du Tyrol. Ce calcaire passe du blanc grisâtre au gris bleuâtre;
les nuances plus obscures sont souvent fétides. Il est généralement
compacte, quelquefois un peu grenu à petits grains, et
traversé par des veines de spatb calcaire blanc. Ces veines sont
considérées par quelques géognostes, et peut-être d’une manière
trop absolue, comme caractérisant le calcaire de transition. La
roche n’alterne nulle part ni avec le thonschiefer intermédiaire,
ni avec le grauwacke: elle forme (Wallersée ) des couches sinueuses
et arquées, comme le calcaire du lac de Lucerne. M. de
Bucb y a trouvé fréquemment des pétrifications de turbinites
très-petites. C’est le seul endroit en Europe où j’aie vu une grande
formation calcaire recouvrir immédiatement le sel gemme. Je la
crois du zechstein, d’après les analogies de position et de structure;
je l’ai vue passer quelquefois (Schlossberg près Séefeld;
Scharnitz) à un calcaire compacte, ayant la cassfire matte, égale
ou conchoïde, à cavités très - aplaties , semblable au calcaire
lithographique de la formation du Jura (lias). Les poissons pétrifiés
qu’on rencontre entre Séefeld et Schônitz dans une marne
bitumineuse, éloignent encore plus le calcaire de Hall des calcaires
de transition; cependant, pour le caractériser indubitablement
comme zechstein, il faudrait le voir reposer sur le grès
rouge (todtliegende, qui, d’après les observations de MM. Uttin-
ger et Keferstein , paraît superposé aux roches intermédiaires
entre le Hatenberg et Hering, comme près des anciennes mines
de Schwatz. A Hallstadt (Torringer Berg) et à Ischel, nous avons
vu , M. de Bueh et moi, le calcaire alpin analogue à celui de
Hall, mais avec des teintes plus claires, souvent rougeâtres, et
plus abondant en pétrifications, superposé au gypse qui couvre
les dépôts de sel gemme. Cette superposition est moins évidente
à Hallein ( mine du Durrenberg ) et à Berchtesgaden : le gypse
qui couvre l’argile salifère, se cache Sous une poudingue calcaire
(nagelfluhe) du terrain tertiaire. Les dépôts de Hallein et de
Berchtesgaden m’ont paru, comme celui de Wieliczka en Pologne
, non intercalés au zech$teiu, mais superposés à cette formation.
Je les crois postérieurs a la grande formation de houille;
mais le grès rouge manque dans leur voisinage, et le calcaire
du pays de Salzbourg est immédiatement superposé (vallée de
Ramsau ) au grauwacke. M. Buckland regarde les calcaires qui
couvrent l ’argile salifère à Hallstadt, et même à Bex, comme
appartenant au lias, qui est l’assise inférieure du Jura.
Après le sel gemme des gypses anhydres de transition et après
eelui du zechstein vient, selon l’âge des formations, le sel du
grès bigarré, ou, comme on dit plus exactement, du terrain
d’argile et de grès bigarré. Ce terrain arénacé, appelé par les
géognostes anglois nouveau grès rouge et marne rouge ( neiv
red sandstone and red mari), renferme les dépôts de sel ( North-
wich) de l’Angleterre. Il en renferme aussi en Allemagne, soit
près de Tiede (entre Wolfenbüttel et Brunswick), où MM. Hauss-
mann et Schulze ont trouvé de petites masses de .sël disséminées
dans l’argile rouge du grès bigarré oolithique; soit à Sulz
( royaume de Wurtemberg ) , où , avant d’avoir atteint Jes sources
salées dans le zèchstein , on a rencontré immédiatement sous Je
muschelkalk, à 46o pieds de profondeur , des rognons ou nids
de sel dans une argile marneuse (red mari). Cette aigile recouvre,
dans une épaisseur de 210 pieds, le grès bigarré auquel
elle appartient. Comme tout près de Sulz (à Friedrichshall et
Wimpfen ) le sel gemme alterne avec des marnes et du gypse
intercalés au zechstein, on ne peut douter de l’affinité °éognos-
tique qui existe entre les deux formations du zechstein et du
grès bigarré. Les marnes et argiles salifères avec gypse grenu
se trouvent placées tantôt entre le zechstein et le grès, tantôt
dans l’une et l’autre de ces formations. Gest aussi au terrain
d'argile et de grès bigarrés qu’appartiennent et le sel gemme de
Pampelune en Espagne, examiné par M. Dufour, et Je riche dépôt
découvert, en 1819, en Lorraine près de Vie. Ce terrain
d’argile bigarrée de Vie renferme de petites couches de muschel-
kalk, et est recouvert a son tour de calcaire jurassique. L’influence
qu’une connoissance plus approfondie du gisement des roches