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 peut  juger  de leur parallélisme  que  par  leurs  rapports  d’âge  avec  
 d’autres  formations  qui  les  unissent. 
 Ces  recherches  de  géognosie  comparée  occuperont  encore  longtemps  
 la  sagacité  des  observateurs,  et  il  n’est  pas  surprenant  
 que  ceux  qui  s’attendoient  à  retrouver  chaque  formation  dans  
 toute  l’individualité  de  son  gisement,  de  sa  structure  intérieure  
 et de  ses  couches  subordonnées,  finissent  par nier  toute  analogie  
 de  superposition.  J’ai  eu  l’avantage de  visiter,  avant mon  vojage  
 a  l’équateur,  une  grande  partie  de  l’Allemagne,  de  la  France,  
 de  la  Suisse,  de  l’Angleterre,  de  l’Italie,  de  la  Pologne  et  de  
 l’Espagne.  Pendant  ces  courses,  mon  attention  étoit  particulièrement  
 fixée  sur  le  gisement , des  formations,  phénomène  que  
 je  comptois  discuter  dans  un  ouvrage  particulier.  Arrivé  dans  
 l ’Amérique  du  Sud,  et  parcourant  d’abord  en  différentes  directions  
 le  vaste  terrain  qui  se  prolonge  de  la  chaîne  côtière  de  
 Venezuela  au  bassin  de  l’Amazone,  je  fus  singulièrement  frappé  
 de  la  conformité  de  superposition  qu’offrent  les  deux  continens.  
 (Voyez ma  première  esquisse  d’un  tableau  géologique  de  l’Amérique  
 équinoxiale,  dans  le  Journal  de physique,  iom.  L U I ,  pag.  
 3o.)  Des  observations  postérieures,  qui  embrassoient  les  Cordillères  
 du  Mexique,  de  la  Nouvelle-Grenade,  de Quito  et  du  
 Pérou,  depuis  le  2 i.e  degré  de  latitude  boréale  jusqu’au  12/  
 degré  de  latitude  australe,  ont  confirmé  ces  premiers  aperçus.  
 Le  type  des  formations  s’est  plutôt  agrandi  à  mes jeu x ,  qu’il  ne  
 s’est  altéré  dans  ses  parties  les  plus  essentielles.  Mais,  en  parlant  
 des  analogies  que  l’on  observe  dans  le  gisement  des  roches  
 et  de  l’uniformité  de ces  lois  qui  nous  révèlent  l’ordre  de  la  nature, 
   je  puis  citer  un  témoignage  bien  autrement  imposant  que  
 le  mien,  celui  du  grand  géognoste  dont  les  travaux  ont le  plus  
 avancé  la  connoissance  de  la  structure  du  globe.  M.  Léopold  de  
 Buch  a  poussé  ses  recherches  de  l’archipel  des  îles Canaries  jusqu’au 
 delà  du  cercle  polaire,  au  71 .'  degré  de  latitude.  Il  a  découvert  
 de  nouvelles  formations  placées  entre  les  formations  
 anciennement  connues ;  et,  dans  les  terrains  primitifs  comme 
 (  *7  ) 
 dans  les  terrains  de  transition  ,  dans  les  secondaires  comme  
 dans  les  volcaniques,  il  a  été  frappé  des  grands  traits  qüi  caractérisent  
 le  tableau  des  formations  dans  les  régions  les  plus  
 éloignées. 
 Du  scepticisme  qui  nie  tout  ordre  dans  le  gisement  des  
 roches,  il  faut  distinguer  une  opinion  qui  renaît,  de  temps  en  
 temps,  parmi  des  observateurs  très - expérimentés,  et  d’après  
 laquelle  les  formations  de  granite-gneis,  de  grauwâcke,  de  calcaire  
 alpin  et  de  craie,  uniformément superposées  dans differens  
 pajs,  ne  correspondent  guère  entre  elles  par  rapport  à  l’âge  des  
 éfgpiens  homonjmes  de  chaque  série.  On  croit  qu’une  roche  
 secondaire  peut  avoir  été  formée  Sur un  point  du  globe,  lorsque  
 les  roches  de  transition  n*texistoient  pas  encore  sur  un  autre  
 point.  Dans  cette  supposition  il  ns Vagit  pas  de  ces  roches  granitiques  
 qui  recouvrent  un  calcaire  rempli  d’orthocératites,  et  
 qui  sont  par  conséquent  postérieures  aux  roches  primitives.  
 C’est  un  fait  généralement  reconnu  de  nos  jours,  qüë  des  formations  
 de  composition  analogue  se  sont  répétées  à  des  époques  
 très-éloignées  les  unes  des  autres.  Le  doute  qüe  nous  exposons,  
 sans  le  partager  nous-mêmes,  porte  sur  ün  point  beaucoup  
 moins  constaté,  sur  la  question  de  savoir  si  des  micaschistes  
 indubitablement  placés  dans  un  pajs  au  milieu  de  roches  primitives  
 (au-dessous  de  celles  dans  lesquelles  la  vie  organique  
 commence  à  paraître ) ,  sont  plus  neufs  que  les  roches  secondaires  
 dun  autre  pajs.  J’avoue  que,  dans  la  partie  du  globe  
 que j ai pu  examiner,  je  n’ai  rien  vü  qui  semble  Confirmer  cette  
 opinion.  Des  roches grenues  sjértitiques  répétées  deux,  peut-être  
 meme  trois  fois,  dans  des  terrains  primitifs,  intermédiaires  (et  
 secondaires  ? )  sont  des  phénomènes  analogues  qui  nous  sont  
 devenus  familiers  depuis  quinze  ans 5  mais  la  non-Concordance  
 d’âge  des  grands  terrains  hornonjmês  ne  me  semble  guère  prouvée  
 jusqu’ici  par  des  observations  directes,  faites  sur  le  contact  
 de  formations  superposées.  La  craie  ou  le calcaire du Jura peut,  
 d’un  côté,  couvrir  immédiatement  le  granité  primitif,  et  de 
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