gement peu régulier. Pour le géognoste classificaleur la roche de
Syènc est un granité qui contient de l’amphibole, ce n’est point
de la syénite. Quelques fragmens de cette roche | que l ’on trouve
isolés parmi les monumens égyptiens, ont trompé Werner par
l’analogie oryctognostique qu’ils présenten t avec la syénite de
la vallée de Plauen.
Des formations de porphyre et de syénite entièrement semblables
à celles de Saxe, et placées sur le schiste de transition
et le grauwacke, sont communes au Thüringerwald : d’après
M. Boue, en Moravie (entre Blansko, Brünn et Znaim) ; d’après
M. Rozière, dans la péninsule du Mont Sinaï. Ces dernières
méritent une attention particulière. Des roches intermédiaires
schisteuses et arénacées couvrent une partie de l’Arabie pétree.
Au milieu de ces roches, qui renferment des conglomérats avec
fragmens de granité et de porphyre ( brèche universelle d’Egypte,
dans le langage des antiquaires), sortent des syénites, et des
porphyres à base de feldspath compacte silicifère, enchâssant des
cristaux de feldspath lamelleux, un peu d’amphibole et, d’après
M. Burckhardt, du quarz. Les porphyres sont généralement inférieurs
à la syénite, et cette dernière, dont se composent probablement
les tables de la loi que l’on croit enterrées à Djebel
Moussa, est accompagnée dé grünstein compacte noirâtre (golfe
d’Akaba ) et de griinstein porphyrique. Tout ce terrain de l’Arabie
pétrée, dont j’ai pu examiner de nombreux échantillons ,
ressemble de la manière la plus frappante au terrain porphyrique
et syénitique d’Ovexeras et de Guanaxuato au Mexique.
En substituant avec M. Rozière le mot sinaïte à celui de syénite,
on auroit donné à la roche de transition qui est composée
d’amphibole et de feldspath, et mêlée [quelquefois d’un peu
de quarz et de mica, un nom géographique plus exact, un nom
qui (comme celui de calcaire du Jura ) auroit rappelé non-
seulement des rapports de composition , mais aussi des rapports
de gisement.
D. Groupe de la Norwége.
§. 2/[- C’est le terrain décrit par deux géognostes célèbres,
le professeur Haussmann et M. Léopold de Buch ; c’est celui
dans lequel la formation de granité postérieure à des roches calcaires,
remplies de débris de corps organisés, s’est le mieux
développée, et qui par conséquent a répandu le plus de jour
sur la véritable nature des roches de transition. On n’avoit d’abord
regardé cette classe de roches que comme une association
de grauwacke, de schistes carburés et de calcaires noirs : peu
à peu l’on reconnut que la grande masse de porphyres appelés
long-temps porphyres primitifs appartenoit, soit au terrain de
transition, soit même au grès rouge. On réunissoit aux porphyres
intermédiaires les syénites de Meissen; mais, quoique
ceS dernières perdent l’amphibole et passent insensiblement au
granité de transition ( Dohna ) , la généralité de ce phénomène,
l’apparition nouvelle de roches granitoïdes, entièrement analogues
aux roches primitives , et recouvrant à la fois des porphyres
noirs avec pyroxène et des calcaires à orthocératites, ne
commença à bien fixer l’attention des géognostes que lorsque
les rives du golfe de Christiania furent décrites dans tous leurs
merveilleux rapports de superposition.
Les zircons, qui ont donné tant de célébrité à la sy énite de
Holmstrand et de Stromsoe, se retrouvent abondamment dans
les syénites du Gi’oënland méridional (d ’après M. Giesecke, près
du cap Comfort, à Kittiksut et à Holsteensberg ) : ils sont aussi
disséminés en très-petites masses dans les syénites de Meissen
et de la vallée de Plauen. Cette substance, dans d’autres localités
, appartient plutôt aux roches primitives ( par exemple,
au gneis); car, quoique le zircon, le fer titané, le sphène ,
l’épidote, le feldspath vitreux, le chiastolithe, la pierre lydienne,
la diallage, l’amphibole et le pyroxène accompagnent
de préférence certaines formations, il ne faut point considérer
ces associations comme des caractères d’une valeur absolue. L’ac