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et du Pic Quairat dans les Pyrénées, qu’au gneis de transition
renfermant les poudingues de la Yalorsine. La grande formation
de gneis primitif, très-riche en minerais d’argent et d’o r ,
en Allemagne, dans quelque partie de la France, en Grèce et
dans l’Asie mineure, a été désignée long-temps comme la
roche la plus argentifère du globe. On sait aujourd’hui, d’après
des recherches faites dans les deux Amériques et en Hongrie,
que la grande masse des métaux précieux qui circulent dans
les deux continens, est due à des formations de beaucoup postérieures
au gneis et à toutes les autres formations primitives;
qu’elle provient des roches de transition, de porphyres syeni-
tiques et même de trachyles. Le gneis peu métallifère de la
partie équinoxiale du nouveau monde se montre sur une plus
grande étendue de terrain dans les montagnes qui couient de
l’est à l’ouest (chaîne du littoral de Caracas, Cap Codera, et
îles du lac de Tacarigua ; Orénoque, Sierra de l'a Parime) et
dans les régions basses éloignées de la chaîne des Andes (a 1 est
des montagnes du Brésil), que dans la crete eleveë de cette
chaîne même. Je n’ai pas vu le gneis (à la Silla de Caracas
et au passage des Andes de Quindiù) a plus de tieize cents et
quatorze cents toises de hauteur au-dessus du niveau de 1 océan.
Sur le dos des Cordillères, entre Ibague et Cartliago (Nouvelle
Grenade ou Cundinamarca), comme an Paramo de Chu-
lucanas, en descendant vers l’Amazone, un granité de nouvelle
formation recouvre le gneis à dix-huit cents toises de hauteur.
Si dans les montagnes de l’Europe le gneis, le micaschiste et
un granité de seconde formation constituent les plus hautes
cimes; dans les Andes, au contraire, les sommets les plus
élevés ne présentent que d’énormes accumulations de roches
trachytiques. En suivant une même chaîne, un même alignement
de montagnes, on voit les basses régions degranite-gneis
et de gneis-micaschiste (province d’Oaxaca dans la Nouvelle-
Espagne, où le gneis est aurifère; groupes primitifs de Quin-
dirù ; Almaguef, Guamote, au sud du Chimborazo ; Saraguru
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et Loxa, dans les Andes du Pérou) alterner avec les régions
élevées (deux mille à trois mille trois cents toises) de trachytes.
Ces derniers terrains, produits ou modifiés par le feu, recouvrent
sans doute et quelquefois immédiatement, sans que des
formations porpliyriques de transition soient interposées, le granité
et le gneis; cependant, là où j’ai pu voir les trachytes du
royaume de Quito (volcan de Tunguragua, ravin du Rio-Puela
près de Penipe) reposer sur un schiste micacé verdâtre rempli
de grenats et recouvrant à son tour un granité un peu syénf-
tique avec quarz et mica (n o ir ! ) , celte superposition n’a aussi
lieu qu’à la hauteur peu considérable de douze cent quarante
toises. Il résulte en général de mon nivellement barométrique
des Cordillères, que dans toute cette région des tropiques les
granités et les gneis. anciens, qu’il ne faut pas confondre
avec des roches syénitiques et granitiques de transition, ne
s’élèvent guères au-dessus de la hauteur qu’atteignent les sommets
des Pyrénées. Tous les massifs superposés aux roches primitives,
qui dépassent la limite des neiges perpétuelles (deux mille
trois cents à deux mille quatre cent soixante toises), et qui
donnent aux Cordillères leur caractère de grandeur et de majesté
, ne sont généralement dus ni à des formations primitives
ni à des roches calcaires ( il n’y a que le calcaire alpin des
plateaux de Gualgayoc et de Guancavelica qui se trouve à
deux mille cent et deux milles trois cents toises), mais à des
porphyres trachytiqûes, à des dolériles et des plionolithes.
(Nous ignorons encore de quelles roches sont composés les
sommets de l’Himalaya, les extrémités de ces pics récemment
mesurés par M. Webb. Le gneis des Cordillères abonde bien
plus que le micaschiste en couches subordonnées de calcaire
grenu (micacé et rempli de pyrites). Aussi dans 1 Amérique
équinoxiale, comme à l’extrémité la plus boreale de lEuiope
et dans les Pyrénées, le grenat est le plus commun dans le
o-neis, et cette dernière roche ne cesse généralement 9 7 . de co• nte-*
nir des grenats que lorsqu’elle se rapproche du schiste micacé