forme de cloches (Chimborazo), ou bien sous çelle de châteaux
forts en ruines (sommet des Cordillères du Pérou, entre Loxa et
Caxamarca ). Les trachytes des Andes et du Mexique, qui renferment
du perlite et de l’obsidienne, ne sont généralement recouverts
que par d’autres roches volcaniques (phonolithes, basaltes,
mandelstein, conglomérats et tufs ponceux); Quelquefois
de petites formations locales, calcaires et gypseuses, que l’on
peut appeler tertiaires, parce qu’elles sont certainement postérieures
a la craie, surmontent les trachjtes; mais vers le bas
ces mêmes trachjtes dés Cordillèi'es, surtout lorsqu’ils ne sont
pas recouverts, sont géognosliquement liés de la manière la plus
intime avec les porphyres poreux et fendillés du terrain de transition
: porphyres dépourvus de quarz et renfermant du py-
roxène et du feldspath vitreux, quelquefois riches en filons
argentifères et supportant sur d’autres points des formations
secondaires, même du calcaire de transition, noir et carburé
(voyez plus haut, p. 1 10 , 1 18— 144, 171 — 180, 181). Cette
liaison pourra motiver un jour, dans nos méthodes, la suppression
du terrain volcanique, en tant qu’on le considère comme
opposé, par le mode de sa formation et de son origine , aux
roches de tous les autres terrains. Il y a des roches volcaniques
dans le terrain de transition et dans le grès rouge, comme il
y a des roches fragmentaires, agglomérées, remaniées par les
eaux, dans le terrain volcanique. Ce dernier mot, pour lui
donner un sens précis ,, seroit le mieux appliqué aux seules productions
des volcans qui ont agi postérieurement à l’existence
de nos vallées.
Quoique, d’après les observations faites dans les deux'conti-
nens, les trachjtes et d’autres roches analogues, qui paroissent dus
à la même action des forces volcaniques, et dans lesquels le feldspath
compacte ou vitreux domine sur l’amphibole et le pyroxène,
se trouvent principalement dans le terrain de transition et sur les
limites de ce terrain et des roches secondaires les plus anciennes,
on ne peut étendre cette conclusion aux basaltes, qui sont souvent
enclavés dans le granité primitif (Schneekoppe en Silésie;
Roche rouge, près de Serassac dans le Vélay) et qui sont peut-
être antérieurs à certaines formations de trachytes? Dans une
contrée très-circonscrite, dans un même agroupement de roches
volcaniques, les trachytes grenus ou porphyres trachjtiques,
qu’il ne faut pas confondre avec des roches fragmentaires ou
des conglomérats de trachytes beaucoup plus modernes, sont
généralement d’une formation plus ancienne que les basaltes qui
les recourvent en coulées ou en larges nappes. Au contraire, les
basaltes, postérieurs aux conglomérats trachytiques et ponceux,
sont le plus souvent antérieurs aux conglomérats et tufs basaltiques;
mais, nous le répétons, dès que nous devons comparer
des lambeaux épars d’un terrain de trachytes , de phonolithes
ou de basaltes, lambeaux non recouverts et gisant dans des formations
granitiques, intermédiaires ou secondaires , ces roches
de trachytes, de basaltes et de phonolithes ne peuvent plus être
rangées comme termes d’une même série géognostique. Ce qui
sort du granité le plus ancien, peut être postérieur à une roche
analogue qui s’est fait jour à la fois à travers des roches de transition.
L’oiyctognosie ou minéralogie descriptive, qui analyse le
tissu des substances v olcaniques, parviendra à les classer d’après
les principes que M. Cordier a si bien établis dans son mémoire
sur la composition des roches pyrogènes de tous les âges ; mais la
géognosie, qui ne considère que l ’àge relatif et les gisemens,
sera forcée de compter un grand nombre de roches incertoe se-
dis, même lorsqu’une plus vaste partie de la terre aura été examinée
avec soin. Cette incertitude ne tient pas à l’imperfection
des méthodes, mais à l’impossibilité de comparer, sous le rapport
de leur succession ou de l’époqUe de leur origine, des masses
rocheuses éparses et non recouvertes. L’historien de la nature,
comme celui des révolutions du genre humain, recueille, compare
et discute tous les faits; mais il ne peut coordonner par
séries ceux qui ne présentent aucun caractère chronologique.
Dans cet état des choses, loin de mêler des considérations