en Angleterre, ont singulièrement favorisé les progrès de la géo-
gnosie de gisement, dont Stenon a eu la gloire d’avoir indiqué,
le premier, les véritables principes.
Le zechstein ou calcaire alpin, la plus ancienne des formations
secondaires, renferme, comme couches subordonnées:
des argiles schisteuses, carburées et bitumineuses; de la houille;
du sel gemme; du gypse; du calcaire fétide, compacte ou en
parties désagrégées (ascbe); du calcaire magnésifère ; du calcaire
à gryphites ; du calcaire ferrifère ( eisenkalk ) ; du calcaire celluleux
à grains cristallins ( rauchewacke ) ; du grès de la calamine,
du plomb, du fer hydraté et du mercure. Nous joindrons à
ces indications les substances qui se trouvent quelquefois disséminées
dans le zechstein, sans y former des couches continues,
telles que le soufre , le silex (hornstein) et le cristal de
roche. On distingue facilement dans l’ensemble de ces masses
trois séries bitumineuses ou carburées, muriatifères et métalliques.
Le schiste cuivreux, rempli de poissons pétrifiés ; le
calcaire fétide, le sel gemme et le gypse , la calamine et le plomb
sulfuré sont les types les plus importans de ces trois séries : ils
servent jusqu’à un certain point, par leur concomitance géognos-
tique, à*reconnoître la formation que nous décrivons, lorsque
les rapports de gisement sont douteux.
Argilesou marnes schisteuses, carburées ou bitumineuses. L’accumulation
de carbone qui caractérise les terrains de transition,
surtout ceux qui sont les plus modernes, atteint son maximum
dans le grès rouge : le carbone ne s’y montre plus comme graphite
ou comme anthracite, mais comme houille bitumineuse.
La formation de calcaire alpin, si intimement liée à celle du
grès rouge ou grès houiller, participe jusqu’à un certain point
à cette abondance de carbone hydrogène : tantôt c’est toute la
masse de la roche (Bavière méridionale, et Merlingen sur le lac
deThun; dans l’Amérique méridionale, montagnes delà Nouvelle
Andalousie ) qui est pénétrée de parties bitumineuses ; tantôt
ce ne sont que des couches d’argile et de marnes intercalées
qui contiennent le bitume. La plus célèbre de cesvcouches est
le schiste cuivreux ( kupferschiefer ) du Mansfeld, que l’on retrouve
dans le nouveau monde, renfermant des poissons fossiles,
près de Ceara (plaines du Brésil), près de Pasco (à 2000 toises
de hauteur ; Andes du Pérou ) , près de Mondragon ( plateau
du Potosi) et près du Pongo de Lomasiacu (rives de l’Amazone,
province de Jaen). Le plus souvent il 11’y a qu’une seule couche
de schiste cuivreux, et cette couche se trouve comme repoussée
vers la limite inférieure du zechstein. C’est cette position qui
l’a fait prendre long-temps pour une formation indépendante,
placée entre le zechstein et le grès rouge. D’autres fois (Conrads-
vvakle, Prausnitz et Hasel, en Silésie ) , il y a plusieurs bancs
qui alternent avec les couches de zechstein et qui méritent également
d’être exploitées. Le cuivre et le plomb argentifères ne
se trouvent qu’accidentellement accumulés dans cette formation
partielle, et j’ai vu dans les deux continens (Chiemsée et Wal-
lersée dans la Bavière méridionale; mines de Tehuiiotepec au
Mexique, montagne du Cuchivano près Cumanacoa) ces marnes'
cuivreuses du Mansfeld représenfées par de petites couches
d’argile schisteuse carburée, brun-noirâtre, foiblement chargée
de bitume et remplie de pyrites. Ce phénomène paroit lier le
zechstein des plaines à celui des hautes montagnes, dont la superposition
au grès houiller est moins évidente. Dans les Andes
de Monlan (à 1600 toises de hauteur; Pérou septentrional) des
argiles noires de cinq à dix-huit pouces d’épaisseur alternent
avec le zechstein. Les argiles schisteuses et marneuses oscillent,
du zechstein ou calcaire alpin-, d’un côté vers le grès rouge et
le calcaire de transition, de l’autre vers le calcaire du Jura.
Dans le grès rouge se trouve répété le schiste cuivreux et argentifère,
mais avec une grande accumulation de carbone (Subi
et Goldlauter en Saxe). Dans le calcaire de transition (Schwatz
en Tyro.l) les argiles deviennent plus micacées et passent au
thonschiefer de transition , renfermant (Claris) , comme les
schistes du zechstein (Eisleben) et comme ceux du grès rouge