renfermant très-peu d’amphibole et beaucoup de feldspath commun
laiteux, qui constituent les Andes de l’Assuay. Ils sont
placés sur les micaschistes primitifs de Pomallacta, et j’ai eu
occasion de les examiner, dans leur énorme épaisseur, depuis
i 5oo jusqu’à 2074 toises de hauteur au-dessus du niveau de
l ’océan. Ils sont généralement stratifiés ; mais cette stratification,
souvent tres-regulière (N. 45° O . ) , s’observe aussi dans beaucoup
de vrais trachytes du Chimborazo et du volcan enflammé
de Tunguragua. En examinant avec soin, dans les Cordillères
des Andes, les diflferens états du feldspath dans les porphyres
de transition et dans les trachytes, j’ai vu que des roches décidément
trachytiques en renferment aussi qui n’est pas vitreux,
mais feuillete laiteux. J’incline à croire que le porphyre de
lAssuay, groupe de montagnes célèbres par le passage qu’il
offre entre Quito est Cuença, est du trachyte.
J’ai discuté les roches qui constituent dans l’Amérique méridionale
le groupe S- 2 1 , la syenite du Baraguan, le granité de
transition de Santa - Barbara, les porhyres de Julumitô, les
g r iin s te in e t le calcaire noir et carburé : il me reste quelques
observations a faire sur des membres moins importans de ce
groupe. Des sources de muriate de soude que l’on trouve entourées
de syénites à une prodigieuse hauteur près de San-Mi-
guel, a 1 est de Tulua, dans la Cordillère du Baraguan, indiquent
peut-etre la liaison geognostique de quelque gypse de
transition avec la syénite ou avec un calcaire noir analogue à
celui des Serillos de Popayan. Mais dans ces contrées la hauteur
seule n’est pas un motif pour exclure une formation gypseuse
du domaine des terrains secondaires. J’ai vu sur le plateau de
Santa-Fe de Bogota, a i 4oo toises de hauteur, la masse de sel
gemme de Zipaquira reposer sur un calcaire qui est décidément
de formation sçcondaire. Il est plutôt probable que le gypse
fibreux, mele d’argile, de Tiesan ( Pueblo viejo dans le royaume
de Quito, lat. 30 13’ auslï. ) , placé vis-à-vis la fameuse montagne
de soufre ($S- 11 et 16 ) , loin de toute roche secondaire,
sur du micaschiste primitif, est un gypse de transition, analogue
à ceux de Bedillac dans les Pyrénées et de Saint-Michel
près Modane en Savoie.
Les griinstein du groupe S* 21 j qui paroissent couvrir les sye-
nites du Baraguan et des porphyres analogues a ceux de Julu-
mito, abondent, au nord de Popayan, au pied des Paramos
d’Iraca et de Chinche, surtout dans la vallée orientale du bassin
du Rio Cauca (Curato de Quina major et Quilichao). Dans ce
dernier endroit de riches lavages d’or s’opèrent entre des frag-
mens de griinstein ( diahase de Brongniart, diorile de Haiiy )•
Cette roche n’est décidément pas une dolerite : c’est un griinstein
de transition semblable à celui que l’on trouve intercale
au thonschiefer chargé de carbone du Fichtelgebirge (S- 22 ) et
au micaschiste de Caracas (§• 11 ). Le griinstein de Quina major
devient quelquefois très-noir, très-homogène, sonore, fissile et
stratifié comme le schiste amphibolique des terrains primitifs
( hornblendschiefer ). Il est rein pli de pyrites, 11’agit point sur
l’aimant, et prend à l’air une croûte jaunâtre, comme le basalte.
Près de Quilichao (entre les villes de Cali et de Popayan)
il présente de grands cristaux d’amphibole disséminés dans la
masse, et des filons qui sont remplis de pyroxènes d’une couleur
vert d’olive très-peu foncée. J’ai pris sur les lieux ces pyroxènes
pour l’olivine lamelleuse de M. Freiesleben. Les cristaux
ne se trouvent pas disséminés dans la masse, mais seulement
tapissant des fentes r c’est comme des filons de dolerite
qui traversent le griinstein. Celte même roche, quoique dépourvue
de filons, se montre, comme nous l’avons dit plus haut,
en boules aplaties au sud de Popayan et de l’Alto de los Robles,
dans la vallée de la Sequia ( entre le Cerro Broncaso et le Rio
Guachicon ) ; elle y recouvre les porphyres verts du Rio Smita.
La superposition du griinstein est ici plus manifeste que dans
le Curato de Quina major et dans les lavages d’or de Quilichao.
Comme les porphyres au nord de l’Alto de los Robles sont
en partie (Julumitô) couverts de calcaire noir de transition,