( «*■ )
très-é(îlatante, à cassure transversale conchoïde, et d’une Coü-
leur vert-olive si peu foncée qu’on la prendroit presque pour
i’olivine des basaltes. Ce porphyre à mica noir remplit les vallées
des petites rivières de San-Pedro , Guachicon et Putes ; il
se cache quelquefois ( vallée de la Sequia ) sous des amas de
grünstein en boules de 4— 6 pouces de diamètre-, et finit par
ne plus être stratifié, mais séparé, exactement comme le grünstein
superposé, en boules qui se divisent par décomposition
en pièces séparées concentriques. Souvent les boules de porphyre,
d’une extrême dureté, sont d’une composition identique
avec le porphyre en masse. Leur noyau est solide et ne renferme
ni quarz ni calcédoine : elles forment des couches particulières
de six pieds d’épaisseur, et se trouvent comme implantées
et fondues dans la roche non altérée par des influences
atmosphériques ou galvaniques. Cette structure n’est pas un effet
de la décomposition, comme on l’a cru de quelques basaltes
colonnaires qui se séparent en boules. Elle me paroît plutôt
tenir à un arrangement primitif des molécules. Je crois que nulle
part dans le monde on en trouve une plus grande accumulation
de roches à structure globuleuse que dans la Cordillère des Andes,
Surtout depuis Quilichao ( entre Caloto et Popayan ) jusqu’à la
petite ville d’AJmaguer.
En descendant du Cerro Broncaso, et en traversant suces-
si veinent ( toujours dans la direction du nord au sud, et dans
le chemin de Popayan à Àlmaguer) les vallées de Smita, de
San Pedro et de Guachicon, t on observe au milieu d’un porphyre
qui n’est pas divisé en boules, et qui renferme plus d’amphibole
et plus de pyroxène vert d’olive que de feldspath vitreux
, un phénomène géognostique très-remarquable. Des
fragmens anguleux de gneis de 3 à 4 pouces carrés sont empâtés
dans la masse. C’est un gneis abondant en mica : c’est le phénomène
que présentent les trachytes du Drachenfels (Siebengebirge
sur les bords du Rhin) et, dans ses couches inférieures, la
phonolithe (porphyrschiefer ) du Biliner Stein en Bohème. Non
( )
loin de là , dans la partie nord-est de cette même vallée de
Rio Guachicon (vallée de 4oo toises de profondeur, dans laquelle
je me suis arrêté une journée entière ) , la roche por-
phyroïde a la structure la plus composée que j’aie jamais trouvée
dans les porphyres de transition et dans les trachytes porphy-
riques. On y observe à la fois des cristaux de feldspath vitreux,
d’amphibole, de mica noir, de quarz et de pyroxène, dont
la couleur se rapproche de celle de l’olivine. Le quarz ne se
présente qu’en de très-petites masses ; mais il n’est certainement
pas dû à des infiltrations postérieures. Après avoir passé, plus
au sud encore, l’arête qui sépare le Rio Guachicon du RioPutès,
les cinq substances disséminées dans la masse disparoissent presque
entièrement5 la roche porphyroïde devient homogène, extrêmement
dure, et det ce beau noir que l’on admire dans
quelques lydiennes très-pures, ou dans la base du prétendu
jaspe porpbyrique de l’Altaï, ou dans de certaines statues égyptiennes
faussement appelées basaltes ou basanites. Je doute que
ce soit du pechstein : c’est plutôt un feldspath compacte, coloré
en noir par l’amphibole ou par quelque autre substance. La
cassure de cette pâte homogène est unie ou conchoïde, à grandes
cavités aplaties; elle est sans éclats, presque entièrement matte.
Je n’y ai reconnu que peu de cristaux très-effilés de feldspath
vitreux et des prismes hexaèdres de pyroxène conchoïde (musch-
liger augit de Werner), qui ont la couleur noire du méla-
nite, et qui ressemblent, quant à l’éclat et à la cassure , au
pyroxène du Heulenberg près de Sehandau en Saxe.
Je viens de décrire successivement les porphyres de Julumito,
recouverts de calcaire noir et carburé; ceux de Pisojè, à feldspath
non vitreux, et divisés en prismes; les porphyres verts
renfermant du quarz, et fréquemment des cristaux croisés d'amphibole
de Gerro Broncaso et de la vallée de Smita; les roches
porphyroïdes du Rio Guachicon, enchâssant des fragmens de
gneis; enfin, celle du Rio Putès, dont la masse noire, homogène
çt compacte, n’offre que très-peu de cristaux dissé-
9