quefois traversés par des filons d’étain (Altenberg) et des miné-
rais d’argent (Grand). Les porphyres de Silésie renferment de
l ’amphibole disséminé (Friedland) : on les a crus jusqu’ici plus
anciens que le thonschiefer primitif. Il est certain que les porphyres
de Saxe sont en partie des porphyres de transition, en
partie des porphyres de grès rouge. Dans les Cordillères des
Andes du Pérou, de Quito, de la Nouvelle-Grenade et du
Mexi que, parmi cette innombrable variété de roches porphy-
riques dont les masses atteignent 25oo à 3ooo toises d’épaisseur,
je n’ai pas vu un seul porphyre qui me parût décidément primitif.
La formation la plus ancienne que j’aie observée , se
trouve dans la vallée profonde de la Magdalena (entre Guamhos
et Truxillo, au Pérou) : c’est un porphyre à hase argileuse, un
peu décomposée, avec feldspath commun, non vitreux, sans
amphibole, mais aussi sans quarz. Cette formation, qui paraît
distincte de tous les porphyres de transition et trachytiques de
Quito et de la crête des Andes du Pérou, vient au jour à 600
toises de hauteur au-dessus du niveau de la mer ; elle est placée
immédiatement sur le granité, et recouverte, à la pente occidentale
des Andes, d’une roche de quarz secondaire, à la pente
orientale (vraisemblablement) de grès rouge.
Y . E üPHOTIDE PRIMITIVE POSTERIEURE AU THONSCHIEFER.
§. 19. Une formation placée à la limite des formations primitives
et de transition. C’est le Gabbro de M. de Buch ; l’Eu-
photide de M. Haiiy; le Schillerfels de M. deRaumer; l’Ophio-
lithe de M. Brongniart. Cette roche a été désignée jadis sous
les noms de serpentinite, granité serpentineux, granité de dial-
lage, granitone, granito di gabbro, granito dell’ Impruneta,
serpentinartiger urgriinstein. Nous la caractérisons ici telle qiie
M. de Buch l’a circonscrite le premier. Elle se trouve superposée
(cap Nord de l’île Mageroe, en Norwége) à un schiste primitif,
qui passe vers le haut à l’euphotide, vers le bas au micaschiste.
L’cuphotide du Val Sesia recouvre aussi, selon M. Beudant, im-
( 9.3 )
médiatement le micaschiste primitif. On peut dire qu’en général
l ’euphotide ou gabbro est un mélange de diallage (smaragdite),
de jade (saussurite, feldspath tenace) et de feldspath lamelleux.
Quelquefois (Bergen, en Norwége) le jade manque entièrement;
mais dans le verde di Corsica (Stazzona, au nord de Corte et
S. Pietro di Rostino dans l’ile de Corse) l’euphotide 11’est qu’un
mélange de jade voisin du feldspath compacte, et de diallage
Verte sans feldspath lamelleux. Quoique, d’après les intéressantes
observations rapportées par M. Haiiy dans son Tableau comparatif,
les diallages métalloïdes (schillerspath) vertes, à reflets
satinés, et les diallages grises passent progressivement (roches du
Musinet près de Turin) les unes aux autres, on peut pourtant
distinguer ces substances par les caractères géognostiques qu’elles
offrent le plus fréquemment en grand. L’euphotide à diallage
grise est beaucoup plus fréquente (un peu plus ancienne?)
que l ’euphotide à diallage verte. La serpentine est presque toujours
dans une liaison de gisement intime avec l’euphotide,
dont elle ne semble être qu’une variété à très-petits grains, d’apparence
homogène. Cette liaison se manifeste aussi en Hongrie
(Dobschau), où M. Beudant a trouvé l’euphotide grenue et
schisteuse immédiatement superposée au micaschiste primitif.
La soude, d’après les travaux de Théodore de Saussure et de
Klaproth, s’observe parmi les roches primitives dans le feldspath
compacte du weisstein et du grünsteinschiefer, dans le jade des
euphotides, et dans la lazulite (outre-mer) du Baldakschan,
Cette dernière substance parait appartenir à une couche de calcaire
primitif intercalée au granite-gneis. Bancs subordonnés a
l’euphotide : serpentine avec asbesle et diallage métalloïde ; serpentine
accompagnée de chiysoprase, opale et calcédoine (Ko-
semitz, en Silésie); calcaire grisâtre compacte, passant au calcaire
à petits grains (Alten, en Norwége). Ce calcaire rapproche
l’euphotide de la Scandinavie, qui est le dernier membre des
formations primitives, du terrain des roches intermédiaires très-
anciennes. Comme l’euphotide n’est souvent pas recouverte, et