stein-schiefer ; quarz arec épidote; un mélange de diallage et
de feldspath. Les bancs subordonnés au thonschiefer primitif sont
moins fréquens que ceux de micaschiste, roche dans laquelle
l’hétérogénéité des couches, l’abondance et la variété des substances
cristallisées ont atteint leur maximum, en passant du granité
primitif aux roches de transition. Lorsqu’on considère en grand
la différence des thonschiefer primitifs et des thonschiefer de transition,
on peut indiquer pour les premiers plusieurs caractères négatifs
très - importuns, tels que l’absence des noeuds ou bancs
subordonnés de calcaire compacte, l’absence de chiastolithe disséminée
dans la masse, de feuillets de thonschiefer luisans et fortement
chargés de carbone; enfin l’absence des couches fréquentes
de grünstein (en boules), d’ampélite alumineuse et graphique
(alaun- und zeichenschiefer), de pierre lydienne et de kieselschiefer :
mais il ne faut point oublier que ces caractères généraux souffrent
des exceptions partielles, dont le géognoste expérimenté est
d’autant moins surpris, que le thonschiefer de transition succède
souvent immédiatement, selon l’âge relatif des formations,
au thonschiefer primitif. On trouve, dans le dernier, de la
chiastolithe aux sommets des Pyrénées et. près de Kielvig en
Norwége. M. de Raumer y a vu , en Silésie (Rohrsdorf, Nieder-
Kunzendorf), à la fois des bancs subordonnés de porphyre à
base feldspathique,-de gneis - micaschiste, de calcaire grenu,
d’ampélite et de pierre lydienne. Dans l’Amérique équinoxiale
(chaîne du littoral de Venezuela, isthme d’Araya, , Cerro de
Cbupariparu ) , j’ai observé, dans un thonschiefer qui passe au
micaschiste primitif et cyanitifère sur lequel il repose, à la fois
des couches de titane-rutile et d’ampélite luisante, traversées
par de petits filons d’alun natif. Il est quelquefois très-difficile
d’indiquer avec précision où cessent le thonschiefer primitifs,
où commencent ceux de transition. Les schistes bleu-noirâtre
de Piedras Azules ( entre Villa de Cura et Parapara ), à
^’ancien rivage boréal des Llanos ou steppes de Venezuela ,
ceux de Guanaxuato, au Mexique, dont les strates inférieurs
( 8? )
passent au schiste talqueux et chloriteux ( talk- et chlorit-
schiefer), tandis que les strates supérieurs sont chargés de carbone
et enchâssent des bancs de syénite serpentineuse, se trouvent
sur cette limite de deux terrains contigus. Il n’est gueres
douteux que dans les deux continens la plus grande masse de
schistes ne soient des schistes de transition; mais en Amérique,
surtout dans la région équinoxiale, on est moins frappé de
cette différence que de la rareté absolue de tous les thonschiefer,
en les comparant aux gneis micaschistes. Le thonschiefer paroit
manquer entièrement dans la Cordillère de la Parime, a traders
laquelle l’Orénoque s’est frayé un chemin : dans les Andes,
comme dans les Pyrénées, il 11’occupe que des terrains de peu
d’étendue. Je l’ai trouvé au nord de l’équateur, supportant les
formations secondaires du plateau de Santa-Fe de Rogota, entre
Villeta et Mave; au sud de l’équateur, placé sur les micaschistes
du Condorasto, et servant de base aux porphyres de transition
de l’Alto de Pilches, entre San-Luis et Pomaliacta (Andes de
Quito ) ; sous la pierre calcaire alpine de Hualgayoc, venant
au jour à 2000 toises de hauteur, dans le Paramo de Fana-
guanga (crête des Andes dii Pérou); superpose immédiatement a
du granité ancien, entre les villages indiens de San-Diego et
de Cascas (pente occidentale des Andes du Pérou.) J ignore si
le thonschiefer recouvrant une syenile qui appartient au granité,
aux bords du lac de Hacatacumba et au Paramo de Ya-
moca (pente orientale des Andes du Pérou, province de Jaen
de Bracamoros), est véritablement de formation, primitive. Les
passages insensibles que l'on observe quelquefois entre les granités,
les gneis, les micaschistes et les thonschiefer, et qui
trouvent leurs analogues dans les passages des syenites et des
serpentines au grünstein de transition, ont fait croire à plusieurs
géognostes que ces quatre formations n’en sont qu’une seule.
On voit, en effet, de vastes étendues de pays dans lesquelles le
o-neis oscille perpétuellement entre le granité et le micaschiste,
le micaschiste entre le gneis et le thonschiefer ; mais ce phéno