roches qui constituent un même groupe, ou entré les différais
groupes de tout le terrain intermédiaire, on reconnoît pourtant,
sur différens points du globe, un certain degré d’indépendance,
non-seulement entre les six groupes ou termes de la série des
roches de transition (par exemple, entre les thonschiefer avec
grauwacke et les porphyres et syénites), mais aussi entre les
membres partiels de chaque groupe ou association de roches
intermédiaires. Il en résulte que, pour bien saisir les traits qui
caractérisent la constitution géologique d’un pays, il faut étudier
ces rapports isolément (par exemple, ceux des grauwackes, des
thonschiefer et des calcaires que renferme le groupe s. 22), et
fixer pour les divers terrains ou membres partiels d’une même
association les degrés de dépendance ou d’indépendance qu’ils
conservent entre eux. Nous les voyons ou alterner périodiquement,
ou s’envelopper et se réduire les uns les autres (par un
accroissement inégal de volume) à l’état de simples couches subordonnées,
ou enfin se couvrir mutuellement comme feroient des
roches primitives de différente formation.
Il arrive en effet que les termes partiels d’un même groupe,
a 5 ^ ’ y ’ se succèdent quelquefois avec une certaine régularité
en série périodique, «. fi. y . a . fi, y , * ------D’autres fois «
prend un si grand développement que fi et y s’y trouvent renfermés
comme de simples couches; d’autres^ fois encore a , f i ,
y sont simplement superposés les uns aux autres sans retour
périodique. Ce dernier cas n’exclut point la possibilité que f i ,
avant de succéder à a , n’y paroisse d’abord comme une couche
subordonnée. Il arrive dans un même groupe tout ce que l’on
observe dans des termes non complexes de la série des terrains
primitifs. On peut dire, comme nous l’avons fait observer plus
haut, qu’une formation de calcaire noir, qui constitue de grandes
masses de montagnes et qui est superposée à des masses également
considérables de thonschiefer de transition, prélude par des
couches de calcaire noir intercalées au thonschiefer. Lorsque -.fi
et y forment des couches intercalées dans « , ces couches peuvent
être si fréquemment répétées, qu’elles prennent, sur de
grandes étendues de terrain, l’aspect de roches alternantes. C’est
ainsi que le thonschiefer intermédiaire, qui d’abord enveloppoit
le grauwacke et le calcaire noir, et puis alternoit avec eux
(gorge d’Aston dans les Pyrénées, Maxen en Saxe), finit par
recouvrir, et avec un grand accroissement de masse, ces roches
alternantes ou ces couches fréquemment intercalées. Il en est
d’ailleurs de la régularité du type dans les formations partielles
de chaque groupe comme de la direction des strates ou de
l’angle que font ces strates avec le méridien. Au premier abord
tout paroit confus et contradictoire; mais, dès que l’on examine
avec soin une grande étendue de pays, on finit toujours par
reconnoître certaines lois de gisement ou de stratification. Si le
type que l’on découvre dans la suite des formations partielles,
paroît varier selon les lieux, c’est que le développement de ces
petites formations n’a pas été partout le même. Quelquefois
(Caucase) le porphyre, le calcaire, la syénite et le granité de
transition , se sont développés à la fois au sein des thonschiefer
de transition ; d’autres fois on n’y trouve ni le porphyre ( Cotentin,
Alpes de la Suisse), ni le grauwacke (chaîne du littoral
de Venezuela), ni le granité et la syénite de transition (Pyrénées).
L’association du thonschiefer de transition et du calcaire
noir compacte est presque aussi constante que celle du calcaire
blanc et grenu avec le micaschiste dans le terrain primitif. On
troüve cependant aussi des calcaires de transition qui, n’étant
associés ni au thonschiefer ni au grauwacke, paroissent remplacer
géognostiquement le thonschiefer ; mais je ne connois pas
un seul point des deux continens où l’on ait vu , sur une étendue
un peu considérable, des thonschiefer de transition qui ne fussent
pas liés au calcaire.
Nous venons de voir que dans quelques parties du globe
(Caucase et presqu’île du Cotentin) le thonschiefer intermédiaire
enveloppe ou les porphyres ou les syenites et les granités ; dans
d’autres parties (Norwége et Saxe, entre Friçdrichswalde, Maxen