minés. Toutes ces roches appartiennent-elles à une même formation
, qui offre des caractères particuliers dans les diverses
vallées delà Cordillère de Sotorà et de Cujurcù? On ne sauroit
révoquer en doute que les fragmens de gneis empâtés dans
les roches qui avoisinent le Rio Guachicon, ne caractérisent
de véritables trachvtes. Ce sont, pour ainsi dire, les précurseurs
de ces trachytes et de cet énorme amas de ponces que j’ai trouvés,
vingt lieues plus au sud, sur les rives du Mayo. Mais faut-il
étendre cette dénomination de trachyle sur tous les porphyres
qui se prolongent par le Cerro Broncaso vers les micaschistes de
l’Alto de los Robles, et qui'sont en partie couverts, non de
dolérites, mais de grünstein de structure globuleuse, ressemblant
entièrement au grünstein du terrain de transition en Allemagne?
D’après ce que j’ai exposé plus haut sur Je passage
insensible des porphyres métallifères du Mexique à des roches
qui renferment de l’obsidienne et du perlstein, et dont la vol-
canicité n’est presque plus contestée aujourd’hui, je ne sais pas
comment décider une question si importante. Elle présente
moins un problème de gisement qu’un problème que j’appel-
lerois historique, parce qu’il est l’objet de la géogonie, et qui
tient aux idées que l’on se forme sur l’origine des divers dépôts
rocheux qui couvrent la surface du globe. Le géognoste a rempli
sa tâche, lorsqu’il a examiné les rapports de gisement et de
composition. Il n’est pas temps encore de prononcer sur des
masses qui semblent osciller entre les porphyres de transition
et ces trachytes exclusivement appelés porphyres Volcaniques.
Ge qui paroit difficile a débrouiller aujourd’hui, deviendra clair
peut-être lorsque l’Amérique équinoxiale, libre, civilisée, plus
accessible aux voyageurs, sera explorée par un grand nombre
d’hommes instruits ; lorsque de nouvelles découvertes auront
fait concevoir que des effets volcaniques, lents et progressifs,
ou brusques et tumultueux, ont pu avoir lieu partout où des
crevasses ont ouvert des communications avec l’intérieur du
globe dans lequel règne encore aujourd’hui, d’après toutes les
apparences , une température extrêmement élevée. Nous avons
déjà des preuves certaines que des roches presque identiques
avec celles qui appartiennent au terrain trachytique ou qui surmontent
ce terrain, sont intercalées dans des véritables porphyres
de transition et dans des porphyres du grès rouge. Tous
les géognostes connoissent les observations importantes, faites
par M. de Buch, près de Holmstrandt, dans le golfe de Christiania
en Norwége. Un porphyre renfermant, outre le feldspath commun
(non vitreux ), très-peu d’amphibole et de quarz, se trouve
placé entre un calcaire à orthocératites et une syénite à zir-
çons. Personne ne s’est encore refusé à considérer ce porphyre
comme une formation de transition ; personne ne l’a appelé
tracliyte. Or, au milieu de ce porphyre on vo it, non un filon
( dyke ) , mais une couche de basalte avec pyroxène. « Le por-
« phyre de Holmstrandt, dit M. de Buch, devient basalte, par
« ces mêmes passages et ces nuances insensibles que l’on trouve
« si communément en Auvergne. Ce basalte est très-noir; pres-
« que à petits grains, dépourvu de feldspath, mais rempli de
« pyroxène. Quelquefois il devient bulleux, et prend un aspect
« rouge et scorifié, au contact avec le porphyre. » Il ne seroit
peut-être pas plus étrange de découvrir des fragmens de gneis
enveloppés dans ce basalte bulleux et scorifié, rempli de py-
roxènes, que de les avoir observés dans les basaltes du Bàren-
stein (près d’Annaberg en Saxe), ou dans les trachytes de la
vallée du Rio Guacliicon (dans l’Amérique méridionale). Quelle
est l’origine de cette couche basaltique, bulleuse, pyroxçniquç.
de Holmstrandt? Est-elle, comme tout le porphyre, une coulée
venue d’en-bas par des filons? La présence d’une masse que l'on
croit d’origine ignée, offre-1-elle un motif suffisant pour admettre
que tout le terrain auquel cette masse appartient doive
être séparé des formations de transition et classé parmi les trachytes?
J’en doute : les roches incontestablement volcaniques du
Rio Gu achicon, enchâssant des fragmens de gneis, sont géo-
gnostiquement liées aux porphyres de transition, comme, stu
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