feldspath filandreux, presque ponceux. A Ginapecuaro, le per-
lite forme de petites collines coniques, entourées de pics de basaltes
et de dômes trachytiques. Laroche est très-régulièrement
stratifiée (N. 220 E . , incl. de 8o° au Nord-ouest) : on la prendrait
de loin pour un grès schisteux. L’obsidienne noire, vert-
noirâtre et vert-grisâtre, s’y trouve par nids ou rognons de deux
a cinq pouces d’épaisseur, de sorte que, par la juxtaposition de
ces rognons, le perlite paraît quelquefois enchâssé dans une véritable
roehe d’obsidienne. Dans les plaines orientales du Mexique,
entre Àcaxete, Gjo del agua et El Pinal, l’obsidienne est moins
abondante, mais souvent rubanée comme du jaspe. Le perlite y
renferme beaucoup de fables hexagones de mica noir 3 il estsouvent
fibreux et passe à ce que M. Beudant appelle (T. III, p. 364, 389)
perlite ponceux.
En général, les obsidiennes du Mexique et des Andes de Quito
offrent, et souvent sur une plus grande échelle, les memes phénomènes
de composition que l’on observe dans ceux de Lipari
etdeVolcano, et que quelques géognostes ont attribués jadis à
une dénitrification (glastinisation). On y trouve enchâssés de petits
cristaux de feldspath vitreux ; des masses polyèdres de perl-
stein remplissant entièrement les vacuoles dans lesquelles on
les suppose formes; des agrégations de grains cendrés, d’un
aspect terreux et distribues par zones parallèles souvent interrompues;
enfin, des fragmens de trachyte brun - rougeâtre,
a demi fondus, places tous d’un même côté, à l’extrémité
de vacuoles tres-alongées , et parallèles entre elles. M. de
Buch , qui a fait un examen particulier des substances volcaniques
recueillies dans la région équinoxiale du nouveau monde,
observe que les masses de perlites, tantôt sphéroïdales, tantôt
octogones dans leur coupe, ont constamment au centre un
cristal très-petit de feldspath vitreux ou d’amphibole, et que
la position de ce cristal a déterminé la forme de tout le système.
(Buch, dans les Schriften Naturf Freunde, 1809, p. 3or.
Humboldt, Rel. hUt. , 2. / , p, 161.) M. Beudant a trouvé des
grenats rouges dans les perlites rétinitiques de Hongrie (Visse-
grad), qui ressemblent au pechstein-porphyr du terrain de transition
: j’en ai vu d’également rouges au sommet du volcan do
Puracè, dans un traebyte bleuâtre, semi-vitreux, a cassure
conchoïde, dépourvu de mica e*t d’amphibole, mais enchâssant,
outre le pyroxène et le felspath vitreux , des points cendrés semblables
à ceux que l’on remarque dans les obsidiennes de Lipari
et du Cerro de las Navajas. La présence des grenats dans
des roches généralement mêlées d’amphibole reçoit quelque importance
par les observations ingénieuses de M. Berzelius (Nouveau
Système de minéralogie, pag. 3ojl) sur les affinités chimiques du
grenat et de l’amphibole renfermant des silicates d’alumine et
d’oxidule de fer; C’est dans les obsidiennes que j’ai rapportées
de la Nouvelle-Espagne, que M. Collet Descotils a trouve le
premier exemple de la présence simultanée de deux alcalis dans
une même substance minérale. Ce phénomène a ete observe
depuis dans quelques variétés de feldspath, de wernerite, de
sodalite, de chabasie et d’éléolithe (pierre grasse de Haüy).
J’ai observé que beaucoup d’obsidiennes noires et rouges du
Quincliè et du Cerro de las Navajas ont des pôles magnétiques,
tout comme les porphyres (de transition?, p. 107) , de Voi-
saco, et comme un beau groupe de trachyte du Chimborazo
(hauteur 2100 toises). Ces trachytes étaient gris-verdâtre et
enchâssoient quelques cristaux de feldspath lamelleux et laiteux.
La dernière assise du terrain trachytique est formée par des.con-
glomérats ou débris agglutinés et remaniés par les eaux. Ces conglomérats
couvrent d’immenses surfaces , non au pied des Cordillères,
mais sur leurs flancs et sur des plateaux de 1200 à 1600 toises
de hauteur. Dans une région où presque tous les volcans actifs
s’élèvent au-dessus de la limite des neiges perpétuelles, et où
les eaux, lentement infiltrées dans des cavernes, et les neiges
qui se fondent au moment de l’éruption, causent d’affreux ravages,
l’étendue et l’épaisseur des terrains de transport et des