grenue, un contraste plus marqué avec le gneis. La grosseur
du grain, la régularité de la cristallisation des parties constituantes,
et la couleur rouge ou blanche du feldspath, sont
des phénomènes très-dignes d’attention, si l’on considère de
grandes masses d’une roche, et si l’on fait abstraction des
bancs subordonnés de granité à petits grains que l’on rencontre
au milieu d’un granité à gros grains, et vice versa. Ces
phénomènes désignent l’âge relatif d’une formation dans une
étendue de terrain plus ou moins circonscrite ; mais on ne
sauroit en déduire des caractères généraux, applicables à un
continent entier. Dans'les Cordillères, le granité à petits grains
et à feldspath blanc et blanc jaunâtre m’a paru le plus ancien.
L’absence, je ne dis pas de la tourmaline et du titane-rutile,
mais de l’amphibole disséminé, de la stéatite, des grenats, de
l’épidote, de l’actinote, de l’étain, du fer oligiste, remplaçant
le mica (Gottesgabe dans le Haut-Platinat) ; le manque
de bancs subordonnés hétérogènes ( grünstein, calcaire grenu)
et de rognons à très-petits grains et fortement micacés, qui
sont de formation contemporaine et semblent comme enchâssés
dans la masse principale5 enfin, le manque de stratification
dans les couches inférieures, et la structure non porphyroïde,
paroissent caractériser les granités de première formation (côtes
occidentales de l’Amérique équinoxiale, Cascas , Santa et Guar-
maj dans le Bas-Pérou ; rives du Cumbeima près Ibagué ; Qui-
lichao et Caloto dans les Andes de la Nouvelle-Grenade). Les
granités des cataractes de l’Orénoque et des montagnes de la
Parime renferment, comme ceux des Pyrénées et de la Haute-
Égypte 5 quelques couches dans lesquelles on reconnoît des
cristaux isolés d’amphibole : ces roches appartiennent probablement
à une époque un peu plus récente que le granité du
Bas-Pérou. Quoique les granités plus anciens n’offrent généralement
pas de bancs subordonnés de calcaire primitif, la
chaux commence cependant à se montrer, au sein des mont
Gagnes primitives ( je n’ose dire au premier âge du monde, dans
le feldspath et peut-être dans les tourmalines. Plus tard cette
quantité de chaux augmente par l’addition de l’amphibole dans
les couches syénitiques qui' caractérisent les granités les plus
modernes.
G ranité et G neis primitifs.
S- 2. Cette formation, si bien caractérisée par M. de Rau-
mer, offre des couches de granité et de gneis très-distinctes, à
peu près contemporaines et alternant les unes avec les autres.
Elle repose quelquefois ( Riesengebirge ) immédiatement sur la
formation précédente; d’autres fois (au sud-est de Riobamba,
dans le royaume de Quito) elle est la plus ancienne des
roches visibles. Ce retour périodique de couches heterogenes
se retrouve surtout dans les formations de transition, par exemple
^ dans celles de porphyre et syenite, de syenite et grünstein.
Je pense qu’il faut distinguer de la formation de granité
et gneis, et les granités dont les couches passent souvent
et insensiblement au gneis, comme le granité du littoral de
Venezuela, et les gneis qui passent au granité (pente méridionale
de la Jungfrau et du Titlis). Les bancs subordonnés au
granité et gneis sont : les micaschistes, qui, a leur tour, renferment
du calcaire grenu, les schistes amphiboliques et chlo-
riteux; le weisstein.
G ranité stannifère.
5. 3. Généralement à parties constituantes très - désagrégées,
le feldspath passant au caolin (Carlsbad, chemin d’Eibenstock
à Johann-Georgenstadt ; et, d’après M. de Bonnard, probablement
aussi les granités du département de la Haute-Vienne).
On reconnoîtra peut-être dans la suite que plusieurs de ces
roches stannifères sont d’un âge plus récent encore, et qu’il
fàudroit les placer parmi les granités postérieurs au gneis et
antérieurs au micaschiste. Des caractères de nouveauté semblent
se retrouver même dans les granités du Ficlitelgebirge,
en Franconie, qui non-seulement sont très-régulièrement stratifiés,
mais qui contiennent aussi des bancs d’urgrünstein (dia