ques suivent la direction générale de la chaîne des montagnes
(N. 4o"— 5o° O ) . Cette concordance parfaite (Gleichförmigkeit
der Lagerung) s’observe entre le gneis primitif et les thon-
schiefer de transition de la Saxe (Friedrichswalde; vallée de la
Müglitz, Seidewitz et Lockwitz): elle prouve que la formation
du terrain intermédiaire a succédé immédiatement à la formation
des dernières couches du terrain primitif. Dans les Pyrénées,
comme l’observe M. de Charpentier, le premier de ces deux
terrains se trouve en gisement différent (non parallèle), quelquefois
en gisement transgressif ( übergreifende Lagerung ) avec
le second. Je rappellerai à cette occasion que le parallélisme
entre la stratification de deux formations consécutives, ou l’absence
de ce parallélisme, ne décide pas seul la question de savoir
si les deux formations doivent être réunies ou non réunies dans
un même terrain primitif ou secondaire : c’est plutôt l’ensemble
de tous les rapports géognostiques qui décide le problème. Le
thonschiefer de Guanaxuato est très-régulièrement stratifié
(direct. N. 46° O. ; incl. 45° au S O .) , et la forme des vallées
n’a aucune influence sur la direction et l’inclinaison des strates.
On j distingue trois variétés, qu’on ■ pourrait désigner comme
trois époques de .formation : un thonschiefer argenté et stéa-
titeux passant au schiste talqueux (talkschiefer); un thonschiefer
verdâtre, à éclat soyeux, ressemblant au schiste chlorité; enfin,
un thonschiefer noir, à feuillets très-minces, surchargé de carbone
, tachant les doigts comme l ’ampélite et le schiste marneux
du zechstein, mais ne faisant point effervescence avec les
acides. L’ordre dans lequel j’ai nommé ces variétés, est celui
dans lequel je les ai observées de bas en haut dans la mine
de Valenciana, qui a 263 toises de profondeur perpendiculaire;
mais, dans les mines de Mellado, d’Animas et de Rayas, le
thonschiefer surcarburé ( ho ja de libro) se trouve sous la variété
verte et stéatiteuse, et il est probable que des strates qui passent
au schiste talqueux, a la chlorité et à l ’ampélite, alternent
plusieurs fois les uns avec les autres.
L ’épaisseur de celte formation de ihonschiefer de transition ,
que j’ai retrouvée à la montagne de Santa-Rosa près de Los
Joares, où les Indiens ramassent de la glace dans de petits
bassins creu sés à mains d’hommes, est de plus de 3ooo pieds.
Elle renferme, en couches subordonnées, non-seulement de la
syénite (comme les thonschiefer de transition du Cotentin),
mais aussi, ce qui est très-remarquable, de la serpentine et un
schiste amphibolique qui n’est pas du grünstein. On a trouvé,
en creusant en plein roc, dans le toit du filon, le grand puits
de tirage de Valenciana ( puits qui a coûté près de sept millions
de francs), de haut en bas, sur quatre-vingt-quatorze toises de
profondeur, les strates suivans : conglomérat ancien , • représentant
le grès rouge; thonschiefer de transition noir, fortement
carburé , à feuillets très-minces; thonschiefer gris - bleuâtre,
magnésifère, talqueux; schiste amphibolique, noir - verdâtre,
un peu mêlé de quarz et et de pyrites, dépourvu de feldspath,
ne passant pas au grünstein, et entièrement semblable au
schiste amphibolique ( hornblendschiefer ) qui forme des couches
dans le gneis et le micaschiste primitifs (SS- 5 et 11 ) , serpentine
vert de prase passant au vert d’olive, à cassure inégale et
à grain fin, intérieurement matte, mais éclatante sur les fissures,
remplie de pyrites, dépourvue de grenats et de diallage
métalloïde (schillerspalh), mélangée de talc et de stéatite:
schiste amphibolique; syénite, ou mélange grenu de beaucoup
d’amphibole vert-noirâtre, beaucoup de quarz jaunâtre et peu
de feldspath lamelleux et blanc. Cette syénite se fend en strates
très-minces; le quarz et le feldspath y sont si irrégulièrement
répartis, qu’ils forment quelquefois de petits filons au milieu
d’une pâte amphibolique. De ces liuits couches intercalées, dont
la direction et l’inclinaison sont exactement parallèles à celles
de la roche entière, la syénite forme la couche la plus puissante.
Elle a plus de 3o toises d’épaisseur; et comme dans les
travaux les plus profonds de la mine ( planes de San-Bernardo )
j’ai vu, à 170 toises au-dessous de la couche de syénite, repa