ou de la Nouvelle-Espagne des noms systématiques,
j’ai décrit leurs rapports divers de gisement, de composition
et de structure. Cette méthode, que j’ai cons*
iamment suivie, mettra le lecteur en état de prononcer
plus facilement sur le degré de confiance que méritent
mes déterminations. Si l’on se rappelle qu’avant mon
voyage dans l’Amérique équinoxiale presque aucune
roche de ces contrées n’avoit été nommée, que je n’ai
pu être guidé dans l’étude des superpositions par aucune
observation antérieure, on sera moins étonné,
je l’espère, de trouver que toutes mes descriptions ne
sont pas également complètes. Les articles que j’ai
consacrés aux diverses formations, sont d’une étendue
inégale, selon le nombre plus ou moins grand des
faits nouveaux que j’ai pu y ajouter.
Dans cet Essai géognostique, comme dans mes
Recherches sur les lignes isothermes, sur la géographie
des plantes 7 et sur les lois que l’on observe dans
la distribution des formes organiques, j’ai tâché, tout
en exposant le détail des phénomènes , de généraliser
les idées, et d’aborder quelques-unes des grandes
questions de la philosophie naturelle. J’ai insisté principalement
sur les phénomènes d'alternance, oscillation
et de suppression locale, sur ceux que présentent
les passages des formations les unes aux autres
par reflet d’un développement intérieur. Ces questions
ne sont pas de vagues spéculations théoriques ; loin
d’être infructueuses, elles conduisent à la connoissance
des lois de la nature. C’est rabaisser les sciences que de
faire dépendre uniquement leurs progrès de l’accumulation
et de l’étude des phénomènes particuliers.
Le tableau des gisemens que je publie aujourd’hui*
a été annoncé dépuis un grand nombre d’aiinéés. La
défiance avec laquelle on livre à l’impression des ouvrages
long-temps attendus, auroit peut-être encore
rétardé cette publication, si les devoirs de l’amitié ne
m’y avoient forcée Un de ces hommes estimables et
utiles qui, déjà pendant leur vie* reçoivent dé leurs
concitoyens le tribut de reconnoissance qu’ils ont mérité
, M. Levrault, recteur de l’Académie dé Strasbourg*
désiroit ma participation à la grande entreprise littéraire
qu’il a confiée aux célèbres professeurs du Jardin
du Roi. Il sut vaincre facilement la répugnance que
j’ai toujours eue pour ce genre de travaux. Je lui.
promis de me charger, pour son Dictionnaire des
sciences naturelles, de l’article Géographie des plan-
tes. Des occupations imprévues m’ayant empêché de
rem pi ir ma promesse, cet article a été rédigé par
M. De Candolle avec le talent distingué qui caractérise
tous ses ouvragés. Je n’y ai ajouté que les Recherches,
sur les rapports numériques des formes végétales et
sur la distribution de ces formes, entre les différens
climats. Par une espèce de compensation j’offris de
me charger d’un article de géognosie, dans lequel la
description de tous les terrains se trouveroit réunie.
C’est cet article qui paroît aujourd’hui imprimé sepa^
rément. Il est à peu près de la même étendue que
l’article Terrain y qu’ün excellent géognoste, M. de
Bonnard , a donné dans le Dictionnaire d ’histoire
naturelle , moins volumineux, publié par M. Déter-
ville. On a cru qu’il valoit mieux exposer les faits les
plus importans dans leur liaison naturelle, que de consacrer
quarante articles à quarante formations indépendantes.