oryctognOStïques aux classifications de la géognosie positive, il
me paroit convenable de ranger les roches volcaniques d’après
le type de gisement que l’on observe le plus généralement dans
les deux hémisphères , là où le plus grand nombre de ces roches
se trouve agroupé. La grande masse des substances dans lesquelles
Te feldspath prédominé (tracbytes, leucostines), sera suivie,
comme dans les tableaux oryctognostiques , de la grande masse
des substances dans lesquelles prédomine le pyroxène (basaltes,
dblerit.es ) ;; mais cette harmonie apparente entre des méthodes
fondées sur deux principes différens, celui delà composition et
celui de l’ordre des gisemens, disparoît dès que l’on examine les
formations partielles ou intercalées. Le géognoste distingue alors
entre les phonolith.es des trachytes et les pho'nolithes des basaltes ;
il place des leucostines compactes dans le terrain pyroxénique,
comme il indique une formation de doîéiites ( mélange de feldspath
et de pyroxène, dans lequel la dernière substance est la
plus fréquente) au milieu des leucostines ou tracbytes. C’est d’après
ces principes que j’ai esquissé la distribution des roches volcaniques,
dont le tableau a été placé à la fin des terrains de transition
(p. 202). Cette distribution se fonde sur les observations
vraiment géognostiques publiées par MM. Léopold de Buch,
Breislak, Boué et Beudant, et sur celles que j’ai eu occasion de
faire moi-même en Italie, au Pic de Feneriffe, dans les Cordillères
de la Nouvelle-Grenade, de Quito et du Mexique. J’ajouterai
à la nomenclature des terrains l’indication succincte des
gisemens les plus intéressans de l’Amérique équinoxiale.
I . F ormations trachitiques , comprenant les trachytes grenus
( crranitoïdes et syénitiques) ; les trachytes porphyriques ou porphyres
trachytiques, en partie pyroxéniqucs, en partie celluleux ,
avec nids siliceux (meulières tracbytiques ou porphyres molaires
de M. Beudant ) lés trachytes semi-vitreux ; les perlites avec obsidienne,
et les phonolithes des trachytes. On peut ajouter a celte
série les conglomérats trachyiiqites et ponceux, avec alunite,
soufre, opale et bois opalisé, car chaque terrain volcanique ,
( fM )
comme chaque roche intermédiaire et secondaire, a ses conglomérats,
c’est-à-dire, ses roches fragmentaires, dont elle a
fourni les premiers élémens. Les tracbytes (granités chauffés en
place des anciens minéralogistes, porphyres trappéens, beaucoup
de laves pétrosiliceuses de Dolomieu, domites de MM. de
Buch et Ramond , nécrolithes de M. Brocchi, leucostine granulaire
de M. Cordier) n’offrent généralement, dans l’ancien continent,
que peu de traces de stratification; mais dans les Cordillères
des Andes ils sont souvent très-régulièrement stratifiés
(Chimborazo, N. fiô° E. ; Assuay, N. i 5Q E. ) , mais variant par
groupe et de direction et d’inclinaison, comme font les phonolithes
du terrain basaltique (Mittelgebirge en Bohème). La structure
en colonnes (prismes de 4 à 7 pans) est très-commune
dans les trachytes porphyriques des Cordillères, non-seulement
dans les roches noires à base de rétinite (pechstein) avec feldspath
vitreux et pyroxène ( Passuchoa , près de la ville de Quito,
au sud des collines de Poingasi; Faldas de Pichincha; Paramos
de Chulucanas, Aroma et Cuntureaga, dans les Andes du Pérou,
entre Loxa et Caxamarca); mais aussi dans les tracbytes gris-
verdâtre du Chimborazo ( prismes minces de 5o pieds de long ;
hauteur du plateau, 2180 toises), comme dans les trachytes
granitoïdes de Pisojè, au pied du volcan de Puracè. Ces derniers
sont gris-verdâtre, renferment du mica noir , du feldspath commun
et un peu d’amphibole, et leur ressemblance avec le gra-
niti colonnari des Monts Euganéens les éloigne beaucoup (p. i 5o ,
1O1, ) des porphyres du terrain de transition. La structure globulaire
( en sphéroïdes’ à couches concentriques) paroît plutôt
appartenir aux formations basaltiques qu’aux véritables trachvtes.
Les teintes pales dominent dans les trachvtes des Cordillères ,
et les masses noires de cette roche m’ont paru en général postérieures
aux masses blanches , grises et rouges. La même différence
de gisement paroit avoir lieu en Hongrie. Les trachvtes
noirs prennent quelquefois ( Rucu-Pichincha près de Quito,
surtout à l’arête deTablahuma, 2056 toises ) tout l’aspect du
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