tiaires. A l ’exception de quelques roches lacustres ou d’eau
douce, les roches volcaniques sont les seules dont la formation
continue, pour ainsi dire, sous nos jeux. Si les laves des mêmes
volcans (sources intermittentes de terres liquéfiées) varient à diverses
cpoques de leurs éruptions, on conçoit combien des matières
volcaniques q u i, pendant des milliers d’années, se sont
progressivement élevées vers la surface de notre planète, dans
des circonstances de mélange, de pression, de refroidissement,
si différentes, doivent offrir à la fois de contrastes et d’analogies.
Il j a des trachjtes, des phonolithes, des basaltes, des
obsidiennes et des perlites de différens ages, comme il v a différentes
formations de granites, de gneis, de micaschistes, de
calcaires, de grauwacke, de sjenites et de porphjres. Plus on
approche des temps modernes, plus les formations, volcaniques
paroissent isolées, surajoutées, étrangères au sol sur lequel elles
se sont îepandues. Une longue intermittence de la source semble
pioduire , meme dans les volcans actuels, une grande variété
dans les produits, et s opposer a l’agroupement de matières analogues.
Dans les formations de transition (Andes de la Nouvelle-
Grenade et du Pérou ; Cordillères du Mexique) les différens
termes de la série géognostique se lient les uns aux autres; ils
se montrent dans cette dépendance mutuelle que l ’on observe
entre les porphjres et les sjénites, entre les thonschiefer, les
grünstein et les calcaires de transition, entre les serpentines,
les jaspes et les euphotides. Dans ce dédale de formations volcaniques
de différens âges on n’a reconnu jusqu’à présent que
quelques lois de gisement qui paroissent, sinon générales; du
moms en harmonie avec des phénomènes observés dans les deux
continens sur une grande étendue de terrain. Ce sont ces rapports
de gisement seuls qui peuvent être discutés ici; tout ce
qui îegarde la composition des roches volcaniques , l’analjse
mécanique de leur tissu et leurs classifications orjctognostiques,
objets importans traités dans deux mémoires célèbres de M.
Fleuriau de Bellevue et de M. Cordier (Joum. de physique, T.
L I LX et LX X X I I I ) , n’est pas du domaine de la géognosie
des formations. On peut sans doute indiquer certains caractères
par lesquels des roches ressemblent d’une manière plus évidente
aux productions des volcans modernes : mais la couleur noire ;
la porosité à cellules alongées, couvertes d’un enduit lustré; la
propriété de faire des gelées avec les acides; l’absence du quarz,
du feldspath commun et des filons métalliques (aurifères et argentifères);
la présence du pjroxène, du fer titané, du feldspath
vitreux et fendillé, et des alcalis,-ne peuvent plus, dans
l ’état actuel de nos connoissances, être considérées comme des
SS. 21 , 23, 26.)
Les masses volcaniques, ou regardées comme telles ( roches
empyrodoxes de M. Mahs, Character der Classen, 1821 , p. 177),
se trouvent ou par filons (djkes, dans toutes les formations,
depuis le granité primitif jusqu’à la craie et les formations tertiaires;
Écosse, Allemagne, Italie), ou en couches intercalées
( calcaires et porphjres de transition; grès rouge), ou superposées
, surajoutées à des terrains d’âges très-différens. Le contraste
entre les roches volcaniques ou empjrodoxes intercalées, et les
roches qui les renferment, est d’autant plus frappant que les
dernières sùnt indubitablement non volcaniques, calcaires (Der-
bjshire ) ou fragmentaires (grauwacke, grès houiller). Lorsque
des masses empjrodoxes se trouvent, ou comme couches subordonnées,
entre les strates de roches intermédiaires cristallines
(porphjres et sjénites), ou comme filons traversant les strates
de roches primitives ( granité-gneis) , ces roches primitives et
intermédiaires feWspafchiqu.es peuvent avoir, selon l'opinion de
quelques géognostes, la même origine ignée que la masse des
couches intercalées ou des filons ( mandelstein, dolérites, basaltes
) , sans que les époques de formation et les circonstances
dans lesquelles les forces volcaniques ont agi, aient été identiques.
Les limites entre les filons et les bancs intercalés Uap-
péens, pjroxéniques ou porphyriques, ne sont pas toujours si