et que ceux, au contraire, que l’on observe au sud de Los
Robles paroissent liés aux trachytes du Rio Guachicon, celte
superposition uniforme de grünstein sur l’un et l’autre de ces
poiphyres est un phénomène de gisement qui mérite beaucoup
dattention. D après les observations faites jusqu’ici dans les deux
continens, les trachjtes et les basaltes se trouvent couverts de
dolérite (mélange intime de feldspath et de pyroxène), mais
non de grünstein (mélange intime de feldspath et d’amphibole).
Ne faut - il pas conclure de la , que tout ce qui est au-dessous
des grünstein en boules de la Sequia et de Quilichao, est un
porphyre de transition, et non un trachjte? Ne doit-on pa s,
a cause de cette superposition uniforme du grünstein, séparer
les loches porphyroïdes du • Rio Smita et du Cerro Broncaso,
des porhyres trachytiques et plus décidément pyrogènes de la
vallee de Guachicon, c’est-à-dire de ceux qui enchâssent des
fragmens de gneis? U y a une certaine probabilité qu’une roche
recouverte de grünstein est plutôt une formation de transition
qu une formation de trachyte : mais des terrains d’origine ignée
peuvent etre d’un âge très-ancien. Pourquoi n’y auroit-il pas des
masses de trachytes et de dolérites intercalées aux roches de transition
modernes?
De plus, et j’adresse celte question aux savans minéralogistes
qui se sont livrés plus spécialement à l’étude des caractères
oiyctognostiques des roches, les grünstein sont-ils toujours minéralogiquement
(par leur composition) aussi différens des
dolérites qu’ils en sont le plus souvent éloignés géognostique-
menj (par leur gisement)? Les cristaux qui se séparent du tissu
d’une pâte et qui deviennent visibles à l’oeil n u , existént, à
n en pas douter, meles à d’autres substances dans ce tissu même.
Comme les basaltes renferment souvent à la fois (Saxe, Bohème,
Rhonegebirge) de grands cristaux disséminés depyroxène
et d’amphibole (basaltische hornblende), on ne sauroit douter
qu outre le pyroxène, l’amphibole n’entre aussi dans la masse
de quelques basaltes. Pourquoi des mélanges analogues ne pour-
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roient-ils avoir lieu dans les pâtes des dolérites et des grünstein,
dont on croit (pour me servir de la nomenclature mythologique
généralement reçue) les uns d’origine volcanique, les autres
d’origine neptunienne? Le pyroxene en roche, qui, dapiès
M. de Charpentier, se trouve en stratification parallèle dans le
calcaire primitif des Pyrénées, renferme de l’amphibole disséminé.
On assure avoir reconnu des pyroxènes dans les grünstein
qui forment de vraies/couches au milieu des granités du
Fichtelgebirge en Franconie (§. 7). M. Beudant a vu des grünstein
indubitablement pyroxéniques (par conséquent des dolentes)
dans les porphyres et syénites de transition de Hongrie
( Tepla prés de Schemnitz ), comme dans le grès houiiler
(secondaire ) de Fünfkirchen. Les grünstein stratifies et globulaires
des environs de Popayan ne passent ni au mandelstein,
ni au porphyre syénitique. C’est une formation très-nettement
tranchée, et qui est accompagnée ic i, comme presque partout
dans la Cordillère des Andes (où elle se tient assez eloignee de
la crête des volcans actifs ) , de masses énormes d’argile. Ces
masses rappellent plus encore les accumulations d’argile dans
les terrains basaltiques du Mittelgebirge en Bohème , que l’argile
liée au gypse des grünstein (ophites de Palassou) dans les
Pyrénées et dans le département des Landes. Elles rendent le
passage des Cordillères, de Popayan à Quito, extrêmement pénible
pendant la saison des pluies.
Les analogies que nous avons indiquées entre quelques porphyres
du groupe S- 21 et les trachytes ou autres roches volcaniques,
se retrouvent dans le groupe mexicain §. 20 et meme
dans les porphyres norwégiens du groupe S- 24 ; mais généralement
(à l’exception des porphyres du Caucase) on ne les observe
presque pas dans les porphyres subordonnés au thonscbieter
de transition et aux grauwackes S- 22. Il y a plus encore : au
milieu des porphyres secondaires du grès rouge, les mandei-
stein et d’autres couches intercalées (Allemagne, Ecosse. Hongrie)
prennent aussi quelquefois l’aspect des roches pyroxènes.