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tendre à la dureté du schiste cuivreux. Souvent des masses tenaces
(schlief) paroissent mêlées de silice et donnent feu avec l’acier;
leurs pièces séparées sont alors testacées et courbes ( krummschalig
abgesonderte Stücke). Empâtées dans une argile friable, elles
forment une espèce de brèche porphyroïde. L’argile muriatifère
n’offre ni les paillettes de mica ni les empreintes de fougères
de l’argile schisteuse des houilles : on y trouve cependant quelquefois
(Hallstadt, Wieliczka ) des coquilles pélagiques.
Le sel gemme se présente de deux manières, ou disséminé en
parcelles plus ou moins r isibles dans le saltzthpn, ou formant
des couches épaisses alternant avec des couches argileuses. Cette
disposition différente détermine le maximum ( Wieliczka ) ou le
le minimum (Ischel) de richesse dans les mines ; elle décide si
le sel doit être exploité en grandes masses ( lapidicinorum modo,
dit PI ine coeditur sal nativum ) , ou en lessivant la roche par
l’introduction des eaux douces dans des chambres souterraines.
Lorsque le muriale de soude gris de fumée est disséminé en
grains arrondis ou en petites lames, ou d’une manière insensible
a ,l’oeil, il n'en forme pas moins des croûtes continues autour
des pièces séparées du salzlhon ; il remplit toutes les fentes qui
divisent les masses en fragmens polyédriques. Il en résulte des
brèches argileuses (Haselgebirge) cimentées par du sel gemme.
Quelquefois de grandes masses d’argile (Hall en Tyroî) sont absolument
dépourvues de muriate de soude; on les croit lessivées
par l’action des eaux qui circulent dans la terre, et ce phénomène
curieux semble favoriser l’hypothèse la plus anciennement
adoptée sur l’origine des sources salées.
Le gypse grenu, blanc-grisâtre, rarement anhydre (muriacite) ,
se trouve par couches plus ou moins épaisses dans le salzthon; il
y abonde plus que dans le sel gemme; toujours son volume
est de beaucoup inférieur à celui de l’argile. Quelquefois le
gypse est mêlé "de calcaire fétide et de cristaux de chaux car-
bonatée magnésifère (rauten- ou bitterspath). Lorsque le sel ne
forme pas de véritables bancs ou des masses cristallines condnues,
ii se trouve dans l’argile comme amas entrelacé (Stoek-
werk), c’est-à-dire, en petits filons qui se croisent, se renflent et
se traînent dans tous les sens. Ses fibres sont perpendiculaires
au mur et au toit des filons (Berchtolsgaden ). D’autres fois le
sel est réparti par couches très-minces, parallèles entre elles,
variées de couleur , sinueuses, généralement verticales (Hallstadt
et Hallein), rafement inclinées de moins de 3o° ( Aussee). Partout
où le gypse grenu manque entièrement dans le salzthon,
on le trouve remplacé par des cristaux épars de gypse spécu-
laire. Toute cette formation salifère renferme quelquefois, disséminées,
des pyrites, de la blende brune et de la galène. A
Zipaquira,, dans l’Amérique méridionale (mine de Ru te ) , les
pyrites et la chaux carbonatée ferrifère forment des concrétions
particulières en sphéroïdes aplatis , de i8 à 20 pouces de diamètre
: ces sphéroïdes sont empâtés dans le salzthon, et ont au
centre des creux de 3 à 4 pouces, remplis de fer spathique
cristallisé. Je n’ai point observé ce phénomène singulier dans
les mines de sel gemme d’Allemagne, de Pologne et d’Espagne,
que j’ai visitées; mais la fréquence des pyrites dans l’argile muriatifère
jette quelque jour sur l’odeur d’hydrogène sulfuré qu’exhalent
si souvent les sources salées. La galène ne se montre qu’en
parcelles dans le dépôt salifère de Hall en Tyrol ; mais elle s’est
développée en grandes masses dans les montagnes de sel gemme
(rouge-blanc et gris-noirâtre ) à travers lesquelles se sont frayé
un chemin, sur une distance de deux lieues, le Rio Guallaga
•et le Rio Pilluana (province péruvienne de Chachapovas, sur
la pente orientale des Andes).
Les dépôts de sel dans les deux continens se trouvent généralement
à découvert, comme lés formations d’euphotide et de
serpentine. Quelquefois iis supportent de petites couches de gypse
et de calcaire fétide qui leur appartiennent exclusivement. Il
n’est par conséquent pas facile de prononcer sur l’âge relatif des
dépôts muriatifères. La formation principale ( Hauptsalznieder-
lage) me paroît évidemment appartenir au zechstein ou calcaire