il peu devenoit effervescent, et dont les dernières couches pré-
sentoient des noeuds épars de calcaire compacte gris-noirâtre.
La chaux carbonatée, d’abord disséminée dans la masse entière,
se concentre progressivement pour donner à la roche une structure
glanduleuse, pour former des strates minces allernans, des
bancs intercalés, et à la fin des roches calcaires grenues ou compactes,
qui remplacent le thonschiefer, le micaschiste ou l'eu-
photide, au sein desquels elles se sont développées. M. Steffens,
dans son Traite d’Oryctognosie, a consigné des remarques ingénieuses
sur le rôle important que le feldspath et l ’amphibole
jouent dans les terrains primitifs, dans les terrains intermédiaires
ou de transition, et dans le grès rouge. Au milieu du second de
ces teiTains le feldspath se montre jusque dans le calcaire compacte.
On peut croire qu’en passant du granité au thonschiefer
par les gneis et les micaschistes, cette substance reste cachée
dans la pâte qui n’est qu’homogène en apparence; car nous
voyons le thonschiefer de transition devenir quelquefois du por-
phjre, comme, par d’autres développemens intérieurs, par des
accumulations de silice et de carbone , et par l’agrégation des
élérqens de l’amphibole, il devient du kieselsehiefer, de l’anthracite,
du grünstein et de la syénite. Dans les porphyres de
transition on distingue souvent deux sortes de feldspath, le commun.,
et le vitreux à cristaux très-effilés (Andes du Pérou, vallée
de Mexico). Ce dernier, qui est moins une espèce minéralogique
qu’un état particulier du feldspath commun, appartient à la fois
aux terrains de transition et aux véritables trachytes. La présence
frequente de l’amphibole et le manque de quarz cristallisé
distinguent oryctognostiquement beaucoup de porphyres de transition
de ceux des terrains primitifs. Ces derniers ne sont peut-
être que des couches subordonnées à d’autres roches. L’amphibole,
qui est presque restreint aux bancs intercalés dans le terrain
primitif, n’est nulle part plus abondant que dans les terrains
de transition et dans les terrains trachytiques. Parmi les premiers,
les grünstein et les syénit&s offrent, par des changemens
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de proportions dans les élémens du tissu cristallin, une espèce
de lutte entre le fçjdspath et l’amphibole. Le pyroxène, que
l’on croit trop exclusivement caractériser les trachytes, les basaltes
et les dolérites, est propre a plusieurs porphyres de transition
des Andes et de la Hongrie. On le trouve aussi dans les
couches bulleuses, noires et basaltiques, de la syemte zu contenue
de Norwége. J’ai cru avoir reconnu dans quelques porphyres 1
transition de l’Amérique équinoxiale des traces d’olivine; mais
ce n’étoient sans doute que des variétés moins foncées et verdâtres
du pyroxène, dont on distinguoit a peine les sommets
dièdres, et dont je n’ai pu essayer la .fusibilité au chalumeau.
L’olivine appartient proprement aux formations basaltiques, et
il est même encore douteux si elle se montre dans les trachytes.
La tendance fréquente à la cristallisation, que l’on observe dans
les terrains de transition au milieu de rophes a sédiment et de
roches agrégées, est un phénomène si extraordinaire, que des
géognostes célèbres ont été tenté d’admettre que beaucoup de
ces roches qui paroissent agrégées (sous forme de brèches ou pou-
dingues; de roches élastiques et arénacées ; de grès de transition
ou d’agglomérats), bien loin de contenir des débris de roches
préexistantes, ne sont que l’effet’ d’une cristallisation confuse,
mais contemporaine. Des masses que dans quelques strates on
a prises pour des fragmens anguleux et nettement circonscrits,
se fondent à peu de distance de là dans la pâte même de la
roche; d’autres masses, qui ressemblent à des cailloux roulés,
deviennent des noeuds fortement adhérens aux lames contournées
d’un schiste, s’alongent et s’évanouissent peu à peu. Lorsque I on
compare certains granités et porphyres, des brèches calcaires,
des grauwaekes.et des grès rouges, on croit reconnoître dans des
roches d’âge si différent, à de certains indices de structure, le
passage insensible d’une formation contemporaine, d’une cristal-
lisation simultanée, mais troublée par des attractions particulières,
à unè véritable agrégation (agglutination) de débris de
t'oehes préexis lances, Sçms toutes les zones il y a des granités à