de leur pâte et des cristaux enchâssés). La structure des porphyres
mexicains est d’une grande simplicité : ils forment un
immense terrain non interrompu par des bancs intercalés. J’ai
tu des syénites dans le thonschiefer de transition de Guanaxuato
(S- 2 2 ) ; je les ai vues, au-dessus de ce thonschiefer, alterner
avec des grünstein : mais je n’ai vu ni syénite, ni micaschiste,
ni grünstein, ni calcaire dans les porphyres de la Moxonera,
de Pachuca , de Moran et de Guanaxuato. Ce n’est qu’à Bolanos
que l’on trouve du mandelstein dans le porphyre. Ce développement
uniforme et non interrompu des porphyres métallifères
et non métallifères de la Nouvelle - Espagne est un phénomène
très-frappant : il rend plus difficile la séparation systématique
des terrains de porphyre et de trachyte, là où ces terrains se
supportent immédiatement. Lorsqu’on évalue l’épaisseur des deux
terrains reunis, c’est-à-dire, lorsqu’on s’élève des couches les
plus basses d’un porphyre que l’on peut croire de transition,
parce qu’il est recouvert de grandes formations calcaires, analogues
au zechstein ( Guasintlan, à la pente occidentale, et
Venta del Encero, à la pente orientale de la Cordillère ) , jusqu’au
sommet trachytique du grand volcan de la Puebla ( Popo-
catepetl ) , on trouve, d’après mes mesures barométriques et
trigonom étriqués, une épaisseur, non interrompue par des roches
intercalées, de plus de i 3,ooo pieds (2233 toises). L’épaisseur
des seules couches de porphyre métallifère, en comptant depuis
Guasintlan et Puente de Istla (où les porphyres se cachent
sous les mandelstein poreux de Guchilaque et de la vallée dë
Mexico) jusqu’à l’affleurement des filons argentifères de Cabrera
(Reaide Moran), est de 5ooo pieds (817 toises). Ces dimensions
ont été déterminées en comparant les hauteurs absolues
des stations; car, d’après l’inclinaison variable des couches,
et d apres le rapport entre la direction des coupes et la direction
de la roche, il est probable que les épaisseurs apparentes
(les différences entre le maximum et le minimum de hauteur)
s eloignent très-peu des épaisseurs véritables, qui sont la somme
( l67 )
des épaisseurs évaluées pérpendiculairement aux fissures de
stratification. Voici les circonstances locales, les plus intéressantes,
du gisement des porphyres du Mexique entre les 17° et
2i° de latitude boréale.
a. Chemin d’Acapulco à Mexico. Le porphyre, à la pente occidentale
de la Cordillère d’Anahuac, ne descend que jusqu’à
la vallée du Rio Papagallo , un peu au nord de la \enta de
Tierra colorada, à 23o toises de hauteur au-dessus du niveau
de l’océan Pacifique. Sur la pente orientale de la Cordillère
d’Anahuac, entre la vallée de Mexico et le port de la Vera-
Cruz, je n’ai vu aucune trace de cêtte roche au-dessous de
l’Eneero, à 476 toises de hauteur. Le porphyre s’y cache sous
un grès argileux qui enchâsse des fragmens d’amygdaloide trachytique.
Les deux groupes principaux de porphyres, dans le
chemin d’Acapulco à Mexico, sont ceux de la Moxonera et de
Zumpango.
Lavallée granitique du Papagallo est bordée au sud (Alto
del Peregrino ) par une formation de calcaire compacte (de 85
toises d’épaisseur), bleu-noirâtre, traversé par de petits filons
blancs de spath calcaire. Elle est remplie de grandes cavernes,
mais analogues plutôt au calcaire alpin qu’au calcaire de transition.
Au nord la vallée est bordée par une masse de porphyre
(Alto de la Moxonera et de Los Caxones) qui a 555
toises d’épaisseur. Ce porphyre est assez régulièrement stratifié
(dir. N. 35p E ., inclin. 40° au N. O .) ; quelquefois il est divisé
en boules à couches concentriques. Sa base est verdâtre et
argileuse, enchâssant du feldspath vitreux et des pyroxènes décomposés,
qui ont presque la couleur de l ’olivine : point de
quarz, point de mica, point de feldspath lamelleux. De grandes
masses d’argile blanc rougeâtre sont intercalées dans ce porphyre
terreux; il repose immédiatement, comme le calcaire du
Peregrino (dont les strates ont dir. N. 46° E. ; inclin. 60 an N. O. ),
sur le granité primitif. Ce dernier, qui a été décrit plus haut
( g. 7 ) , renferme, au pied de la colline porphyritique de Los