représentent les assises inférieures de la craie. M. Boué a vu se
prolonger les traces des lignites depuis Rochefort par Périgue'ux
jusqu’à Sarlat.
Ces sables et argiles avec lignites O O du Ogrès vert sont liées vers
le bas aux argiles bleues avec lignites du cap la Hève (près du
Havre); vers le haut ils préludent pour ainsi dire au grand dépôt
de lignites du terrain tertiaire, c’est-à-dire, aux lignites de
l ’argile plastique et de la molasse, qui sont supérieures à la
craie. Comme la craie dans ces assises inférieures (craie chloritée
entre Fécamp et Dives) renferme elle-même des lignites, et que,
sous de certains rapports, elle peut être regardée comme une continuation
de la formation jurassique, les phénomènes que nous
venons d’exposer sont bien dignes de l’attention des géognostes.
Le Planerkalk de l’Allemagne, souvent mêlé de mica et de grains
de quarz, forme une des assises supérieures du grès vert, représentant
à la fois la craie chloritée et une partie de la craie grossière
ou craie tufeau.
IY. C raie.
S. 34. A mesure que nous nous sommes éloignés du calcaire
alpin, nous avons vu les formations devenir plus complexes. Il
est vrai que le muschelkalk et le quadersandstein ont une structure
assez simple; mais le calcaire du Jura et le grès vert, là
où ils se sont bien développés, offrent une grande complication
de couches et de fréquentes alternances. Cette tendance, à une
composition variée, à un agroupement de masses hétérogènes
(tendance qui atteint son maximum dans le terrain tertiaire),
se ralentit pour ainsi dire au terrain de craie. Placée entre le grès
vert et l’argile plastique ou grès à lignites tertiaire, la craie, par
une plus grande simplicité de structure, contraste avec les formations
complexes que nous venons de nommer. Des couches
argileuses (dief ), calcaires et arénacées ( touriia ) , qui séparent
la formation jurassique (oolithique) de celle de la craie, ne doivent
pas être confondues avec cette dernière formation, quoique
souvent aussi il ne soit pas facile de fixer les limites entre les
( 2 .8 5 )
marnes avec lits d’oolithes du terrain jurassique, les strates du
grès vert, et ces marnes crayeuses ou calcaires jaunâtres, presque
compactes, qui semblent appartenir aux assises inférieures de
la craie.
Ce dernier terrain se compose, d’après les recherches de
MM. Omalius et Brongniart, de trois assises assez distinctes.
L’inférieure est la craie chloritée ou glauconie crayeuse, friable et
parsemée de grains verts ; la moyenne et la craie tufeau ou craie
grossière, grisâtre, sableuse, renfermant des marnes et, au lieu
de silex pyromaques, des silex cornés, d’une couleur peu foncée.
L’assise supérieure est la craie blanche. Quelquefois les assises
les plus anciennes prennent des couleurs gris-noirâtres, et deviennent
ou très-compactes (environs de Rochefort), ou grenues
et friables (montagne de Saint-Pierre près de Maëstricht). La
craie chloritée passe souvent insensiblement au sable vert (green
sand). La craie blanche est la plus pure des couches calcaires
de differens âges : elle ne contient que quelques centièmes de
magnésie ; mais elle est mêlée d’une quantité de sable plus ou
moins grande. La liaison du terrain de craie de Paris avec les
autres terrains secondaires (entre Gueret et Hirson) a été indiquée
dans une coupe par M. Omalius (Bull. pb ii., i 8i 4). Dans
un nivellement barométrique, fait en i 8o5, de Paris à Naples,
nous avons vu, M. Gay-Lussac et moi, sortir au jour, successivement
sous la craie, le calcaire du Jura, le calcaire alpin,
le grès rouge, le gneis et le granité (entre Lucy-le-Bois, Aval-
Ion, Autun et montagne d’Aussy). La formation de craie, trop
long-temps négligée, est beaucoup plus répandue qu’on ne le
pense généralement. On l’a reconnue dans plusieurs parties de
l’Allemagne, par exemple, dans le Holslein , en YVestphalie
(d’Unna a Paderborn), dans le pays d’Hanovre, au pied du
Haiz près Goslar, dans le Brandebourg près Prentzlow, et à l’ile
de Rugen. Souvent elle n’est reconnoissable que par les corps
fossiles que présentent les lambeaux de terrains marneux et aré-
nacés. Elle ne renferme que peu de couches hétérogènes, par