riche exemple que je connoisse d’une »couche de pacos dans le
calcaire alpin, est le dépôt de la montagne de Yauricocha (Cerro
de Bombon, Cordillère péruvienne de Pasco ) , situé à plus de
1800 toises de hauteur absolue. Quoique les exploitations de
ce gîte de fer oxidé, qui abonde en argent, n’aient généralement
atteint jusqu’ici que la profondeur de i 5 à 20 toises,
elles ont fourni, dans les dernières vingt années du dix-huitième
siècle plus de cinq millions de marcs d’argent. Aux jeux du
géognoste expérimenté ce gîte remarquable n’est qu’un développement
particulier des couches de fer bjdraté que présente le
zechstein de la Haute-Silésie, et qui passent quelquefois (Pila-
tus et Wallensée en Suisse ) au fer lenticulaire.
La présence simultanée du mercure dans le grès houifler et
dans le calcaire alpin ajoute aux rapports que nous avons indiqués
entre ces deux formations. En Carniole ( Idria), le minérai
de mercure se trouve, d’après MM. Héron de Villefosse et Bonnard,
dans un schiste marneux semblable aux marnes cuivreuses
du Mansfeld. Au Pérou, près de Huancavelica, le cinabre est
en partie disséminé dans le grès extrêmement quarzeux qui
forme une couche ( Pertinencias del Procal, de Comedio et de
Cochapata, mine de Santa - Barbara ) dans le calcaire alpin; en
partie il remplit des filons (montagne de Sillacasa ) qui se
réunissent en amas et traversent immédiatement le calcaire
alpin.
Ap rès avoir nommé cette grande variété de véritables couches
que renferme la formation dont nous fâchons de faire con-
noître les rapports de gisement, de structure et de composition,
il me reste à indiquer les substances qui s’j trouvent simplement
disséminées. Je me bornerai à nommer le silex, le cristal de roche
et le soufre.
Le silex commun (hornstein) ; très-rare dans le zechstein des
plaines (Thuringe), caractérise ce même terrain dans la région
alpine des Pjrénées, de la Suisse (Mont Bovon, la Rossinière),
du Salzbourg et de la Sfjrie (au-dessus de Hallstadt; Poschenberg
; Goisern); il passe souvent au jaspe et au silex pjro-
maque (feuerstein ). En Europe, le silex du calcaire alpin ne se
trouve que par rognons ou par nodules souvent disposés sur
une même ligne; mais dans les Cordillères du Pérou, au milieu
des riches mines d’argent de Chota ( près de Micuipampa,
lat. austr. 6° tfb' 38") le silex forme une couche d’une épaisseur
prodigieuse. La montagne de Gualgajoc, qui s’élève comme
un château fort sur un plateau de 1800 toises de hauteur, en
est entièrement composée. Le sommet de cette montagne est
terminé par une innombrable quantité de petits rochers pointus,
ajant chacun de larges ouvertures que le peuple appelle
fenêtre$ (ventanillas). Le silex (panizo) de Gualgajoc est un
hornstein écailleux, blanc - grisâtre, à cassure matte, souvent
unie , intimement mêlé de fer sulfuré. H passe tantôt au quarz,
tantôt à la pierre à fusil. Dans le premier cas il est celluleux,
à cavités irrégulières, tapissées de cristaux de quarz. De grandes
masses de ce panizo, darj£ lequel des filons dargent gris et rouge,
èt des filons de fer magnétique forment des amas entrelacés d une
richesse extraordinaire, ressemblent au calcaire siliceux du terrain
tertiaire de Paris; mais on voit clairement, dans plusieurs de ces
mines (Choropampa, à l’est du Purgatorio près du ravin de Chiquera),
que ce hornstein métallifère est une couche de forme irrégulière,
intercalée au zechstein ou calcaire alpin. H enchâsse de
grandes masses calcaires, et alterne quelquefois (Socabon de
Espinachi) avec cette même argile brun-noifàtre et schisteuse
que l’on trouve dans le calcaire alpin de Montan , et qui rend
les filons entièrement stériles. Le hornstein est dépourvu des
coquilles qui abondent dans la roche principale et qui remplissent
même quelquefois les filons. Une énorme masse de matière
siliceuse, qu’on trouve comme fondue au milieu d’un calcaire
secondaire, à couches arquées et renfermant des ammonites de
8 — 10 pouces de diamètre, est sans doute un phénomène géo-
gnoslique bien remarquable. Existe - 1 - il (environs de Florence)
des rognons de silex corné dans les calcaires de transition ?