(mine de Sfeint-Jacques près Goldlauter) , des poissons pétrifiés.
Dans le calcaire du Jura les marnes sont plus calcarifères,
d’une teinte plus claire, blanchâtres ou gris-bleuâtre. Malgré
les analogies que présentent quelquefois les argiles schisteuses
fortement carburées de zechstein avec celles du grès houiller, ce
n’est pourtant que dans ces dernières, qui recouvrent immédiatement
les houilles , qu’on trouve des empreintes de véritables
fougères du groupe des polypodiacées. Les schistes cuivreux ne
présentent que des- lycopodiacées, famille que Swartz, depuis
long-temps, a séparée des fougères.
nouille. Quoique, comme nous venons de l’indiquer, l’accumulation
du carbone caractérise particulièrement la formation
du grès rouge, de meme le bitume caractérise la formation du
calcaire alpin : cette dernière offre cependant aussi des traces
de véritable^ houille, soit en couches (entre Nalzon et Pereilles
dans les Pyrénées5 à Huanuco dans les Andes du Pérou, à 2000
et 2200 toises de hauteur), soit comme parties disséminées
dans le schiste cuivreux (Eisleben, Thalitter, en Saxe). C’est
un fait bien remarquable et anciennement observé, que la houille
piciforme (jayet) se montre de préférence sur les empreintes
du corps des poissons pétrifiés : elle remplace dans ces empreintes
organiques le sulfure de fer, et (entre Morsfeld et
Münsterappel dans le duché de Deux-ponts ) le mercure natif
et le cinabre. Les couches de houille mêlées de coquilles marines
et d’ambre (Hering et Miesbach en Tyrol ; Entrevernes
sur le lac d’Annecy en Savoie) ne se trouvent pas dans le zechstein
: ce sont des lignites qui appartiennent à des formations
beaucoup plus recentes. Ils sont superposés au zechstein dans
des bassins isoles, et on t, comme toutes les formations locales,
leurs grès et leurs argiles.
Sel gemme et argile muriatifère. Les masses de sel gemme
dans le calcaire alpin ou zechstein sont moins subordonnées à
des couches de gypse lamelleux, qu’à une formation particulière
d argile, qui a ete long-temps négligée par les géognostes
et que j’ai fait connoîlre sous le nom de salzthon ( argile muria-
tifère). Elle caractérise, dans les deux continens, les depots
de sel gemme, de même que l’argile schisteuse ( schieferthon )
ou argile à fougères caractérise les dépôts de houilles. Celte
formation muriatifère, dans laquelle le gypse ne se trouve pour
ainsi dire qu’accidentellement, a été l’objet principal de mes
recherches dans les voyages que j’ai entrepris par ordre du Gouvernement
prussien, pendant les années 1792 et 1793, dans les
mines de sel gemme de la Suisse, de l’Allemagne méridionale
et de la Pologne. Je l’ai retrouvée I avec toutes ses nuances d’a—
nalogie les plus petites, dans les Cordillères de l’Amerique équatoriale,
et l’on ne sauroit douter que sa connoissance physio-
nomique ne soit du plus grand intérêt pour ceux qui travaillent
à découvrir des dépôts de sel dans les pays que l’on en a cru
dépourvus jusqu’à ce jour.
Les couleurs de l’argile muriatifère sont généralement (Hall,
Ischel, Aussee) le gris de fumée, le gris blanchâtre et le gris
bleuâtre ( Berchtolsgaden et Wieliczka ) ; quelquefois cette argile
est brun-noirâtre , brun-rougeâtre ( leberstein des mineurs du
Tyrol et de la Styrie,) et même rouge de brique. On la trouve
ou en masses très-puissantes, ou disséminée en petites parties
rhomboïdes, soit dans le sel gemme ( Zipaquira, dans la Nouvelle-
Grenade), soit dans un gypse (Neustadtan der Aisch, en Fran-
conie ; Reichenhall en Bavière ) qui est subordonné au calcaire
alpin. Les couleurs de l’argile muriatifère sont beaucoup plus
variées et plus mélangées que celles de l’argile schisteuse qui
couvre les houilles. La première fait un peu d’effervescence avec
les acides ; Ses couleurs sont dues à la fois au carbone et à
l’oxide de fer. Sur fè plateau de Bogota je l’ai vue mêlée d’asphalte
et tachant les doigts en noir. Elle absorbe rapidement
l ’oxigène de l’atmosphère, tant sous des cloches que^dans ces
grandes excavations circulaires (Sinkwerke, Wôhre) qui sont
destinées à être remplies d’eau douce pour lessiver la roche sa-
lifère. Sa consistance est extrêmement variable; • elle s’élève du