quon atteigne la houille. Ce sont de petites formations locales
que présentent egalement, et dans des circonstànces entièrement
analogues, les dépôts d’argile muriatifère (saltzthon), de
sel gemme, de fer hydrate et de calamine, qui ne sont pas
recouverts immédiatement par la grande formation de calcaire
alpin. Malgré ces apparences d’isolement et d’indépendance, les
houilles et le sel gemme n’en appartiennent pas moins, géo-
gnostiquement, les unes au grès rouge et l’autre au calcaire alpin
ou zechstein. Les empreintes de fougères, comme l’ont observé
tres-bien MM.iYoigt et Brongniart, caractérisent l’époque des
véritables houilles, tandis que les argiles des lignites en sont
dépourvues.
Dans la zone tempérée de l’ancien continent'la houille descend
jusque dans les lieux les plus bas du littoral. Près de New-
castle-on-Tyne on trouve , au niveau et au-dessous du fond de
la mer, cinquante-sept couches d’argile endurcie et de conglomérat,
alternant avec vingt-cinq couches de houille. Au contraire,
dans la région équinoxiale du nouveau continent j’ai
vu la houille intercalée au grès rouge s’élever, dans le plateau
de Santa-Fé de Bogota ( Chipo entre Canoas et le Salto de
fequendama ; montagne de Suba 5 Cerro de los Tunjos) à i 36o
toises de hauteur au-dessus du niveau de l’océan. L’hémisphère
austral offre aussi des houilles dans les hautes Cordillères de
Huarocheii et de Canta : on m’a même assuré que près de
Huanuco elles se trouvent (intercalées au calcaire alpin?) très-
près de la limite des neiges perpétuelles, à 23oo toises de hauteur,
par conséquent au-dessus de toute végétation phanérogame.
Les dépôts de houille abondent hors des tropiques dans le
Nouveau-Mexique, au centre des plaines sàlifères du Moqui et
de Nahajoa, et à -l’est des montagnes rocheuses,' comme aussi
vers les sources du Rio Sabina, dans cet immense bassin, couvert
de formations secondaires, que parcourent le Missoury et
l ’Arkansas. Des masses rhomboïdales fibreuses à éclat soyeux et
colorant-les doigts se trouvent enchâssées dans la houille com-
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pacte des deux continens ; elles forment une espèce de brèche
que les mineurs regardent comme renfermant des fragmens de
bois charbonné. Quelquefois ces masses lustrées sont presque incombustibles,
et deviennent une espèce d’anthracite à texture
fibreuse ( faserkohle d’Estrier ; mineralische holzkohle de Wer-
ner). On les trouve, selon les observations de MM. de Buch
etKarslen, accumulées (Lagiewnick dans la haute Silésie ) en
bancs de 4 a 5 pouces d’épaisseur. Ce phénomène mérite une
attention particulière ; car les houilles qui enchâssent les fragmens
a éclat soyeux, appartiennent au grès rouge le mieux caractérisé
, et non aux lignites des argiles placées immédiatement
au-dessous ou au-dessus de la craie. Dans la péninsule de la
Crimee de vastes terrains présentent des alternances sans nombre
de couches d’argile schisteuse dépourvues de houilles, de conglomérats,
de grünstein et de calcaire compactes. Est-ce là une
formation de grès rouge, renfermant des roches amphiboliques
et alternant avec le zechstein ?
Il est difficile d’assigner un type général à l’ordre des différentes
assises qui constituent la grande formation $. 26. La houille
paroît le plus souvent au-dessous du grès rouge: quelquefois elle
est placée évidemment ou dans cette roche, ou dans le porphyre. Le
porphyre pénétré et débordé de differentes manières dans la formation
dugrèshouiller : on le voit parfois recouvrir immédiatement
la houille; plus généralement il surmonte le grés, et s’élève en
dômes, en cloches ou en rochérs à pentes abruptes. Lorsque les terrains
de transition sont immédiatement recouvei’ts de grès rouge
(Saxe), il est souvent assez difficile de décider si les porphyres que
1 on rencontie dans la proximité des houilles sont des porphyres
de transition , ou s ils appartiennent au grès rouge. Il paroit d’ailleurs
que les porphyres forment moins souvent de véritables
couches, que des amas transversaux et entrelacés (stehende
Stocke et Stockwerke) dans le terrain houiller. Ils varient beaucoup
de couleur : ils sont violâtres, gris et brun-rougeâtre ou
tiiant sur le blanc (Petersberg près de Halle, Giebichenstein,