longe, est vraisemblablement (§. 10) superposé au micaschiste
du Canar. Dans les parties volcaniques des Andes, des plateaux
ou bassins élevés sont remplis, les uns, de formations secon-
daiies, couvrant des porphyres de transition ; les autres, de
formations tertiaires et d’eau douce, superposées à des tuffs
trachytiques. Ce n’est que lorsque des géognostes.instruits se
seront établis dans les grandes villes placées sur le dos des Cordillères
, villes qui deviendront les centres de la civilisation
américaine, que l’on pourra prononcer avec certitude sur ces
lambeaux de terrains calcaires, gypseux et arénacés, que l’on
trouve entre 1200 et 1600 toises de hauteur.
5. Pérou. La formation de grès rouge de Cuença, qui est
recouverte sur plusieurs points de couclîes de gypse feuilleté
(Muney, Juncay et Chalcay, à l’ouest de Nabon), se trouve
répétée dans le Haut-Pérou., à 1460 toises de hauteur, dans le
grand plateau de Caxamarca. Ce grès de Caxamarca est également
argileux, dépourvu de coquilles et rempli de minérai
de fer brun. Il m’a paru appuyé sur des porphyres d’un aspect
trachytique ( Cerros de Aroma et de Cundurcaga). Il supporte
le calcaire alpin de Montan et de Micuipampa, qui est célèbre
par ses richesses métalliques. Les eaux thermales hydrosulfureuses
qui sortent des grès de Cuença (lat. austr. 20 53') et de Tol-
lacpoma près Caxamarca (lat. austr. 70 8 ') , ont presque la
même température, 720 et 69° cent.
L’analogie qu’offrent les grès rouges de la Nouvelle-Grenade ,
du Pérou et de Quito, avec les grès rouges du pays où Füchsel
( Historia terroe et maris, ex historla Thuringioe eruta) a donné
la première description de la grande formation houillère, doit
frapper tous les géognostes expérimentés. Je n’insisterai pas sur
les phénomènes si connus de l’alternance des conglomérats grossiers
et des grès à grains très-fins ; ni sur l’absence de tout fragment
calcaire, fragmens dont on ne trouve qu’un .exemple très-rare
dans des poudingues du grès rouge dés Pyrénées (vallée de Ba-
nllos) ; ni sur les couches intercalées de houille, d’argile, de
t 221 )
fer brun et de calcaire : je,me bornerai à rappeler, dans les grès
rouges de l’Allemagne, les mines de mercure (Mörsfeld et Mo-
scheliandsberg dans le duché de Deux-ponts comme Dom brava
en Hongrie); les bois pétrifiés de plantes monocotylédonées
(SiebigkerodeKelbra et Rothenburg, en Thuringe); les aga-
thes, les silex communs et les silex pyromaques (horn-el feuer-
stein) passant à la calcédoine (Kiffhäuser, Wiederstädt, Goldlauter
et Grossreina, en Saxe, dans le conglomérat grossier du
grès rouge; Oberkirchen et Tholey dans le duché de Deux-ponts,
Netzberg près Ilefed, au Harz , dans le mandelstein du grès
rouge) ; du bitume minéral ( Naundorf et Gnölzig dans le comté
de Mansfeld). Tous ces phénomènes se retrouvent dans la partie
de l’Amérique équinoxiale que j’ai parcourue.
6.° Rives de VAmazone,. Le grand bassin de la rivière des
Amazones offre, du moins dans sa partie occidentale, les mêmes
phénomènes que nous avons indiqués en traçant le tableau
géognos tique des Llanos de Venezuela ou du bassin de l’Oréno-
que. Lorsqu’on descend du sommet.des Andes granitiques de
Loxa par Guancabamba aux rives du Chamaya, on trouve superposé
aux porphyres de transition de Sonanga un grès à ciment
argileux, couvert (entre Sonanga et Guanca) d’un calcaire qui
renferme du gypse et du sel gemme. Ce grès de Chamaya remplit,
à 190 et 260 toises de hauteur au-dessus du niveau de l’océan,
les- plaines de Jaen de Braeamoros. Il forme des collines à
pentes abruptes, ressemblant à des fortifications en ruines. On
y distingue des couches à petits grains arrondis de quarz, et
des conglomérats grossiers, composés de galets de porphyre,
de pierre lydienne et de quarz , de deux à trois pouces de dia-
inètre. Les conglomérats grossiers sont assez rares : ils forment
cependant le pongo de Rentema, et d’autres digues rocheuses
qui traversent le Haut - Maragnon et entravent la navigation du
fleuve. Parmi les fragmens enchâssés dans le grès de Chamaya,
je n’en ai jamais pu découvrir un seul qui fut de roche calcaire.
Cette circonstance, la présence des lydiennes empâtées dans la