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cumulation des zircons* dans les syénites de Christianiafiord est,
sous le rapport des questions géogoniques, beaucoup moins
remarquable que la multiplicité de vacuoles, la structure caverneuse
et gercée de ces mêmes syénites de transition, qui sont
liées à des porphyres basaltiques et pyroxéniques. Depuis que,
par les analogies fréquentes que l’on a observées entré le terrain
de porphyre et de syénite de Christiania et les terrains de
transition du Caucase, de la Hongrie, de l’Allemagne, de la
France occidentale, du Groenland et du Mexique, les géognostes
ne sont plus étonnés de la succession de roches feldspathiques
et cristallisées aux grauwackes et aux calcaires pétris d’entroques
et d’orthocératites, l’apparition de ces mêmes roches cristallines
dans le plus ancien membre de la série des roches secondaires
commence à fixer leur attention. On a reconmi que , dans les
deux mondes, des masses cristallines, composées de feldspath
et d’amphibole, ou de feldspath et de pyroxène, oscillent entre
le terrain volcanique, le terrain intermédiaire et le grès rouge.
Ces oscillations, ces intercalations de roches problématiques,
que l’on est tenté de regarder comme les effets d’une pénétration
successive de bas en haut, prouvent la liaison intime qui
existe entre les couches les plus récentes du terrain de transition,
et les plus anciennes couches des terrains secondaires et volcaniques.
Dans la partie méridionale du Tyrol des masses de granité
et de porphyre syénitique semblent même déborder du grès
rouge dans le calcaire alpin; et ces phénomènes curieux ^alternance,
liés à tant d’autres plus anciennement connus, semblent
condamner à la fois et la séparation du grès houiller des
porphyres du terrain intermédiaire, et la dénomination historique
et trop exclusive de terrains pyrogènes.
La grande formation des porphyres, des syénites et des gra-
nites de la Norwége, repose sur un terrain de schiste de transition
qui renferme des couches alternantes de calcaire noir,
de pierre lydienne et peut-être même ( car le gisement dans ce
point est moins évident) de granité. Le calcaire noir (Aggerselv
, Saasen ) est pétri d’orthocératites de plusieurs pieds de
longueur, d’entroques, de madrépores, de pectinites et (quoique
très-rarement) d’ammonites. Des filons de porphyre et de
grünstein porpbyriques de 2 à i 5 toises d’épaisseur traversent
le thonschiefer et le calcaire (Skiallebjerg) et préludent pour
ainsi dire aux masses analogues de porphyres qui reposent, non
immédiatement sur le thonschiefer, mais sur une roche aréna-
cée (grauwacke) dont le thonschiefer est recouvert. Entre Strom-
soë, Maridal et Krogskovn, le grauwacke, au lieu de se trouver
en couches dans le thonschiefer auquel il appartient ($.22) ,
en forme comme une assise supérieure, de sorte que l’on y
voit suivre de bas en haut : gneis primitif; thonschiefer de
tansition, alternant avec du calcaire à orthocératites ; grauwacke
; porphyre avec des couches subordonnées de grünstein ;
granité; syénite à zircons, alternant avec quelques couches de
porphyres. Près de Skeen et de Homlstrand le calcaire à orthocératites
a pris un tel développement, que le thonschiefer y
manque entièrement ; le grauwacke y est l’emplace par une
roche de quarz micacé. On y voit de bas en haut : du gneis
primitif; du calcaire de transition; la roche de quarz; le porphyre
dont l’assise inférieure est du mandelstein ; la syénite à
zircons. Les porphyres de Christianiafiord, mélangés par infiltration
de carbonate de chaux, sont généralement brun-rougeâtre
: ils offrent des cristaux quelquefois très-effilés de feldspath
lamelleux, et sont presque dépourvus de quarz et d’amphibole.
Le quarz cristallisé ne se montre qu’entre Angersklif
et ïtevo. La pâte du porphyre devient parfois noire et boursouflée
(Viig, Holmstrand. Dans cet état la roche ressemble a du
basalte, comme la syénite de la péninsule du mont Sinaï, et
renferme des cristaux de pyroxène. M. de Buch, auquel j ’emprunte
tous ces faits importans, observe que les cristaux de
feldspath disparoissent à mesure que la masse prend une teinte
plus noire ; phénomène que m’ont offert aussi plusieurs porphyres
de transition du Mexique. Le mandelstein, dont les cavités