Maculloch, Jameson, Weawer, Berger, et d’autres membres
des Sociétés géologique et wernérienne, en Angleterre, parce que
j’ai craint de prononcer sur l’identité des formations d’un pays
que je ne connois pas, au nord des montagnes du Derbyshire,
et qui, dans ce moment, est exploré avec tant de zèle et de
succès.
En indiquant pour chaque formation les noms de quelques-
uns des lieux où elles se trouvent ( ce que les botanistes appellent
les habitations'), je n’ai eu aucunement la prétention
d’étendre le domaine de la géographie minéralogique : je n’ai
voulu que présenter des exemples de gisement bien observés.
Les exemples ne sont pas toujours choisis parmi des contrées
qui, par les descriptions de géognostes célèbres, sont devenues,
pour ainsi dire, classiques. Il a fallu nommer quelquefois, dans
l'autre hémisphère, des lieux qu’on ne trouve sur aucune de
nos cartes. Allemont, Dudley, cap de Gates, Mansfield et
OEningue sont plus connus des minéralogistes que les grandes
provinces métallifères d’Antioquia, des Guamalies et de Zacatecas.
Pour faciliter ce genre de recherches, j’ai souvent ajouté,
entre deux parenthèses, des renseignemens géographiques; par
exemple, Quindiu (Nouvelle-Grenade) , Ticsan (Andes de
Quito), Tomependa (plaines de l’Amazone ). A côté de l’indication
des lieux où prédomine telle ou telle formation, j’ai
taché de faire connoître l’ordre entier de superposition qui a
été observé avec quelque certitude sur des points très-éloignés,
par exemple, dans les Cordillères des Andes, en Norwége, en
Allemagne, en Angleterre, en Hongrie et au Caucase. Ces descriptions
de coupes, qui présentent des matériaux pour la construction,
si long-temps désirée, d’un Atlas géognostique, sont,
pour ainsi dire, les pièces justificatives d’un tableau général des
roches; car la géognosie, lorsqu’elle s’occupe de la série des
formations, est à la géographie minéralogique ce que l'hydrographie
comparée est à la topographie des grands fleuves, tracée
isolément. C’est de la connoissance intime des influences qu’exercent
les inégalités du terrain, la fonte des neiges, les pluies
périodiques et les marées, sur la vitesse, sur les sinuosités, sur
les étranglemens, sur les bifurcations et sur la forme des embouchures
du Danube, du Nil, du Gange, de l’Amazone, que
résulte une théorie générale des fleuves, ou pour mieux dire,
un système de lois empiriques qui embrassent ce que l’on a
trouvé de commun et d’analogue dans les phénomènes locaux
et partiels. (Voyez quelques élémens de cette hydrographie
comparée, dans ma Relut, historiq., T. I I , p. 517 — 526, et
05 y_664.) La géognosie des formations offre aussi des lois empiriques,
qui ont été abstraites d’un grand nombre de cas particuliers.
Fondée sur la géographie minéralogique, elle en diffère
essentiellement’, et cette différence^ entre l’abstraction et
l’observation individuelle peut devenir ,* chez des géognostes
qui ne connoissent qu’un seul pays, la cause de quelques
iu°cmens erronés sur la précision d’un tableau général des
terrains.
Les sciences physiques reposent en grande partie sur des
inductions; et plus ces inductions deviennent complètes, plus
aussi les circonstances locales qui accompagnent chaque phénomène,
se trouvent exclues de l’énoncé des lois générales.
L’histoire même de la géognosie justifie cette assertion. Wer-
ner , en créant la science géognostique, a reconnu , avec une
perspicacité digne d?admiration, tous les rapports sous lesquels
il faut envisager l’indépendance des formations primitives, de
transition et secondaires. Il a indiqué ce qu’il falloit observer,
ce qu’il importoil de savoir : il a prépare, pressenti, pour
ainsi dire, une partie des découvertes dont la géognosie s’est
enrichie après lu i, dans des pays qu’il n’a pu visiter. Comme
lès formations ne suivent pas les variations de latitude et de
climats, et que des phénomènes, observes peut-etre pour la
première fois dans l’Himalaya ou dans les Andes, se retrouvent,
et souvent avec l’association de circonstances que 1 on croiioit
entièrement accidentelles, en Allemagne, en Ecosse ou dans les