de Cotopaxi, et dans les tracliytes rouges et poreux du Nevado
de Toluca (sommet duFraile, 2072 toises).
Le titane ferrifère ne manque pas dans les tracliytes de Quito
et du Mexique; mais les lames de fer oligiste spéculaire, également
commun dans les tracliytes et les laves de l’Italie et de la
France, sont assez rares dans les roches volcaniques fendillées
de l’Amérique équinoxiale.
En considérant les tracliytes des Cordillères sous un point de
vue général, il n’y a pas de doute qu’on ne les trouve caractérisés
par une absence de quarz en cristaux et en grains. Ce
caractère , comme nous l’avons vu plus' haut, s’étend même sur
la plupart des porphyres métallifères de l’Amérique équinoxiale
(§5. 23 et i !\) , qui semblent liés aux tracliytes; mais l’une et
l’autre de ces roches offrent des exceptions frappantes à une loi
que l’on auroit pu croire générale. Ces exceptions prouvent de
nouveau que le géognoste ne doit pas attacher une grande importance
à la présence ou à l’absence de certaines substances
disséminées dans les roches. La plus grande masse du Chimbo-
razo est formée par un tracliyte semi-vitreux, vert-brunâtre (à
base cireuse, comme derésinite), dépourvu d’amphibole, abondant
en pyroxène, très-compacte, tabulaire, ou divisé en colonnes
minces, irrégulières et tétraèdres. Ce tracliyte renfermé I
comme couche intercalée, un banc rouge pourpré, celluleux,
à cristaux de feldspath à peine visibles , et parsemé de nodules
alongés de quarz blanc. Plus haut (à 3o i6 toises de hauteur,
où nous vîmes descendre le mercure dans le baromètre à i 3
pouces 11 y,„ lignes), le quarz disparoît, et l’arête de rocher sur
laquelle nous marchâmes étoit couverte d’une traînée de masses
rouges, bulleuses, désagrégées et assez semblables aux amygda-
loïdes de la vallée de Mexico. Ces masses, les plus élevées de
celles qu’on a recueillies jusqu’ici à la surface de la terre, étoient
rangées en file, et pourroient faire croire à l’existence d’une
petite bouche près du sommet du Chimborazo, bouche qui s’est
vraisemblablement refermée, comme celles de l’Epomeo, à l’ile
d’ischia, et de Guamhalo et d’Igualata, entre Mocha et Penipe
(province de Quito). Sur le plateau central du Mexique les trachytes
de Lira ^enchâssent à la fois du quarz laiteux, de l’obsidienne
et de l’hyalithe. M. Beudant a aussi reconnu récemment
des cristaux dé quarz dans les trachytes porphyriques (à globules
vitro - lithoïdes ) , dans les trachytes meulières et les perlites de
Hongrie ( Voy. en Hongrie, 7 om. I I I , Pag- 346, 365, 5i g ,
575). Le même phénomène se trouve répété dans quelques trachytes
de l’Auvergne (Puy Baladou ; Cantal, Col de Caboe) ,
des Dardanelles et du Kamtschatka. Lorsqu’on se rappelle qu’il
y a , d’après l’analyse dé M. Vauquelin, 92 pour cent de silice
dans les trachytes du Sarcouy, que tous les basaltes et les laves
en abondent, il faut plutôt être surpris que cette substance disséminée
dans des silicates de feè et d’alumine n’ait pu se réunir
plus souvent sans mélange en cristaux ou grains de quarz pur.
Ce n’est que la difficulté opposée à la concentration de la silice
autour d’un noyau qui caractérise une grande partie des roches
volcaniques. (Voyez plus haut, p. 120 et 121.)
Le pyroxène a été regardé jusqu’ici comme extrêmement rare
dans les trachytes d’Europe. La couche de pyroxène que M. Weiss
a découverte entre Muret et Thiezac ( au - dessus d’Aurillac en
Auvergne; Buch, Hier Trapp-Porphyr, p. 135 ) , semble plutôt
appartenir à une formation basaltique superposée au trachyte.
Mais en Hongrie (Beudant, T. III, p. 3 17 , 5rg), comme dans la
Cordillère des Andes, le pyroxène se trouve assez souvent dans
les trachytes porphyroïdes : il y remplace l’amphibole (Chimborazo
, Tunguragua, base du volcan de Pasto, région moyenne
du volcan de Puracè, près de Popayan). L’espèce de répulsion
qu’on croit observer entre le pyroxène et l’amphibole, est d’autant
plus frappante que dans le terrain basaltique ces deux substances se
trouvent assez souvent réunies (Rhônegebirge en Allemagne). Les
trachytes du Mexique m’ont paru assez généralement dépourvus de
pyroxène.
Le grenat, que nous avons déjà vu dans les porphyres de transi