Gypse et calcaire fétide. Des formations de gypse postérieur
au §JPse de transition (§. 20) se montrent dans toutes les formations
calcaires au-dessus du grès rouge, dans le zechstein,
dans le grès rouge meme, dans le muschelkalk (très-rarement),
dans le calcaire du Jura et dans le terrain tertiaire. Le gypse
(unterer gyps, schlottengyps deWerner) qui appartient au zech-
stein, se trouve moins en couches très - étendues qu’en amas irréguliers
; souvent (Thuringe) il est superposé au zechstein et
recouvert par le grès bigarré. Il est compacte ou grenu, et._alteme
avec le calcaire fétide ( stinkstein ) , tandis que le gypse du grès
bigarré (obérer gyps, thongyps de Werner) est plutôt fibreux et
mêlé d’argile. Ces caractères de structure et de mélange ne sont
cependant pas généraux. Nous avons rappelé plus haut que, dans
les gypses salifères du zechstein, l’argile (salzthon) prend un
développement extraordinaire. D’un autre côté, le gypse fibreux
et argileux du grès bigarré offre aussi quelquefois des masses
grenues (albâtre de Rheinbeck, en S axe ), des brèches de calcaire
fétide, et des cavités spacieuses ( gypsschlotten) : trois
phénomènes qui caractérisent plus généralement le gypse du
zechstein.
Tous ces phénomènes prouvent l’intimité des rapports qui
lient les deux grandes formations salifères, le calcaire alpin et
le grès bigarre avec argile. Sous la zone équinoxiale du nouveau
continent j’ai vu de fréquens exemples de couches de gypse
intercalées ou superposées au zechstein : dans les Llanos de
Venezuela (Ortiz, Mesa de Paja, Cachipo ) ; dans la province
de Quito (plateau de Cuença près Money et entre Chulcay et Na-
bon) ; dans le plateau de Bogota (Tunjuellos, Checua, et à plus
de 1600 toises ’de hauteur au-dessus du niveau de la mer, à
Cucunura) ; dans les plaines de l’Amazone ( Quebrada turbia
près Tomependa ) ; au Mexique, entre Chilpansingo et Cuer-
navaca (près de Sochipala), et dans les montagnes métallifères de
Tasco et de Tehuilotepec.
Les couches de calcaire fétide sont ou subordonnées au gypse
et à l’argile muriatifère que renferme le zechstein, ou elles se
présentent comme le résultat d’une accumulation accidentelle
de bitume dans la roche du zechstein même. Cette accumulation
donne lieu à des sources de goudron minéral, et peut-être
aussi à ces feux d’hydrogène qui sortent du calcaire alpin, en
Europe, dans les Apennins (Pietra mala, Barigazzo); en Amérique,
dans les montagnes de Cumanacoa (Cuchivano, lat. 10’
6 ). Le calcaire fétide se trouve aussi, mais beaucoup plus rarement,
dans le grès bigarré et dans le muschelkalk (couches à
bélemnites de Goettingue? ). La cendre ( Asche) et le rauhkalk
des mineurs de Thuringe ne sont que des variétés pulvérulentes
ou cristallines et poreuses du calcaire fétide appartenant au zechstein.
Comme le calcaire fétide est, en Europe, constamment
dépourvu de pétrifications , je rappellerai ici que dans les plaines
de la Nouvelle-Grenade (vallée du Rio Magdalena, entre Morales
et l ’embouchure du Cano Morocoyo), M. Bonpland a
trouvé, dans une variété de cette même roche, qui étoit noir-
grisâtre, un peu brillante à l’extérieur, fortement bitumineuse
et traversée de veines de spath calcaire blanc, des térébratulites
et des pectinites.
Calcaire magnésifère. Il faut distinguer, en géognosie, entre
les couches intercalées au zechstein (gypse, sel gemme, sulfure
de plomb ) , dont la composition chimique diffère entièrement
de celle de la roche principale, et les modifications partielles
de cette même roche. Les modifications qui affectent la structure
(le grain .plus ou moins cristallin, la forme oolithique, la porosité)
et le mélange (calcaire magnésifère, calcaire ferrifère) ,
sont moins importantes qu’on ne pourrait le supposer au premier
abord. On en trouve des analogies dans des formations
d'un âge très.-différent ; elles caractérisent certains terrains dans
des cantons de peu d’étendue ; mais, lorsqu'on compare des
régions très - éloignées , on voit qu elles 11e les caractérisent
pas même autant, que les couches intercalées qui sont chimiquement
hétérogènes. En Angleterre, la grande masse de cal