nus, dépourvus de terreau, ayant plus de deux cent
cinquante mille toises carrées et s’élevant à peine de trois à
quatre pouces au-dessus du sol environnant. Dans l’hémisphère
méridional je peux citer comme granités de nouvelle formation,
la roche du Pareton (pente orientale des Andes du Pérou, entre
Guancabamba et la rivière des Amazones), où le granité stéa-
titeux passe à la protogyne; le granité du Paramo de Pata
grande et de Nunaguacu, stratifié et dépourvu d’amphibole;
la roche de Yanta, stratifiée comme le granité de l’Ochsenkopf
en Franconie, se cachant sous le micaschiste de Gualtaquillo
et d’Àipata, et renfermant des cristaux disséminés d’amphibole,
sans passer à la vraie syénite (Cordillères de Gueringa, à l’ouest
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de Cuaneabatnba). On voit par ces exemples que, dans les
Andes comme dans les Alpes, surtout à des hauteurs considerables,
une roche granitique couvre le gneis primitif. On se
demande si les griinstein primitifs, qui forment des couches
dans les formations SS* 5, 6, 7 , renferment quelquefois,
comme le prétendent plusieurs geognostes , non-seulement de
l’amphibole mêlé aù feldspath compacte, mais aussi du pyroxene.
M. de Charpentier a vu cette dernière substance en
grandes masses dans le calcaire primitif des Pyrenees. Il y a
aussi du pyroxène-coccolithe dans l’urgriinstein du lac Champlain;
je n’ai vu des véritables pyroxènes identiques avec ceux
des trachytes et de quelques porphyres de transition de Quito,
que dans les griinstein et mandelstein de transition de Parapara
(montagnes de Venezuela).
S yenite primitive?
$. 8 La plupart des syénites de l’ancien et du nouveau continent
que l’on considérait autrefois comme des roches indépendantes
et de formation primitive, sont ou des granites avec
amphibole, c’est-à-dire des couches subordonnées aux granites
SS- 7 et 11 (Syène, non Philæ, ou les premières cataractes
mêmes dè la Haute-Egypte, qui sont dans le gneis ; Àturès ou
cataractes de l’Orénoque; vallée de Macara et Gualtaquillo, à
la pente orientale des Andes du Pérou), ou des formations de
transition (Mont Sinaï, d’après les intéressantes observations
de M. Rozière; vallée dePlauen, près de Dresde ; Guanaxuato,
au Mexique), intimement liées aux porphyres, au grünstein et
âu thonschiefer de transition. Quelques véritables syénites ne
me paraissent cependant offrir aucune trace de cette liaison;
elles constituent peut-être des formations primitives indépendantes
: telles sont la syénite (beaucoup de feldspath lamellaire
rougeâtre, peu d’amphibole, presque pas de quarz, pas de
mica, pas de fer titané ) du Cerro Muncliique (Cordillère centrale
des Andes du Popayan , à l’est de la métairie du Cascabel),