Kupfersch., T. I , p. 174)- Les observations recueillies par la
Société géologique de Londres et la Société TVernérienne à Edimbourg,
les utiles voyages de M. Omalius d’Halloy (1808) et de
quelques géognosles italiens, avoient fourni une masse assez considérable
de matériaux pour l’étude des terrains tertiaires ; mais
la connoissance plus approfondie des différentes formations qui
constituent ce terrain, et qui offrent les memes caractères dans
les pays les plus éloignés, ne date que de l’époque où a paru la
Description géologique des environs de Paris, par MM. Brongniart
et Cuvier ( i . re édit., 1810; 2.e édition, 1822). C’est dans le
bassin qui entoure cette capitale, que toutes les formations tertiaires
(à l’exception peut-être du grès à lignites, qui ne s’y
montre que comme argile plastique) se trouvent le plus développées.
Toutes celles qui manquent dans d’autres parties de
l’Europe, ou qui ne s’y rencontrent que par lambeaux, sont
réunies sur les bords de la Seine.
En caractérisant succinctement les termes de la série tertiaire,
je profiterai à la fois du grand ouvrage de M. Brongniart, de celui
que MM. Conybeare et Philipps viennent de faire paroître sur le
sol de l ’Angleterre, du Voyage géologique de M. Beudant en
Hongrie , et des observations récentes de MM. Boué et Prévost,
qui, en remplissant la lacune entre les formations tertiaires et
oolithiques, ont rendu de grands services à la géognosie positive.
C’est par la comparaison de terrains très-éloignés les uns des
autres, qu’on peut éviter, jusqu’à un certain point, de confondre
le tableau général des gisemens avec la description géographique
d’un bassin isolé. 11 est assez remarquable de voir que la dernière
assise du grand édifice géognostique, celle dont l’époque de formation
est le plus rapprochée de nos temps, ait été examinée si
tard. Comme les couches meubles du terrain tertiaire renferment
des coquilles fossiles dans un haut degré de conservation, c’est
ce terrain aussi qui a donné lieu au perfectionnement delà conchyliologie
souterraine. La prédilection que dans divers pays on
a donnée à cette science, deviendra également utile à l’élude des
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formations secondaires et intermédiaires, si on ne néglige pas
de combiner les caractères zoologiques avec ceux qu’offrent le
gisement et l’àge relatif des roches.
J’ai exposé plus haut les motifs pour lesquels j’ai cru devoir
éviter les dénominations de premier, de deuxieme et de troisième
terrain marin, ou d’eau douce. J’ai substitué le plus souvent des
noms géographiques à ces dénominations numériques, très-susceptibles
de faire naître des idées erronées. Les formations les
plus récentes sont celles dont les gisemens paroissent avoir été le
plus modifiés par des circonstances locales. Une alternance périodique
des matières calcaires et siliceuses ( l’argile même renferme
près de 70 pour cent de silice ) se manifeste jusque dans
les strates qui appartiennent à une même formation. Les couches
hétérogènes et les subdivisions des terrains calcaires ou gypseux
prennent, dans quelques pays, un accroissement si considérable
qu’on les prend pour des terrains particuliers ou indépen-
dans. Il en résulte que la succession et le parallélisme des roches
tertiaires , si récentes et d’une str ucture si complexe, peut différer
quelquefois du type que nous leur assignons dans le tableau
des formations.
A rgile et G rès tertiaire a lignites ( A rgile plastique , M olasse
et N agelfluhe d’A rgovie).
$. 35. A l’entrée du terrain tertiaire , comme aussi au-dessous
de la craie, entre cette roche et le calcaire jurassique . nous
trouvons des dépôts de lignites : c’est ainsi que sur la limite
des terrains intermédiaires et secondaires nous avons vu placé
un grand dépôt de houilles (coal-mesures ). Les deux terrains
secondaire et tertiaire commencent par des amas de végétaux
enfouis. A mesure que l’on avance du grès houiller vers les
formations plus récentes, on voit les plantes monocotvlédones
peu à peu remplacées par des plantes dicotylédones : il v en a
encore des premières (endogénites de M. Adolphe Brongniart,
mais non des fougères) au-dessus de la craie jusque dans le