On reconnoit, dans ces différens types de superposition | recueillis
en Europe, en Amérique et en Asie, au nord et au sud
de l ’équateur, que parmi les plus anciennes roches de transition
trois grandes formations, celle de calcaire grenu et talqueux,
grauwacke arec anthracite et micaschiste, celle de syénite et
porphyre (à cristaux d’amphibole et très-peu de quarz, et celle
de ihonsehiefer, grauwacke et calcaire noir, occupent à peu
près le même rang sur différens points du globe. Les calcaires
micacés et poudmgues à fragmens de roches primitives de la
Tarantaise ; les porphyres et syénites du Pérou ; le thonschiefer
de transition avec grauwacke (Harz, Friedrichswalde en Saxe,
Aggerselv en Norwége, et Guanaxuato au Mexique), sont peut-
être d’une origine contemporaine. En rangeant les roches comme
termes d’une seule série, il auroit fallu peut-être rappeler leur
parallélisme de la manière suivante : II (I ou III). Je distingue,
comme termes de la série des roches de transition, six groupes
qui me paroissent bien caractérisés par les roches qui y dominent,
par leur gisement et par l’étendue de leur masse. Ces
gioupes ou grandes formations.sont : I. Calcaire grenu stéatiteux,
micaschiste de transition et grauwacke à fragmens primitifs.
II. Porphyre (non métallifère) antérieur au calcaire à orthocé-
ratites, au thonschiefer et au micaschiste de transition. III. Thonschiefer
renfermant des grauwaekes, des calcaires, des porphyres
et des grünstein. IY . Porphyres et syénites ( métallifères) postérieurs
au thonschiefer de transition, antérieurs à un calcaire qui
renferme des débris organiques. Y. Porphyres, syénites et granités
zirconiens (non métallifères), postérieurs au thonschiefer
et au calcaire avec orthocéralites. VI. Euphotide de transition
avec jaspe et serpentine. Presque chaque groupe est composé de
roches alternantes, et plusieurs de ces roches, qu’on peut considérer
comme de petites formations partielles, sont communes
à tous les groupes. C’est cette communauté, celte alternance,
ce retour périodique des mêmes masses, qui constituent l ’unité
apparente de la grande famille des terrains de transition. Cependant
chaque groupe a des roches qui prédominent et qui lui
donnent un aspect particulier. Tels sont les calcaires grenus et
talqueux dans le premier groupe ; les porphyres non métallifères,
abondant en amphibole et presque dépourvus de quarz,
dans le second; les grauwacke dans le troisième; les roches
serpentineuses dans le sixième. Le quatrième et le cinquième
groupes sont caractérisés, l’un par des porphyres et syénites
métallifères; l’autre, par des granités zirconiens. Mais ce sont
là des caractères en partie oryctognostiques ; la véritable base de
la division que nous proposons provisoirement aux géognostes,
sont la superposition et l’âge relatif, observes dans differentes
parties du globe. Une partie des porphyres mexicains et péruviens
du deuxième et même du quatrième groupe, semble avoir des
rapports intimes avec les trachytes, qui sont les plus anciennes
parmi les roches volcaniques.
Avant de décrire en détail les six grandes formations intermédiaires,
je développerai quelques considérations generales sur
le terrain de transition, superposé le plus souvent en gisement
concordant au terrain primitif. La magnésie ; le fer oxidule
(magnétique), qui offre des rapports géognostiques si frappans
avec toutes les substances dans lesquelles domine la magnésie;
le fer titané; le carbone et la chaux carbonatée, pénètrent à
travers la plupart des formations de transition. M. Beudant a
fait l’observation importante, que les syénites et porphyres de
Çchemnitz, de Plauen et de Guanaxuato font effervescence avec
les acides, tandis que les trachytes (porphyres trachytiques) de la
Hongrie n’offrent pas le même phénomène. Saussure et M. Brochant
ont trouvé effervescens des micaschistes de transition (à
la Tête-Noire) et des quarz compactes (dans la Tarantaise), la
même où ces roches sont très-éloignées de bancs intercales de
calcaire grenu stéatiteux. J’ai vu dans les Cordillères du Pérou
(Paramo de Yamoca), comme dans le Thüringerwald-Gebirge
(entre Lauenstein et Grâfenthal), un thonschiefer qui offroit
d’abord tous les caractères d’une roche primitive, mais qui peu