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Donacites hemicardius, Pectiniies articulatus, P . oequivalvis, P .
lens, Ostracites gryphoeatus, 0 . cristagalli, Terebratulites lacuno-
sus, T. radiatus, Grjphites arcuatus, Mytulites modiolatus, Echi-
nites orificiatus, E. miliaris, Asteriacites panulatus, des Turitelles,
des Hippurites (le Cornucopioe au cap Passaro en Sicile), Gry-
phiies arcuatus, etc. Il est bien digne d’attention que cette giy-
phée arquçe que M. Sowerby nomme Gryphites incurvus, et qui
caractérise les assises inférieures de la formation jurassique en
Suisse et sur les eûtes occidentales de la France, est aussi, après
XAmmonites Bucklandi et le Plagiostoma gigantea, la coquille qui
caractérise le plus le lias en Angleterre. Les couches de calcaire
blanc et grenu que l’on trouve fréquemment dans cette formation
(Neufchâtel, Monte Baido ) , sont dues à des pétrifications de
madrépores.
Nous avons déjà vu des poissons plus ou moins accumulés,
* mais appartenant à des genres très-distincts, dans le thonschiefer
de transition (Glapis), dans les schistes carburés du grès rouge
(Goldlauter et Àllthal près de Kleinschmalkalden), dans le calcaire
alpin et ses marnes cuivreuses, et même dans le muschel-
kalk (très-rarement, Esperstedt, ObhausSen) : ces ichthyolithes
deviennent plus fréquens dans le calcaire jurassique, surtout dans
ses couches supérieures. De là elles pénètrent, au-dessus de la
craie, dans le grès tertiaire à lignites (argile plastique), dans
le calcaire grossier ( Monte Bolca ) , le gypse à ossemens ( Montmartre)
et le calcaire d’eau douce (OEningen). J’indique dans
l’ordre de leur âge relatif les formations qui offrent des phénomènes
analogues , pour prévenir les erreurs qui naissent de l’ignorance
de ces analogies.
Un géognoste justement estimé, M. Buckland, incline à regarder
les calcaires fissiles de Pappenheim et de Sohlenhofen,
célèbres par leurs empreintes de poissons et de crustacés, comme
superposés au calcaire du Jura, et comme appartenant au calcaire
grossier du terrain tertiaire : ces calcaires fissiles me paraissent
au contraire entièrement analogues au purbeckstone d’Angleterre,
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qui abonde aussi en pétrifications de poissons, et qui forme,
comme le calcaire de Pappenheim, la couche la plus récente du
terrain jurassique. J’ai eu occasion d’examiner, en i 796, les
belles carrières de Sohlenhofen, conjointement avec M. Schôpf,
et nous avons reconnu, en allant de Muggendorf par Ansbach a
Pappenheim, une liaison intime entre les diverses assises d’une
même formation. MM. de Buch, Boué et Beudant partagent cette
opinion sur les ichthyolithes de Franconie.
Dans le Yicentin le calcaire jurassique et le calcaire grossier
parisien existent à la fois. L’un et l’autre y renferment des
polypiers ; cependant, dans un premier voyage fait en Italie
(179 5), j’ai cru que les longues bandes de coraux rameur qui
traversent, en formant des filons (entre l’hôtellerie du Monte di
Diavolo et le lac Fimon à l’ouest de Lungara), le sommet du
Monte di Pietra nera, appartiennent plutôt au calcaire du Jura,
peut-être à l’assise appelée en Angleterre coral-rag. Ces bandes de
polypiers qui sont restés en place, ont deux pieds de largeur :
elles offrent un aspect très-extraordinaire, et parcourent des
masses calcaires presque dépourvues de pétrifications, en se dirigeant
très-régulièrement N. 8o° E ., et en s’élevant comme un mur
au-dessus de la surface du sol. M. Boué a aussi observé ces polypiers
en place dans le calcaire jurassique (coral-rag) qui entoure
la bassin de Vienne, et dont les assises inférieures renferment
des nagelfluhe^ analogues au calcareous grit de la grande formation
oolithique d’Angleterre (Filey dans le à orkshire ).
Sous la zone équinoxiale de l’Amérique j’ai cru reconnoitre
la formation du Jura dans beaucoup de calcaires blanchâtres,
en partie lithographiques, qui ont la cassure unie et matte, ou
conchoïde à concavités très-aplaties. Ces calcaires sont ceux de
la caverne de Caripe (au sud-est de Cumana), du littoral de
Nueva Barcelona (Venezuela) , de l’ile de Cuba (entre la Havane
et le Batabano ; entre la Trinidad et la boca del Rio Guaurabo )
et des montagnes centrales du Mexique (plaines de Salamanea
et défilé de Batas). Le calcaire blanc de Caripe, qui ressemble