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Wettin), infiltrés de chaux fluatée, non stratifiés, divisés quelquefois
en tables minces, et accompagnés de brèches porphyriqu.es.
La pâte de ces porphyres, qui enchâssent, outre le feldspath
lamelleux, quelquefois stéatiteux, du quarz noirâtre, un peu
de mica brun et d’amphibole, est généralement formée par du
feldspath compacte. Cette pâte passe au kaolin (Morl près Halle) ;
d’autres fois elle devient noire et presque, basal tique (Lobegün en
Saxe, Sehulzberg en Silésie), bulleuse et comme scorifiée (Plizgrund
près Schmiedsdorf en Silésie) , ou passant à la phonolithe (Zittau
en Saxe). Dans les porphyres, les amygdaloïdes, les grünstein
et les roches pyroxéniques du grès rouge, on remarque quelquefois
(Saxe, Silésie , Palatinat, Ecosse) ces mêmes analogies
avec les roches exclusivement appelées volcaniques, qu’on trouve
dans les porphyres et syénites du terrain intermédiaire (Hongrie,
Norwége, Mexique, Pérou). M. de Buch a vu en Silésie
des porphyres du grès rouge abonder en cristaux d’amphibole
(Reichmacher près Friedland), ou enchâsser à la fois (Wilden-
berg près Jauer) du quarz et des cristaux effilés de feldspath
vitreux. M, Boué observe que dans le grès rouge d’Ecosse, qui,
en général, est assez dépourvu de houille (à l’exception du comté
de Dumfries), les roches trappéennes intercalées ont des vacuoles
à enduit lustré et alongées. Ces mandelstein bulleux du
grès rouge prennent toute l’apparence de coulées volcaniques intercalées.
L’Allemagne offre, à son extrémité septentrionale (île de Rugen),
de la craie et des terrains tertiaires; à son extrémité méridionale,
dans le Tyrol (vallée de l’Eisack, Collman, Bolzen, Pergine, Neu-
markt), les porphyres du grès rouge. La composition de ces porphyres
du Tyrol est identique avec celle des porphyres du Mans-
feld : ils renferment, outre le feldspath, le mica noir et le quarz
brun-de-girofle, un peu d’amphibole. La couleur rouge de leur
pâte pénètre quelquefois jusque dans les cristaux de feldspath
qu’ils enchâssent. Dans un voyage géognostique fait en 1795,
j ’ai trouvé ces porphyres assez régulièrement stratifiés, pics de
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Bolzen et de Brandsol (N. 25° O. incl. de 30° au S. E.). Ils
offrent de petits dépôts de houille sur les bords de l’Adige, entre
Saiss .et S. Peter.
Dans toutes les parties de l’Europe, les porphyres secondaires
offrent l’apparence d’un passage progressif au grès rouge. Quelques
géognostes admettent que des cristaux isolés de feldspath
se trouvent empâtés dans le ciment de la roche arénacée, ou
qu’ils s’y sont développés; d’autres assurent (et avec plus de raison
peut-être) que ces prétendus passages des porphyres aux
brèches porphyriques et au grès rouge ne sont que l’effet d’une
illusion produite par des porphyres régénérés, c ’e s t-a-d ire, par
des agglomérats qui se sont formes a une époque où les fragmens
empâtés étoient encore dans un état de ramollissement peu propre
à conserver leurs contours au milieu du ciment interposé. Une
brèche porphyrique (trümmerporphyr) près de Duchs en Bohème,
que nous avons décrite, M. Freiesleben et moi, en 1792,
et dans laquelle des grains informes de quarz sont mêlés à des
cristaux brisés de quarz et de feldspath , peut répandre quelque
jour sur un phénomène qui n’est point encore suffisamment
éclairci. Il est bien remarquable, et cette observation a
été faite depuis long-temps, que les porphyres manquent au
nord des Alpes de la Suisse et du Tyrol, tandis qu'ils sont très-
comnmns à la pente méridionale des Alpes, entre le lac Maggiore
et la Carinthie.
Le grès rouge est généralement composé de fragmens de roches
qui, tirent leur origine des montagnes les plus voisines. Dans
l ’Allemagne septentrionale, ces fragmens sont plus souvent le
quarz, la lydienne, le silex (hornstein), le porphyre , la sycnile
et le thonschiefer, que legneis, le granité et le micaschiste. La
couleur du grès rouge est très-variable : elle passe du bi un-
rougeâtre au gris (graue liegende); elle est même quelquefois
mélangée par couches très-minces, comme dans le grès bigarré,
La teinte rouge de cette formation est due, selon l’opinion de
plusieurs géologues célèbres, aux parties ferrugineuses des por