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porphyres colonnaires, comme dans presque tous les porphyres
de transition et métallifères du, Mexique. La roche de Pisojè
étant géographiquement assez éloignée des porphyres de Julumito
liés au calcaire de transition, il reste douteux si elle n’appartient
pas déjà à la formation de trachyte. Quant aux porphyres
de transition de Julumito, on ne sait pas sur quel terrain ils
reposent; car, depuis Quilichao jusqu’à l’arête de los Robles,
qui est située à l’ouest du Paramo de Palilarà et du volcan de
Puracè, et qui partage les eaux entre la mer du Sud et la mer
des Antilles, on ne voit plus de roches primitives au jour. L’Alto
de los Robles même est composé de schiste micacé (direction
des couches N. 6o° E ., comme le gneis-micaschiste des Andes
de Quindiù, incl. 5o° au SO.). Cette roche primitive des Ro-
hles s’observe également près de Timbio et près des Sources du
Rio de las Piedras ( hauteur i oozj. toises), sortant au-dessous
des trachytes de Puracè et de Sotarà. Sur le schiste micacé reposent,
comme je l’ai vu très-clairement dans les ravins entre
Je Rio Quilquasé et le Rio Smita , les roches porphyriques du
Cerro Rroncaso, et celles qui suivent vers le sud entre Los
Robles et le Paramillo d’Almaguer. Aussi de grands blocs de
quarz que l’on trouve épars au milieu de ces terrains de porphyre
et de trachyte, annoncent partout la proximité du micaschiste.
C’est ici que se présente la question importante de savoir
si les roches à structure porphyroïde, au sud de l’Alto de los
Robles, formant la pente occidentale du volcan de Sotarà et
des Paramos de las Papas et de Cujurcu (voyez ma carte du
Rio grande de la Magdaleha ) , sont de véritables porphyres de
transition? Je vais exposer les faits tels que je les ai observés.
Les porphyres de Broncaso (lat. bor. 2° 17', long. 790 3', en
déduisant cettë position des observations astronomiques que jtai
faites à Popayan et à Almaguer) renferment beaucoup et de
très - grands cristaux de feldspath blanc-laiteux, des cristaux
effilés d’amphibole qui se croisent, comme le feldspath dans
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le porphyre appelé vulgairement par les antiquaires serpeniino
verdë antico ou porfido verde ( grün-porphyr de Werner ) , et un
peu de quarz translucide cristallisé. Souvent les cristaux d’amphibole
et de feldspath partent d’un même point. Dans l’intérieur
du feldspath on trouve d’autres cristaux très-petits et noirs,
que j’ai cru être plutôt du pyroxène que de l’amphibole. Le
point central autour duquel se groupent les lames cristallisées du
leucite ( amphigène) est également, d’après M. de Buch, un
cristal microscopique de pyroxène, et dans les grünstein por-
phyrique de Hongrie M. Beudant a trouvé des grenats au milieu
des cristaux d’amphibole. Des croisemens et des agroupemens
bizarres de cristaux de feldspath commun et d’amphibole caractérisent
tous les porphyres entre le Cerro Brolicaso et les vallées
de Quilquasé et de Rio Smita, porphyres qui sont irrégulièrement
stratifiés en stratification non concordante (bancs de 2—
3 pieds, direction N. 53° O . , inclin. 4°° au nord-est) avec les
couches du micaschiste. Leur pâte diffère de celle des porphyres
de Julumito : elle est d’un beau vert d’asperge, à cassure compacte
ou écailleuse, quelquefois assez tendre, offrant une raclure
grise et prenant au souffle une couleur très-foncée ; d’autres
fois elle est dure et ressemble au jade ou à la phonolithe (kling-
stein, base du porphyrschiefer ) , c’est-à-dire qu’elle appartient
au feldspath compacte. Sur les bords du Rio Smita j’ai vu dans
çes porphyres, qui passent au porfido verde des antiquaires, des
couches presque dépourvues de cristaux disséminés : ce sont des
masses de jade (saussurite) vert d’asperge et vert poireau, presque
semblables à celles qu’on trouve dans les roches d’eupho-
tide de transition ; elles sont traversées par une infinité de petits
filons do quarz. Plus au sud, les porphyres verts à base de
feldspath compacte conservent leurs cristaux épars de quarz ,
et ce caractère les éloigne du porphyrschiefer appartenant au
texrain trachytique, dans lequel le quarz est un phénomène
isolé, d’une rareté extrême. En même temps on commence à
y trouver du mica noir et une variété de pyroxène, à surface