anciennement connue que par les tuffs de la Tliuringe et pai
le Travertin toujours renaissant des plaines de Rome ( Reuss ,
Geogn., T. 1 1 , pag. 6^2, Buch, Geogn. Beobacht., T. I I , p-
■ 21 — 3o), se lient de la manière la plus satisfaisante aux lois
admirables que M. Cuvier a reconnues dans le gisement des os
des quadrupèdes vivipares. ( Bi’ongniart, Annales du Muséum,
T. XV, pag. 357, 581 ; Cuvier, Rech. sur les ossem. fossiles,
T. I , p. LIV.)
La distinction entre les coquilles fossiles fluviatiles et marines
est l’objet de recherches très-délicatès : car il peut arriver,
lorsque les dépouilles des corps organisés, se détachent difficilement
de la masse du calcaire siliceux qui les l'enferme , qu’on
confonde des ampullaires avec des natices , des potamides avec
des cérites. Dans la famille des conques on ne séparé avec
certitude les cyclades et les cyrènes, des vénus et des lucines,
que par l’examen des dents de la charnière. Le travail que
M. de Férussac a entrepris sur les coquilles terrestres et fluviatiles,
jettera beaucoup de jour sur cet objet important. D’ailleurs,
lorsqu’on croit voir un genre de coquilles pélagiques au
milieu d’un genre de coquilles d’eau douce, on peut agiter
la question, si effectivement les mêmes types génériques ne
peuvent se retrouver dans les lacs et dans les mers, On connoît
déjà l’exemple d’un véritable mytilus fluviatile. Peut-être les
ampullaires et les corbules offriront-ils des mélanges analogues
de formes marines et de formes d’eau douce. (Voyez un mémoire
de M. Valenciennes, inséré dans mon Recueil d’observations de
zoologie et d’anatomie comparée, T. I I , pag. 218.)
Il résulte de ces considérations générales sur les caractères
zoologiques et sur l’étude des corps fossiles, que, malgré les
beaux et anciens travaux de Camper, de Blumenbach et de
Sommering, l’exacte détermination spécifique des espèces, et
l’examen de leurs rapports avec des couches très-récentes et
voisines de la craie, ne datent que de vingt-cinq ans. Je pense
que cette étude des corps fossiles, appliquée à toutes les autres
couches secondaires et intermédiaires par des géognostes qui
consultent en même temps le gisement et la composition minérale
des roches, loin de renverser tout le système des formations
déjà établies, servira plutôt à étayer ce système, à le
perfectionner, à en compléter le vaste tableau. On peut envisager
sans doute la science géognostiqüe des formations sous
des points de vue très - différens , selon que l’on s’attache de
préférence à la superposition des masses minérales , à leur
composition (c’est-à-dire-, à leur analyse chimique et mécanique
) , ou aux fossiles qui se trouvent renfermés dans plusieurs
de ces masses ; cependant la science géognostiqüe est une. Les
dénominations, géognosie de gisement ou de superposition, géognosie
ory et agnostique ( analysant le tissu des masses ) , géognosie
des fossiles, désignent, je ne dirai pas, des embranchemens
d’une même science, mais diverses classes de rapports que l’on
tâche d’isoler pour les étudier plus particulièrement. Cette
unité de la science, et le vaste champ qu’elle embrasse, avoient
été très-bien reconnus par Werner, le créateur de la géognosie
positive. Quoiqu’il ne possédât pas les moyens nécessaires pour
se livrer à une détermination rigoureuse des espèces fossiles, il
n’a cessé, dans ses cours, de fixer l’attention de ses élèves sur
les rapports qui existent entre certains fossiles et les formations
de différens âges. J’ai été témoin de la vive satisfaction qu’il
éprouva, lorsqu’en 1792 M. de Schlottlieim, géognoste des
plus distingués de l’école de Freiberg, commença à faire de
ces rapports l’objet principal de ses études. La géognosie positive
s’enrichit de toutes les découvertes qui ont été faites sur la
constitution minérale du globe; elle fournit à une autre science,
improprement appelée théorie de la terre, et qui embrasse l’histoire
première des catastrophes de notre planète, les matériaux
les plus précieux. Elle réfléchit plus de lumière sur cette science
qu’elle n’en reçoit d’elle à son tour ; et sans révoquer en doute
l’ancienne fluidité ou le ramollissement de toutes les couches
pierreuses ( phénomène qui se manifeste par les corps fossiles ,