trachyte poreux. C’est ainsi que sur les points les plus éloignés
du globe, en Amérique, en Europe et en Asie, nous voyons osciller
les porphyres entre des roches de transition et des roches volcaniques
très-anciennes.
C. Groupe de la Saxe.
Noirs ne parlons point ici du porphyre qui forme avec le
grünstein et le calcaire gris-noirâtre des couches subordonnées
( Friedrichswalde, Seidwitzgrund ) dans le schiste de transition
($. 2 2 ), mais de la grande formation de syenite et porphyre
que Werner désignoit par le nom de formation principale ( Haupt-
niederlage'). Ce savant illustre distinguoit quatre terrains de
porphyres : le premier formant des couches ( ou plutôt des
filons? ) dans le gneis et le micaschiste primitifs; le second
alternant avec la syénite ; le troisième appartenant au grès
houiller, et renfermant des grünstein, des retinites et des amyg-
daloïdes agathifères; le quatrième intercale a des roches trap-
péennes (volcaniques). Ces quatre terrains, dont le premier ne
constitue vraisemblablement pas une formation indépendante,
sont, comme je l’ai exposé ailleurs ( Voyage aux régions équinoxiales,
T. I , pag. i 55), les porphyres intercalés aux roches
primitives, les porphyres de transition, les porphyres secondaires
et les trachytes ( trapporphyre). La formation principale
de porphyre et de syénite de Saxe repose sur des schistes de
transition ( avecgrauwacke) , 'et par conséquent, la où les thon-
schiefer ne se sont pas développés , sur des roches plus anciennes.
La syénite qui alterne avec le porphyre (Meissen, Leuben et
Prasitz; Suhl) passe au granité et au gneis. Ce granité de transition
est généralement à gros grains, composé de feldspath
rougeâtre, de quarz gris de fumée , et de mica noir bien cristallisé
(Dohna, Posewitz et WesenStein ). Le gneis de transition
( Meissen ) est plus rare que le granité, et forme des couches
dans la syénite, comme en forment aussi le calcaire grenu et
blanc (Naundorf) et un grünstein qui passe au basalte (Wehnitz).
La présence de la formation de syénite qui renferme, dans la
valléè de Plauen ( comme en Norwége ) , quelques cristaux disséminés
de zircon , ne se manifeste souvent que par des bancs
de granité; car la substitution, fréquente et locale, du mica
à l ’amphibole et de l’amphibole au mica, caractérise la formation
syénitique, abondante en sphènebrun (braunmenakanerz),
qui est un silicate de titane et de chaux. Le porphyre non stratifié
de Saxe a généralement une base rouge, grisâtre et argileuse
( thonporphyr, résultat d’une décomposition du feldspath
compacte); d’après M. Boué, quelquefois (vallée de Tharandt)
cette base prend l’aspect du klingstein. Ce porphyre ne renferme
presque pas d’amphibole, et n’est point dépourvu de
quarz, comme Ceux du Mexique et de la Hongrie. On y trouve
du feldspath commun, ,du quarz cristallisé en doubles pyramides
hexaèdres, et quelquefois un peu de mica. Le groupe
de porphyres et syénites de Saxe est un peu métallifère ; la
syénite stratifiée à bancs épais de Scharfenberg offre des filons
d’àrgent, et le porphyre d’Altenberg contient quelquefois de
l’étain.
C’est dans la vallée de Plauen, près de Dresde, que se trouve
la roche à laquelle Werner a donné, le premier, le nom de
syénite, croyant par erreur que les obélisques épyptiens conservés
à Rome contenoient tous de l’amphibole. M. Wad (Fossl
oegypi. JSlusei Borgiani, 1794, pag- 6 et 48 ; Zoega, de Obe-
liscis, pag. 648) a prouvé que ces obélisques, dont le plus beau,
minéralogiquement parlant, est celui de Piazza Navona, sont
un véritable granité avec mica noir aggloméré, sans amphibole.
En effet, il n’existe point à Syène de formation indépendante
de syénite et de porphyre intermédiaires ; mais le granité
primitif, peut-être d’une formation pas très-ancienne, y renferme
de l’amphibole (comme à l’Orénoque; au Spitzbeig près
Krummhübel en Silésie; près Wiborg en Finlande) dtssiminé
dans des couches subordonnées, non étendues et d’un proion