sur le granité (§• i ), avec lequel il commence d’abord a alterner
(Schnéeberg, en Saxe; Minas Geraes, au Brésil) avant de
se montrer comme Une formation indépendante. Il se distingue
du gneis, lorsque les deux roches sont nettement tranchées (ce
qui est bien plus rare dans la haute chaîne des Alpes et des
Cordillères du Pérou que dans les plaines ) , par l’agrégation du
mica, qui, dans le micaschiste, offre une surface continue. De
toutes les formations primitives c’est celle qui, dans l’Europe
centrale, est la plus développée, et qui présente la plus grande
variété de bancs subordonnés; l’hétérogénéité des couches augmente
à mesure que l’on s’éloigne du granité. Les micaschistes
des -Pyrénées, que l’on considère comme bien décidément primitifs,
renferment souvent de la clriastolithe, et cette substance
pénètre quelquefois jusque dans les bancs de thonscliiefer et
de calcaire grenu intercalés. Couches subordonnées au micaschistes
: schiste chloritiquè ( chloritschiefer avec grenat); mélange
entrelacé de micaschiste et de calcaire grenu (Splügen,
entre Glaris et Chiavenna; pic de Midi de Tarbes, dans les Pyrénées);
thonschiefer; calcaire grenu et dolomie avec trémolite
( grammatite) , épidote, talc, tourmaline, lépidolithe, amphibole
, fer magnétique et corindon ; calcaire grenü renfermant du
quarz ( Pyrénées ) ; dolomie mêlée de gypse primitif ( passage
du Splügen dans les Alpes ) ; quarz schistoïde et micacé, gestell-
stein ; grünstein et grünsteinschiefer, diabase grenue et schisteuse
( Montana de Avila, Cabo blanco près Caracas ) ; feldspath compacte
vert noirâtre ( dichter grünstein ) ; pierre ollaire, topfstein
(Ursern); schiste talqueux ( talkschiefer) avec grenats, cyanite,
tourmaline et actinote ; serpentine pure (Silltlral dans le Ty-
ro l) ; serpentine mêlée de calcaire grenu, verde antico, (montagnes
de Caramanie; Reichenstein, Rôrsdorf et Rothzeche, en
Silésie); schiste amphibolique (Saint-Pierre, au sud du grand
Saint-Bernard); amphibole commune en grandes masses (Schon-
berg, enTyrol), syénite (Mittelwald, dans le Tyrol), couches
de grenat avec fer oxidulé (Braunsberg près Freiberg, Frauenberg
près Ehren friedrichsdorf, en Saxe ) ; grenat avec pyrôxéne-
omphacite et amphibole (Gefrees et Schwarzenbach, pays de
Bareuth; Saualpe en Carinthie); grenat actinote et cyanite;
fluâte de chaux ( MefTersdorf) ; bancs de micaschiste renfermant
des masses de gneis, peut-être d’une formation contemporaine
(Toffle, en Norwége), bancs de plusieurs pieds d’épaisseur, composés
d’un mélange intime de feldspath compacte, de quarz et
de'mica (Kühlstad près Drontheim, en Norwége); micaschiste
avec mica noir et carburé (Sneehattan, en Norwége; HufFmer,
dans le Valais)* Je ne cite pas le gypse du Val Canaria près
d’Airolo, que nous avons cru, M. Freiesleben et moi, en 1795,
être de formation primitive intercalée au micaschiste, mais que
MM. Brochant et Beudant ( qui les ont étudiés tous deux séparément
avec soin) ont reconnu pour un gypse de transition superposé
au micaschiste. Le micaschiste renferme souvent de
l’amphibole disséminé dans toute sa masse (Salzbourg; Saint-
Gothard; Oberwiesenthal en Saxe; Sommerleiten près Bareuth).
Les émeraudes dé Sahara, dans la Haute-Egypte, retrouvées par
l’intrépide voyageur M. Cailliaud, et celles de Salzbourg, sont
enchâssées dans la masse du micaschiste même, comme le sont,
dans les deux contineUs, le grenat, la staurotide (Saint-Go-
thard; Sierra Nevada de Merida) et la cyanite (lies Schetland ;
Maniquarez, au nord de Cumana ). Les émeraudes de Muzo,
dans la Nouvelle-Grenade, m’ont paru former une couche dans
un hornblendschiefer qui est subordonné au micaschiste. Si l’on
ne considère les formations que sous le rapport de leur volume
et de leur masse, on doit admettre que le micaschiste, dans
les chaînes des montagnes de l’Europe, joue un rôle presque
aussi important que le font, au Mexique et dans les Andes de
Quito et du Pérou, les porphyres de transition et les trachvtes.
Les masses continues de micaschiste les plus considérables que
j’aie vues dans l’Amérique équinoxiale, sont celles de la Cordil-
leie du littoial de \ enezuela, ou le gramte-gneis domine depuis
le cap Codera jusqu’à la Punta-Tucacas ( à l’ouest de Porlocaê